
fuite. On baiffe ces leviers à volonté pouf laiffer agir librement le
tambour dans un fens contraire , & faire monter & defcendre les
tonnes ou féaux que l’on peut changer quand on veut, par le
moyen de plüfieurs leviers de bois fixés à deux balanciers fupé-
rieurs au tambour, & auxquels font fufpendus les leviers de fer
qui donnent le mouvement à la machine, après l’avoir reçu eux-
mêmes du tirant qui fait mouvoir le varlet des pompes. La confi-
truâion eft faite de £ içon que l’on arrête le tambour, en fufpen-
dant l’engrennement fans interrompre le jeu de la roue , par con-
féquent celui des pompes : on arrête entièrement le tambour par le
moyen de deux gros leviers de bois qui le preffent dans fon milieu.
§. III. Indépendamment des machines hydrauliques qui font
employées aux mines de cuivre de Fahlun ,o n a plufieurs de
celles que des chevaux font mouvoir , connues fous le nom de
mach‘nes a moulettes (#) : nombre font placées dans l’intérieur
* , tom.il. des mines pour le fervice des petits puits fouterrains ; d’autres au
jour dans le fond de la grande ouverture pour le même ufage,
& auflï au-deffus de cette grande excavation, fur les puits qui
font autour de ladite embouchure. La plupart de ces machines
ne fervent que dans le cas d’une difette d’eau, pour faire mouvoir
les autres ; ou lorfqu’il y a des réparations à faire à celles-ci.
S e c t i o n I V .
D e la géométrie fouterraine.
§ . I. Les mines de Fahlun étant très-ferrugineufés, on n’a pu
faire ufage de la bouffole pour en lever les plans, fans crainte de
faire quelque erreur. Les géomètres Suédois ont eu recours à la
méthode ufitée dans les mines de fe r , à laquelle ils font tellement
habitués, qu’ils la préfèrent à celles des Allemands.
Pour éviter tout calcul, ils ne mefurent que par des lignes ho-
rifontales & des perpendiculaires , & opèrent avec la planchette
montée fur un pied & un genou ; ils travaillent ordinairement
avec deux de ces inftrumens à la fois. Leur papier eft placé entre
la planchette & l’alidade ; ils tracent avec le crayon les angles tels
qu’ils font, ils prennent auffi des lignes inclinées pour connoître
les angles quelles font avec la perpendiculaire ; pour les nivelle-
mens de même que pour placer leur inftrument, ils fe fervent
d’un niveau d’air. Ils opèrent en un mot à peu près comme fur
terre, & avec beaucoup de jufteffe , cela demande feulement un
peu plus de précautions & de foins ; cependant comme les ouvrages
font très-vaftes, ces opérations y font moins pénibles qu’elles
le feroient dans ceux qui font étroits & remplis de finuofités.
§. II. Les Suédois ne font point ou très-rarement de profils
des mines, mais quantité de plans ou coupes horifontales que l’on
applique les unes fur les autres, pour démontrer à chaque profondeur
l’étendue des travaux ; le papier eft découpé dans les
endroits où font ceux qui communiquent, principalement pour
les puits. Ces plans nous paroiffent être faits avec la plus grande
précifion. Pour les orienter on ne fe fert pas de la bouffole ; près
de l’embouchure de chaque mine, le géomètre a un point fixe &
ftable où il a tracé une méridienne bien jufte, & d’où il part toujours
pour faire fes mefures.
S e c t i o n V.
D e l ’Adminijlration & économie des mines de Fahlun, & des.
■ privilèges dont jouijjent les entrepreneurs.
§. I. Ces mines font exploitées comme celles de fer de la province
de Wermeland , par une fociété de mineurs que l’on
nomme auffi bergjlag, compagnie de montagne. La grande mine
ftora grûfvan eft diftinguée de celles d’alentour ou mines libres ,
par fes répartitions & par le droit qu’elle paie à la couronne ; elle
eft divifée en 75 par ou coupes, & chaque par en 16 fierde paner
ou quart de par, qui forme chacun une aûion réelle , dont le
nombre eft de 1200. Les 75 par ont rapport avec l’économie de
cette grande mine, qui eft bien différente dans les mines libres, dont
la découverte eft poftérieure aux arrangemens faits pour cette