
Salines
cem.
que l’on entretient de fuite pendant 9 à 10 heures ; on ceffe alors
tle faire bouillir , & l ’on conduit le feu de façon que l’évaporation
dure 48 heures. Les augelots fe placent dans le commencement
de l’ébullition , & font enlevés dès qu’ils font pleins de
fchelot ; la méthode de retirer le fel eft la même qui eft ufitée
dans toutes les falines. L’évaporation finie, on ôte l’eaumere que
l’on rejette entièrement ; on remplit la chaudière de nouvelle
eau , & l’on procédé comme il vient d’être dit. La croûte ou écaille
qui s’attache dans le fond, & que l’on en détache tous les mois
eft également rejettée. Pour empêcher les coulées, on n’emploie
ni la chaux ni le fang de boeuf, on y fupplèe avec des étoupes
de lin , que l’on introduit entre les feuilles ou plaques de fer ,,.à
l’endroit où font rivés les clous.
S e c t i o n VI I .
Salines d'A dern dans le comté de M a n sfeld , & de H a lle dans
le duché de Magdebourg.
d'A* g. J, Les fources d’eau falée que l’on trouve dans les environs
de la ville d' A dem , à 6 lieues de celle à'EiJleben , ont donné
lieu à un étahliffement eonfidérable pour en retirer le fel par
évaporation, puifqu on en porte le produit annuel à 40 mille
quintaux. Les eaux de ces fources remontent même jufqu’à là
furface de la terre, & font reçues dans un grand réfervoir, d’où
elles font enfuite élevées & conduites dans les bâtimens de graduation,
hauts de 32 pieds; on en compte lix où ces eaux font
relevées, jufqu’à ce quelles acquièrent 12 ,14 » même 16 degrés
de falure , fuivant la faifon. Elles font très-calcaires & dépofent
fur les épines une très-grande quantité de matières pierreufes.
Dans le milieu de chacun des bâtimens à graduer, eft uj» petit
moulin à vent qui fait agir les pompes, lorfque le tems le permet.
On fe fert dans cette faline de deux efpeces de chaudières, e’eft-
à-dire, de différentes grandeurs, l’une de 14 à 15 pkds en quarré,
fur 1 2 3 1 3 pouces de profondeur, & l’autre de 11 à 12 pieds
feulement, même profondeur ; elles font placées de deux à deux,
de maniéré que la petite foit plus élevée que la grande, & qu’elle
foi communique par fon fond ; chacune d’elles eft fupportée par
fix rangs de barres de fer, qui d’un côté font rivées à fon fond, &
deFautre affujetties aux pièces de bois de traverfe;ce qui gêne
beaucoup la manoeuvre.
Les eaux concentrées'comme il a été dit, font conduites par un
canal dans les petites chaudières ; & avant que celles-ci fiaient en-
téirement remplies, on verfe dans ledit canal une demi-pinte de
fang de boeuf pour faire écumer; auffi-tôt après on fait un grand'
feu avec du bois de corde & des fagots ,& 1 on place les augelots
que l’on y laiffe jufqu’à ce que le fel commence à fe former ; c’eft
alors qu’on écume toute la furface & qu’on les retire, & de fuite
on fait couler l’eau dans la grande chaudière pour y achever
l ’évaporation. On remplit de nouveau la petite, & l’on procédé
de la même maniéré ; ainfi les grandes chaudières font prefque
toujours occupées ; on ne fufpend le travail que pour en retirer
l ’eau mere; Tout le fel que l’on obtient eft de celui à petits grains,
& on le retire de même qu’à Saltzthal en le mettant dans des
paniers : ceux-ci ayant été bien égouttés font portés dans des
étuves, chauffées par des tuyaux en fer de 10 pouces de diamètrej
qui reçoivent leur chaleur de la fumée du fourneau.
Le feul ufage que l’on fait des eaux meres eft d’en obtenir utt
peu de fel par la précipitation, que l’on mêle avec les eaux; elles
(ont enfuite rejettées.
§. IL La ville de Halle eft très-remarquable par les falines qui
font d’un très-grand produit ; elles forment deux établiffemens
différens, dont l’un appartient au corps des bourgeois, de même
que les puits qui ont été approfondis fur les îources, & 1 autre au
roi de Pruffe; nous parlerons d’abord du premier. Il eft fitué dans
un quartier, de la ville, à peu de diftanee des puits où fe rendent
les fources -, & defquels on éleve les eaux pour fournir à 92 chaudières
d’évaporation, d’environ 6 pieds en quarré , fur 7 pouces
Salines de
Halle.
Salines des
bourgeois.