
Chaudières.
(*) V'èye^ Ta-
p i XI , fig.
4 St J. »
Evapora tien.
qu’il pleut, il faut en détourner les eaux pour qu’elles ne tombent
pas dans le réfervoir.
Chaque jour & chaque fois que l ’on fait couler les eaux concentrées
dans le réfervoir de diffribution , on en vérifie le degré
dfi falure : cette epreuve fe fait en y fufpendant une petite bouteille
de verre chargée d un poids dans le fond, & marquée à fon
Col de plufieurs degres 5 cela s ohferve avec la plus grande exactitude
, pour avoir toujours la même quantité de fel du produit
de chaque chaudière.
§. II. On occupe dans ces falines 47 chaudières d’évaporation
dé deux grandeurs differentes ; nous parlerons des plus grandes
flont les proportions font les meilleuresi elles ont t8 pieds G
pouces de longueur, fur 10 de largeur & 13 pouces de profondeur
; elles font faites avec des feuilles ou plaques, de fer battu,
dont celles qui forment les bords ont une épàiffeur double & fou-
tenues par des .chaînes. On en bouche les jointures, & on empêche
les coulées avec du gypfe brûlé.
Le fourneau eff un de ceux qui foient le mieux conffruit en ce:
genre , & le plus avantageux (*). On n’a donné à la grille que:
9 pieds de longueur & 3 pieds de largeur pour fournir à toute
l ’étendue de la chaudière ; mais à fon extrémité la maçonnerie
s’élève infenfiblement de façon qu’il n’y a que 4 pouces; de dif-
tance entr elle & ladite chaudière, ce qui procure néceffairement
une tres grande chaleur fans qu’il foit befoin. d’augmenter le feu.
Un autre avantage auffi fpécieux , c’eff celui que l’on retire du
même fourneau pour faire fécher le fel. A l ’extrémité de la chaudière
eff une autre maçonnerie en pierres de taille,, de 10 pieds,
de hauteur, fur 1 y à 16 de longueur, dans laquelle la flamme
circule ayant d’arriver à la cheminée.
§. III. La chaudière ayant, été remplie dfeau concentrée, on
la fait bouillir; on place les augelots, on écume & l’on entretient
le même degré de feu pendant 10 heures ; c’eft alors que le fel
commence à fe former : on arrête l ebullition & l’on 'Continue
encore 3 8 heures pour achever l’évaporation.
Anciennement on retiroit le fel toutes les 2 heures à mefure
qu’il fe formoit, & on le faifoit égoutter fur des pelles de bois
creufées ; mais aujourd’hui on n’y procédé que toutes les 12 heures,
& le fel fe met dans des paniers; il eft enfuiteporté dans une
caiffe où on le mêle avec celui qui provient d’une précédente
évaporation. On les fait fecher comme il fuit.
Sur chacun des côtés longs de la chaudière, eff: un mur cônf-
truit en pierres de taille de 3 pouces, qui lui fert non-feulement
de foutien, mais encore à concentrer la chaleur dans le fourneau :
parallèlement à ce mur & à 8 pouces de diftance , on en fait un
autre avec des plateaux ou planches que l’on place de champ les
uns fur les autres, de façon qu’ils forment un encaiffement, dans
lequel on met le fel quand il eff égoutté, & où il refte 30 ou 36
heures ; il eff alors en maffe : on le retire en le coupant par morceaux
quarrés.
On pratique de femblahîes encaiffemens autour de la maçonnerie
qui précédé la cheminée ; le fel s’y féche parfaitement : cette méthode
eff fimple & avatitageufe.
L ’écaille qui s’attache dans le fond des chaudières eff toujours
rejettée, ainfi que les eaux meres. On ne forme d’autre fel que de
celui à gros grains.