
perfonne a prêté de l’argent à un a&ionnaire , & qu’il veuille l’avoir en fûreté, il en
- fait fk déclaration au maître des montagnes, afin de faire enregiftrer fon nom à côté
de celui de l’aéÜonnaire pour jouir de (on aétion ; mais fi lamine donne du ^ûbàjji9 le
créancier eft obligé de payer le contingent de fon débiteur, fi celui-ci ne le fait pas,
afin que l’aélion, faute de paiement, après les-fix femaines échues après le retard , ne
tombe pas à la maffe ; car fi l'aâion y tomboit, le créancier fe verroit obligé d’en
répondre lui-même , vis-à-vis de fon débiteur.
L’aélionnaire pour avoir fon aélion libre, eft obligé de rembourfer à fon créancier
les avances qu’il a faites ; de même qu’en cas de bénéfice , ce dernier doit en tenir
compte à fon débiteur. Si dans le cas où plufieurs des aélions feroient en retard, &
qu’il y en auroit de retombées à la maffe qui font pour lors à vil prix, un maître des
journées , pour favorifer quelqu’un , lui en remettoit quelqu’une à bas prix , tandis
qu’il s’eft fait une nouvelle découverte , dont il n’a point fait part à fa compagnie,
il feroit condamné à reftituer le prix auquel font évaluées lefdites aélions , eu égard
à la découverte ou à l’état aéluel de la mine. Quant au sfibuffe ou quotte-partj des
parties d’aélions ou entières , qui ont été vendues, fi les contraélans ne s’accordent
pas , & fi la' vente a été conclue avant la fixieme femaine du quartier fuivant,
c’eft-à-dire , avant la reddition des comptes , ou plutôt avant le retardât-, l’acquéreur
eft obligé de payer le çûbbjje pour ledit quartier & les fuivans ; mais fi la vente s’eft faite
après le retardât, c’eft le vendeur qui doit le payer. Si les aélions des mines qui font
en çubùfie font à très-bas prix , & qu’il y en ait quantité (^abandonnées, faute d’avoir
fourni leur contingent, le maître des journées peut les vendre ou les céder à qui bon
lui femble fans le confentement de fa compagnie, même pour la valeur de 3 fols
prix que l ’on donne pour fe faire enregiftrer. Si pour le bien de l’entreprife, il
prend, ou loue une plus grande quantité de terrain , ou qu’il abandonne une partie
de celui qui appartient à la mine , il doit le déclarer à l’écrivain des mines avant la
reddition des comptes , pour que l’argent de la conceflion y foit fpécifié au jufte,
c?eft-à-dire, ce qui eft réellement dû pour le terrain où l’on exploite. Quand il le fait
une découverte, il doit en avertir le confeil & n’en faire part aux intéreftés qu’avec
fon agrément : il doit faire fon poflible pour que les minérais foient bien triés , bocàr-
dés, lavés .& criblés , afin qu’ils foient placés dans une claffe plus haute, d’après
l'effai que l’on en fait lorfqu’on le livre aux fonderies.
] Les gages des maîtres des journées varient félon l’étendue des travaux & leur produit
; ils n’ont que 2, liv. 10 fols par quinzaine dans les mines qui font dans le cas du
?ûbùjfe:ce font leurs plus petits gages , & 7 liv. 10 fols par quinzaine dans celles qui
donnent du profit; bien entendu que c’eft pour chaque mine qu’ils conduifent.
A rt . VI I I .
Des jurés ou infpefîeurs des mjnes.
11 n’y a que trois infpeéleurs pour trois diftriéls , qui changent tous les quartiers
pour éviter les abus d’un trop long féjour dans un même. Ce changement fe pratiquoit
anciennement, mais à préfent il ne fe fait que tous les ans. Outre ces trois jurés , il,y
en a un autre qui vifite les diftriéis des premiers qu’on nomme Ober ein fahrer.'Les
infpeéfeurs doivent être connus pour gens de probité, très-inftruits & poffédans l’art
des mines : ils font obligés de vifiter les mines de leurs refiers ou diftriâs , au moins
une fois par mois : ils doivent defcendre trois fois par quartier dans celles qui exigent
ausbeûthe & qui font fort étendues , ainfi que dans celles qui donnent verlag, ou qui fe
rebâtiffent, & deux fois dans les autres. Us en obferveronr attentivement le travail, &
agiront pour le bien de l’entreprife., fur-tout que les poftes ou journées des ouvriers
foient bien remplis : ils fe rendront de bon matin fur les travaux, fouvçnt fans y.être
attendus; ils compteront les ouvriers qui en trent & fortent de leurs poftes, pourvoir
fi ce changement fe fait aux heures réglées, fi le maître mineur y defcend aufli fouvent
qu’il le doit, & s’41 ne quitte point trop tôt ; ils prendront garde que les mineurs ne
volent dit minérai ; qu’ils n’abandonnent pas les endroits où il y a 4e bonnes
apparences, & qu’ils n’en biffent pas dans les décombres, s’ils ne comblent pas quelques
ouvrages utiles, & s’ils ne cachent point ou ne mafquent pas le minéral, foit par des décombres
ou boifages : ils s’informeront fi les ouvriers font employés utilement, fi la
charpente de la mine-eft folide & placée fuivant les réglés, afin d abolir tout ce qui-elt
préjudiciable au bien de la mine & en dire fon fentiment. Us fe rendront tous les fame-
dis à la chambre du bergmeijter ou maître des montagnes , pour y rendre compte de la
fitüation en général des mines qu’ils ont vifitées pendant la femaine,& généralement de
tout ce qu’ils ont remarqué, quels font les prix-faits qu ils ont donnés, en un mot, de
toute leurgeftion. . i„„..
Ils rendront un fidele compte aux aâîonnaires de 1 état de leur mine s ils leur
demandent ; ils diront leur fentiment fur le deffein de quelque nouvel ouvrage. A a
révifion des comptes qui fe fai.toutes les quatre femaines, ils rendront compte au
capitaine des mines fi les maîtres des journées font defcendus dans leurs mines : ils tiendront
un regiftre exaét qui fera fo i, pour la reddition des comptes des maîtres des
journées ; ceux-ci liront les articles de leurs regiftres, & les |urés n en bifferont paner
aucun dont ils n’aient connoiffance & fignè le billet. Ils ne ligneront aucuns regiftres
de ceux qui ont leur mine en propre , à,moins qu’il n ait été préfente au confeil
qu’il ne l’eût approuvé. Ils examineront tous les minerais, le fchlick, la mine mee . Ote.
Ils ne délivreront point de billet pour ceux qui ne font pas bien netoyes , ou du
moins autant qu’il eft poffible dans' les billets qu’ils donneront, feront Ipecifres Ig
nom de la mine, & fi le minérai provient des décombres , fous peine de perdre leur
emploi. Quand il furviendra des difficultés , ils fe comporteront fans deguifement, ne
décideront rien fans'ordre & fans la permiffion du maître des montagnes , Oc ne
permettront à aucun étranger d’entrer dans les mines qu’il n ait ton contentement.
Lorfqu’on reçoit un nouveau maître mineur ou un maure des journées, es jures 01
obliges de leur faire voir l’état de la mine, les limites, tant intérieures.qu extérieures ,
„ afin qu’ils s’y conforment. , . ,
Lorfqu’il y a des difficultés pour deux filons , dont chaque compagnie prétend la
propriété î la plus ancienue a le choix. Le juré fait fa marque & enregiftre pour
qu’elle faffe foi dans la fuite, & que l’on puiffe reconnoître à qui appartient réellement
lç filon, lorfqu’on a percé plus avant. La compagnie qui en a joui pendant 1 incertitude
ne retire rien de fon produit, mais feulement du filon. _ . ,
Les jurés doivent faire attention aux prix-faits qui font fort împortans , examiner a
dureté du rocher en y travaillant eux-mêmes, en prèfence du maître mineur 8c du
maître des journées félon les circoriftances. Ces prix-finis fe donnent lorfqu[ il s agit
d’approfondir fur un filon pauvre en minérai, pour la'contiUuation de toutes les ga -
ries de traverfes & pour celles cm il n’y a point de minérais t Ce font les jurés qui les
donnent, en déterminant la longueur & la largeur, ceft-a-dire, â uper cie e a
galerie & la longueur que l’ouvrier doit excaver pendant quatre femaines : ils tpnt une
marque dans le rocher où le mineur doit commencer ; ce mineur qui a ordinairement
q liv. 8 fols par quinzaine pour fa paie, ne reçoit que 6 Uv. 1 5 fols la premmre
femaine de fon entreprife ou forfait, & reçoit le reftant a la fin de quatre au r .
la tâche marquée n’eft point finie dans le tems preferit, non-feulement oni ne lui donne
pas ce qui lui eft dû , mais au contraire on lui rabat ce quil auroit gagnécomme
mineur. Si le rocher change dans le courant du mois , les jurés , du confentement du
maître des montagnes, augmenteront ou diminueront du prix fixé. Ces forfaits fe donnent
en général- comme il fuit : par exemple, une toife de haut & une de large en fa q
une de fuperficielle , qui contient 16 quatrièmes ou 64 huitièmes de toife auffi fuper-
ficielle ; une de longueur & 3 quarts de haut font 12 quatrièmes on denu-toife de haut
fur autant de large , fait 4 huitièmes : cela pofé, fi on donne un pnx-fa,t a un mineur
foit fur une Jlnfe, galerie, ou pour approfondir un puits d une toife de longueur jjgfe
demie‘ de haumurgpour ,3 liv. combien.devra.gagner un autre-pour 3 toifes.de1 Uo-
gueur & un quart de haut ? On réduit le tout en quarts1, & on aura pom^le prem^ :
I quarts & 12 quarts pour le fécond. On dit donc, fi 8 donne 15 liv. combien donne-
r o T r " , &l ’ontouveP22 liv. xo fols , & ainfi de fuite : voilà à peu prês comment fe
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