
Journée riche
en plomb.
Mélange.
Fonts de la
journée riche
en -plpinbo
fonte crue, mais de beaucoup plus petit, puifqu’il n’a que 2 pieds
8 pouces de hauteur depuis le trou de l'oeil ; il en différé auffi en
ce qu il efl plus étroit, moins profond, & que la tuyere y efl un
peu plus haute ; du relie il fe prépare de même. On fait deux
fontes dans ce fourneau, que l’on diltingue en journée riche en
plomb qui elt la première, & journée pauvre en plomb pour la
fécondé; nous parlerons d’abord de la première.
On compofe le mélange ou vormaafs pour cette fonte , de 12
quintaux de matte crue , & d’un quintal de fpeis ou cobolt, auxquels
on ajoute différentes qualités de minérais de plomb, environ
4 à 5 quintaux de fettwerck ou oeuvre gras (1 ) , & même
quantité de pièces liquéfiées, de la pouffiere qui s’élève des cheminées
fi l’on en a , de la litharge, du tejl ou cendres de coupelle
imbibées, & des abflrichts ou craffes de l’affinage. Toutes ces matières
tenant plomb, fe divifent de façon qu’il y ait 12 livres de
plomb contre un lot d’argent ; favoir, 7 livres pour là première
fonte qui efl celle dont nous parlons, & feulement 5 livres pour
la fécondé ; le total du mélange pefe entre 40 & 50 quintaux»
■ §• VI. Çette fonte fe commence de même que la précédente ;
on charge également le fourneau de deux trogs de fcories pour
former le nçç ; mais ici la matte <& le plomb coulent continuellement
du baffin de Pavant-foyer dans celui de réception, qui efl
très-grand , & pour que les fcories refient dans le premier, on
fait le trou de la perçée fort petit. Ce trou que l ’on perce de haut
en bas, au lieu de bas en haut, efl ouvert pendant toute la fonte,
dont la durée efl de 6 ou 7 heures, Les mattes font enlevées à me-
fure dé rgfroidiffement, & le plomb après que ladite fonte efl
achevée ; pour lors on Je puife avec une cuiller fufpendué à un
gruau, pour le verfer dans deux baffins ou moules qui font à
côté, dans lefqqels il forme deux pièces de liquation de 9 à 1 o
quintaux , chacune. Qn y introduit un crochet de fer pour les
(1 ) C ’eft un compofé de cuivre, de plomb & d’argênt, provenant de la fonte pour
Je cuivre, dont nous parlerons dans la Seftion fuivante.
enlever
enlever enfuite, lorfqu’elles font refroidies avec le même gruau
que l’on ne fait que retourner, pour les placer fur un fourneau
de liquation ordinaire (#) pour y être liquéfiées; il en réfulte du (*)P1.XX!V,
plomb que l’on met à part pour être affiné, & environ 4 à 5 J fj4’ toma
quintaux de cuivre que l’on ajoute dans la fonte fuivante.
§. VII. Le mélange pour cette fonte fe fait de toutes les mattes Journée
provenant de la journée riche, des minérais & autres matières p"
tenant plomb qui ont été divifées comme il a été d it, auxquelles f°nte-g
on ajoute encore le cuivre ou pièces liquéfiés de la précédente
fonte. Le travail en efl le même, mais les pièces en font plus
petites , elles pefent au plus 6 quintaux.
Le plomb provenant de la première fonte tient de 12 à 14 lots
-d’argent par quintal, & celui de la fécondé feulement 6 lots.
A l’égard de la matte qui a paffé deux fois par le plomb, on la
traite comme il fuit, pour en obtenir le cuivre & le peu de plomb
quelle contient.
§. VIII. On nomme la première fonte pour le cuivre , journée Fonte ou
torréfiée ou reffuée dite du tas épais ; & la fécondé: du tas mince iournée du
ou matte en gros & petit volume. Lé fourneau pour cette fonte &
pour la fuivante, efl femblable à celui dont on fe fert pour la
fonte crue, fon accommodage efl auffi le même : on compofe le
mélange, des mattes qui ont paffées deux fois par le plomb, & du
mittelhart werck ou oeuvre moyen dur, qui provient de la fonte
fuivante du tas mince. On n’y ajoute point de fcories; les mattes
fe lèvent par feuilles ou plaques dans le baffin d’avant-foyer, on
perce feulement pour faire couler l’oeuvre; mais pour qu’il ne
refie pas en une feule piece, que l’on ne pourroit enfuite divifer
qu’avec beaucoup de peine, on l’attire avec un petit rateau de
bois fur le fol de la fonderie pendant qu’il efl encore en fufion,
& l’on y jette de l’eau par-deffus pour l’avoir en plufieurs morceaux
ou plaques ; c’efl celui que l’on nomme fettwerck ou oeuvre
gras, qui entre dans le mélange de la journée riche en plomb. Les
mattes qui en proviennent fous le nom de matte une fois torréfiée*
Tomé I I I , D
Fonte ou
journée 'du
tas mince.