
meme qu a Cremnitz j nous nous arretèrons feulement à quelques*
obfervations.
§. II. Pour diminuer la main-d’oe uvre, il y a à côté de chaque
balancier une courroie de cuir fixée par un bout au fol du
plancher avec un crochet de fer, & paffant fur une poulie qui eft
egalement fixee a une piece de bois du plancher fupérieur ; par
ion autre extrémité elle eft attachée à une chaîne qui eft conduite
par une fécondé poulie, & au bout de celle-ci eft un poids ; pat
exemple, fi 1 ort frappe des pièces de deux florins on en met iirt
de 7 à 8 quintaux ; un des balanciers en pefe 14 & 15 ; à l’aide
de cette courroie, 6 hommes fuffifent au lieu de 8 qui l’on em*-
ploie à Cremnitz*
Il y a auffi une différence dans le corps du balancier qui eft
d’une feule piece, tandis qu’à ceux de Cremnitz le morceau 011
paffe la vis eft rapporté dans le milieu, & les fpires de cette vis
font plus éloignés lés uns des autres ; d’ou il fuit que le balancier
n ayant pas un fi grand cercle à décrire, acquiert beaucoup plus
de vîteffe. Les 6 ouvriers peuvent en y ou 8 minutes frapper
1 5° groffes pièces de deux florins & dans la journée fixée à
10 heures de travail 6 mille ; ce nombre doublerait fi l’on y met-
toit autant cTouvriers, parce qu’ils font obligés de le repofer tous*
les quarts d’heure*
§. III. Les cylindres des laminoirs different encore dans là maniéré
de les faire : terfqu’ils font forgés on. y foude dans le milieu*
& autour de la circonférence une bandé d’acier ; on les porte en*
fuite a la machine pour y être coupés & égalifés, & en diminuer
les deux extrémités pour former les boulons Ou tourillons, auxquels
on fait quelques entailles. On les met à la forge pour être
trempes, & 1 on fait autour des boulons un moule d’argille ; on
place le cylindre de façon que l’acier foit dans l’eau, afin qu’il
ne perde pas fa trempe , pendant que l’on verfe dans ce moule
une cOmpofition de bronze fondu, qui enveloppe auffi-tôt le
tourillon & y tient folidement par les entailles j ort en ufe d»
M E T A L L U R G 1 Q U E S .
même pour celui qui lui eft oppofé ; ils font enfuite polis à la
machine au tour : ces boulons fe placent dans des colliers d’acier
dans lefquels ils tournent. Il eft reconnu que cette méthode eft
meilleure, en mettant métal fur acier que fer fur fer ou fer fur
acier.
Les laminoirs en’général font très-bien à Halle ; ils fo n t, de
même qu’à Cremnitz, mis en mouvement par une machine à eau.
S e c t i o n V .
Monnoies du Hartf.
Par MM. J a r s , année' 1767.
M o n n o i e d e C l a u s t a l .
§. IJ Les lingots de différentes groffeurs, fuivant les efpeces de
monnoie, fe coulent dans du fable, ou plutôt dans de la brafqué
que l’on a battue dans une caiffe de 4 pieds & demi de long, 3 de
large, fur 2 pieds 4 pouces de profondeur, & portée fur 4 roues ;
elle eft conduite devant le fourneau où fe fait la fonte, qui eft
de 3, 4 jufqu’à j 00 marcs. Lorfque l’argent eft fondu, on le recouvre
de pouflier de charbon pour le maintenir au même degré
de chaleur ; alors un ouvrier avec une lame de fer fort unie, &
de la largeur & épaiffeur que doivent avoir les lingots, les forme
dans la brafque, en l’enfonçant perpendiculairement & biffant
environ un pouce d’ intervalle de l’une à l’autre. Un autre ouvrier
en même tems puife avec une cuiller de fer de la matière dans le
creufet,& la verfe dans ces lingotieres; cette brafque femet à part
pour être hume&ée, mêlée & battue de nouveau dans la même
caiffe : au bout de l’année elle eft traitée à la fonderie pour en
retirer les petites grenailles d’argent qu’elle a retenues pendant le
courant de l’année.
Ces lingots ne font point auffi unis que ceux que l’on coule à
Cremnitz, & l’opération eft plus longue & plus coûteufe; ils
paffent enfuite aux laminoirs.
Tous les officiers, ouvriers des mines & autres dépenfes font
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