
Préparation
de l’argille.
pour la recevoir dans un tamis de crin, d’où elle tombe dans
unfeau. On femet de la- nouvelle eau dans le moulin, & l’on
procédé comme il vient d’être dit, en remettant toujours ce qui
n’a pu paffer au travers du tamis ; après quoi on le .paffe à travers
d un tamis de foie extrêmement fin , lorfqu’on veut en faire le
mélange avec l’argille qu'on prépare comme il fuit.
L ’argille que l’on emploie pour faire la poterie lè tire du comté
de Devonshire, d’où elle vient par mer, 8c fert, ainfi que le filex,
à lefter les vaiffeaux à leur retour : on s’en fert aufli pour faire les
pipes, Elle coûte ; rendue à Neucaftle, 7 à 8 fchelings la tonne;
fa couleur eft d’un gris blanc, fon grain eft très-fin : on la délaie
avec de l’eau dans de grandes cailles en l’agitant beaucoup pour la
mieux divifer ; enfuite on paffe cette eau chargée de terre dans un
tamis de crin de la même fineffe que celui où l’on a paffé le filex,
& de fuite dans un tamis de foie femblable à celui dont on seft
fervi pour le filex ; c’eft le moment où l’on fait le mélange.
On prend 1 o parties de l’eau chargée d’argille , auxquelles on
ajoute une partie de celle chargée de filex ; le tout étant bien
mêle , il efl: queftion de faire évaporer l’humidité 8c de réduire
le tout à confiftance de pâte, le plus promptement qu’il efl: polli-
ble, afin que le filex n’ait pas le tems de fe féparer de l’argille 8c
de fe précipiter, ce qui rendrait le mélange inégal. On a effayé
la chaleur du foleil, mais fans fuccès;on eft obligé de fe fervir
d’efpece de fours pour cette opération.
Ces fours confiftent en une çaiffe longue , ou efpece de baflin
formé en briques, foutenu par-deflùs avec des barres de fer; il y
a une grille de fer pour y faire un feu de charbon de terre, & à
l ’extrémité de la caiffe une cheminée pour recevoir la fumée. Ce
mélange chargé d’eau fe met dans ces cailles, pour en évaporer
l ’humidité jufqu’à une confiftançe fuffifante pour être paîtri;
après quoi on retire cette terre pour la mettre fur une place unie
faite en pierres plates ou avec des planches. Il ne s’agit plus que
de paîtrir le tout pour mettre la pâte au point d’être travaillée.
On
On forme d’abord les ouvrages à la main fur le tour horifontal :
lorfqu’ils font un peu fecs, on les achevé au tour vertical avec
des oueds ; enfin d’autres fe forment dans des moules de plâtre.
Pour préparer ces moules on préféré la maniéré fuivante de brûler
le plâtre.
Celui dont on fait ufage 8c qu’on nomme albâtre, paraît être
un gyps blanc, femblable à celui que l’on tire aux environs de
Salins en Franche-Comté ; on le réduit en poudre qu’on paffe
par un tamis très-fin, enfuite on le met dans un pot qu’on place
fur le feu ; on le remue bien de tems en tems avec un bâton ; 8c
comme il eft agité par les globules d’air qui enfortent, on nomme
cela le faire bouillir. On continue cette manoeuvre jufqu’à ce
qu’on le juge affez calciné, après quoi on l’hume&e avec de l’eau
pour en faire des moules tels qu’on le defire.
: J’ai vu travailler des pots à thé, dont le corps a été formé
avec les deux différens tours , mais l’anfe 8c le bec fe font dans
des moules déplâtré; on tient ces moules devant le feu pour
qu’ils foient toujours fecs. Lorfqu’on veut former l’anfe d’un pot
à thé qui eft ordinairement façonnée, 011 a un moule qui confifte
en deux pièces de plâtre qu’on applique l’une fur l’autre, 8c qui
font creufées de la forme que l’anfe doit avoir ; on fait un rouleau
de pâte qu’on étend dans le moule, de façon qu’il le remplit parfaitement.
On applique l’autre moitié du moule par-deffus , puis
on met le tout un peu de tems devant le feu ; on retire la piece
du moule, 8c on l’ajufte au corps du pot à thé avec de la pâte détrempée
dans l’eau.
Quant aux becs on les forme un peu différemment, on a des
moules pareils aux précédens, bien fecs 8c appliqués l’un contre
l’autre. A l’une des extrémités qui communique dans la capacité
intérieure, il y a un trou par lequel on verfe de la pâte extrêmement
claire, mais de façon qu’il réfte une ouverture dans l’intérieur
dé la piece formée, qui eft pour lors le bec d’un pot à thé ; ce qui
favorife cevu id e , e’eft fans doute le moule de plâtre-bien fee qui
Tome I I I , i> t
Manière de
préparer 1e
plâtre pour
les moulesr