
d’étendre ainfi l’argent dans un trop grend volume de ce métal %.
au contraire fi on ne les rôtit pas allez , on eft expofé à ne pas
obtenir de culots ou à les avoir trop petits»
Si ces culots font affez riches, on ks traite dans le fourneau à
l ’angloife, comme nous avons dit qu’on le faifoit de la monnoie
de billon ; mais s’ils font trop pauvres on les fond avec des pyrites»
Quant aux mattes qui font provenues de cette derniere fonte, &
qui ne tiennent qu’une quantité d’argent qui ne vaut pas le départ,
on les rôtit jufqu’au cuivre noir, & on les traite à l’ordinaire pour
en obtenir le cuivre raffiné.
M. Crammer fait conduire avec beaucoup de précaution la
fécondé fonte, dans laquelle nous avons dit que l’on ajoutoit des-
matières tenant plomb ; fon fourneau à manche a 5 pieds de hauteur
au-deffus de la tuyere : mais afin que la chaux de plomb qui
donne une fumée épaiffe, toutes les fois que l’on fond ce métal,
ne foit point enlevée, ou du moins à l’effet d’en diminuer la perte,
il fait à chaque charge recouvrir fon fourneau avec du petit charbon
mouillé ; la chaux de plomb s’y arrête, fe révivifie peu à peu,
& retombe en gouttes dans le fourneau.
S E C O N D E P A R T I E »
Nouveau procédé pour traiter les minérais dé argent & cuivre,
ainfi que ceux dé argent, cuivre & plomb.
- §. I . Par toutes les méthodes connues de traiter par la fonte les
minérais d’argent & cuivre, on fait qu’on confomme une quantité
confidérable de plomb qui fe fcorifie en pure perte, d’où l’on
penfoit qu’une mine d’argent & cuivre ne pouvoir être exploitée,
à moins que l’on n’eût abondamment des minérais de plomb dans
le pays. J’ai ouï dire plufieurs fois à feu M. Hellot, qui en fait
mention dans la préface de fa traduûion du Traité des fonderies
de Schlutter, que l’on avoit découvert en baffe Navarre un mi-
nérai gris de cette efpece dont il m’a montré plufieurs morceaux,’
mais que l’on ne pouvoit exploiter faute d’avoir une mine de plomb
qui fût à portée.
Pendant fix mois que j ’ai paffé en l’année 1754 à Sainte-Marie
aux Mines, à mïnftruire par moi-même de tous les procédés eq
ufage, de même que dans les endroits les plus remarquables de
l’Europe que j’ai vu depuis, j’ai reconnu que la confommation
en plomb pour extraire l’argent des minérais d’argent & cuivre,
étoit très-confidérable, fans compter une partie de ce dernier
métal qui efl: immanquablement vitrifié avec le plomb. La preuve
en efl dans les fcories qui proviennent de ce travail, & dont on
retire du cuivre Si du plomb dans le comte de Mansfeld, en les
fondant avec des pyrites pour le minéralifer.
Avant que d’entrer dans le détail du procédé que j ai a prefcrire,
j l efl à propos que je mette fous les yeux une idee ou un précis
de la méthode des Anglois, & qui efl executee avec beaucoup de
fuccès en baffe-Bretagne, pour traiter par la fonte ks minerais de
plomb , & ceux de plomb & argent.
Les fourneaux dont on fait ufage pour la première fonte font
des cûpols ou fourneaux de réverbere à l’angloife (*) ; on y intro- pP x^ e^'*
duit fur le fol par la trémie 20 quintaux de minérai de plomb con- % 8, 9, iâ
caffé ; on chauffe lentement le fourneau pendant 6 heures, à 1 effet 11 > tom®
de rôtir ou griller le minérai que l’on remue fouvent pendant cet
efpace de tems pour qu’il préfente plus de furface au feu j on y
jette de la chaux fufée à l’air & du menu charbon de terre : cette
première abforbe fans contredit une partie du foufre, mais fa principale
aftion efl de s’unir à l’acide vitriolique qui peut demeure^
uni au métal après la décompofition, comme ayant avec cet
acide plus d ’affinité que celui-ci n’en a avec le plomb; par ce
moyen les chaux métalliques fe trouvent a nud, rencontrent le
principe inflammable du charbon , fe revivifient & viennent couler
en gouttes dans le baflïn ménagé à cet ufage, a mefure que
l ’on remue & que l ’on augmente le feu. A l’égard de la combinai-
fon de la chaux avec l’acide vitriolique dont je viens de parler,
elle efl une forte de-félénite, dont l’acide peut à la vérité refouiller
du foufre par le contact du principe inflammable des charbons ;
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