
Saxe, §. 34
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leges à ceux qui exploitent des raines; on en accorde encore
davantage chez l’étranger. Les mines devenant un peu confidé-
rables en France , il conviendroit de fuivre l’exemple de l’étranger
, en accordant certaines exemptions aux villes qui voudroient
faire exploiter des mines; mais il faudroit en même tems qu’i l y
eût fur les lieux quelqu’un qui veillât à ce qu’une fomme déterminée
fut employée chaque année aux mines.
, Si dans le commencement ou par la fuite d’une exploitation ,
une mine ne donnoit pas de bénéfice, & qu’un des intéreflés
refuflt de donner fon contingent pour continuer, il feroit à propos
qu’après un certain tems fixé il perdît fon action, & quelle
revînt à la malfe des autres intéreflés qui ne fe rebuteroient pas.
Quand une mine donne du bénéfice , il conviendroit de faire
dépofer une fomme proportionnée à l’étendue des travaux, pour
s’en fervir dans le cas où le minérai viendroit à manquer : cela
feroit peut-être quelques difficultés pour le préfent, mais elles
cefléroient bientôt fi l’on établiflbit des maîtrifes des mines dans
la province.
Quels éclairciflemens n’auroit-on pas aujourd’hui fi l’on avoit
fuivi le §. XLI1I de là jurifprudence de Saxe, lorfqu’on abandonne
une mine ? Il y a un nombre infini d’anciennes mines dans toute la
France dont on ignore l’époque de l’abandon & les caufes ; par-là
on eft dans le cas d’en relever plufieurs qui ne méritent pas l’exploitation
, tandis qu’on en négligera d’autres qui par leur abondance
en minérai pourroient donner des profits confidérables. Il
conviendroit donc beaucoup que le confeil ne laiflTât abandonner
aucune mine, fans qu’au préalable on ne fît un procès-verbal de
fa fituation , & des raifons qui déterminent les entrepreneurs à en
ceffer l’exploitation, & l’on remettrait ce procès-verbal au bureau
de l’adminiftration. On voit'par les §. X LVI & XLVII de la jurisprudence
de Saxe, combien il importe de laiffer fubfifter les anciens
décombres d’une mine; parce qu’ils font foi de l’endroit où font
les ouvertures. On ne doute pas qu’il y ait dans le royaume beaucoup
d’anciennes mines très-bonnes, mais dont il ne refie aucun
veflige ; ce ne fera qu’au hafard qu’on en devra la découverte.
Le §. XLVIII de la jurifprudence de Saxe, qui défend de détruire
les bâtimens des mines abandonnées, mérite auffi beaucoup
d’attention ; c’eft une reffource pour une nouvelle compagnie qui
veut relever d’anciens travaux, d’y trouver déjà des bâtimens
dont l’acquifition coûte beaucoup moins qu’une nouvelle conf-
truaion. On ne fauroit trop avoir égard au §. XLVIII de la jurifprudence
de Saxe, qui eft d’empêcher tout entrepreneur de
faire des dépenfes ruineufes & pour la plupart inutiles, comme
on fait en France dans prefque toutes les entreprises, fur-tout
pour celles des mines : bien des gens s’imaginent quen sintéref-
fant dans une mine, ils y feront une fortune très-rapide;
ils croient qu’il eft inutile d’être économe. Ils . font dans 1 erreur,
car pour une mine riche , il y en a dix qui ne doivent la fuite de
leur exploitation qu’à la prudence & à la fageffe des d i s e u r s .
On en a des exemples dans le royaume qui juftifient ce qu on
vient de dire : une mine , par exemple, dont les dépenfes de
l’établiflement n’auroient dû monter qu’à 20,000 liv. a coûté
aux entrepreneurs 1 3 0,000 liv. pour les premiers débourfés. On
reconnoît enfuite que le profit n’eft que de 5000 liv. chaque
année, on fe rebute de ne retirer que 3 & f pour cent de fon
argent; au lieu que fi l’on avoit été économe & inftruit, on en
auroit retiré jufqu’à 23 pour cent. Voila les fautes qui fe font
encore journellement en France, & qui difcréditent les mines.
Il faudroit qu’il fût enjoint aux compagnies de fuivre les régle-
mens qu’on feroit pour l’exploitation intérieure des mines, & ce
qui leur feroit prefcrit par les ingénieurs. On punit féverement
chez l’étranger les contrevenans, parce que fans une exploitation
en réglé , on peut ruiner des travaux & rendre par la fuite 1 exploitation
impoflible ; on enfevelit par-là de nouveau des minerais
qui font perdus pour l’état.
Les galeries d’écoulement font, comme on 1 a déjà d it, la bafe
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