
Conftru&ion
de la berne
on bâtiment
qui renferme'
la poêle.
ces depaiffeur, de façon que trois de fes côtés le débordent de
2 pieds, & le troifieme où eft placée la cheminée feulement d’un
pied. Elle eft foutenue dans fon milieu par un mur de refend qui
la divife en deux parties égales, de forte qu’il fait un effet en
deffous comme s’il y a voit deux poêles; comme celles-ci ne font
conftruites qu’avec des tôles, qui m’ont paru à peu près de la
même épaiffeur que celles que l’on emploie à Salins dans la Franche
Comté, c’eft-à-dire, d’environ 3 lignes, & moins épaiffes
d’une ligne que celles des côtés latéraux, 8e que dans leur intérieur
ilnly a aucune barre de fer quelconque,on a jugé à propos, pour
aider à leur foutien, de les faire porter fur deux barres de fer
de 3 pouces au moins en quarré, placées à 5 pieds de diftance
l’u,ne de l’autre : d’ailleurs elles font de beaucoup foulagées par le
contre-poids que fait la partie qui déborde le mur de l’encèinte du
fourneau.
I l réfulte de ce qui vient d’être dit, qu’il y a deux fourneaux
; fous une feule poêle, dont le fond eft éloigné de la grille de 40 à
45 pouces. Cette grille ou chauffe peut avoir 3 pieds de;largeur,
fur 8 pieds de longueur ; elle fe ferme avec une porte en fer que
l’on ouvre chaque fois que l’on veut mettre du charbon, ou remuer
le feu pour l’exciter à brûler & en dégager la cendre.
Quoique la chauffe ne s’étende qu’à la moitié de lalongueur delà
poêle, le reftant du fourneau eft ouvert de même de chaque côté
du mur de refend. Joignant ce mur& à l’extrémité des fourneaux,
il y a auffi dechaque côté uneouverture pour le paffage de la fumée
& de la flamme, indépendamment de celles qui font à chacun des
angles du fond de la poêle ; la flamme & la fumée font conduites
dans des canaux en briques, qui circulent dans l’emplacement
de la berne, 8t enfilent les cheminées qui font placées dans le
milieu ; cet emplacement forme une étuve très-chaude pour fécher
le fel.
Le toit ou couverture de la berne eft formé d’une feule voûte.,
faite à briques & à chaux, dont la forme eft celle de deux arcs qui
fe réunifient au fommet élevé perpendiculairement de 20 pieds.’
Cette voûte eft ouverte en cinq endroits différens fur fa longueur,
& fur chacune des ouvertures montantes eft une autre cheminée.
Il n’y a , en un mot, aucune charpente dans l’intérieur des bernes ;
ce qui me paroît beaucoup plus convenable & plus avantageux ,
que celle que l’on voit dans les bâdmens de nos falines de France.
§. II. On procédé à la purification du fel en rocou fel gemme,’
tel qu’on le reçoit des mines de Northwich, en le faifant diffoudre;
dans l’eau de la mer la plus chargée, de fe l, c’eft-à-dire, celle de
la haute marée, & enfuite par l’évaporation.
La diffolution fe fait dans de grandes caiffes conftruites folide-
ment, & placées au-deffus de l’emplacement des bernes; l’eau y
eft-élcvée avec des pompes qu’un moulin à vent fait mouvoir, &
conduite par des tuyaux dans les poêles lorfqu’elle eft fuffifam-
ment concentrée, pour la faire évaporer & en extraire le fel.
Quand on veut remplir une poêle de cette eau, on prend 3 à O n c la r ifie
4 blancs d’oeufs que l ’on bat bien dans un petit baquet, avec un deS''\,iancs
peu de fel pour les faire écumer davantage, & on verfe cette d’oeut-
écume dans le canal qui conduit dans la poêle. Ailleurs on fe fert
du fang de boeuf pour clarifier l’eau, mais ici l’on prétend qu’il
en réfulteroit un inconvénient dans les grandes poêles, où il y a
une plus grande furface, que fon écume eft plus pefante & par
cette raifon fe précipiteroit dans le fond.
' §. IIÎ. Lorfque la poêle eft pleine & qu’elle eft affez chaude Êyapèfaiion,
pour faire bouillir l’eau, on en nétoie la furface, & bientôt après
les pieds de mouches commencent à paroître; on entretient le même
degré de feu environ 5 heures avant que l’on commence à retirer
du fel, après quoi l’on continue à mefure qu’il fe précipite; enfin
il faut encore 12 heures pour achever l’évaporation. On ne retire
point de fchelot.
A mefure que l’on retire le fel, on le met dans de petits paniers
faits avec du bois refendu , Sc en forme de cône renverfé, de la
contenue d’environ 20 livres, lefquels on place dans les égouttoirs