
Poterie
blanche.
Préparation
de l’argjlle.
où l’on fait de la poterie groffiere, & qui ne va qu’une feule fois
au-feu , mais un feu continué pendant 40 heures ; le fourneau eft
fêmblable au précédent, mats beaucoup plus grand;H y a 7 fourneaux
à vent & 7 cheminées, au lieu de 5. Ces fourneaux font à
environ 5 pieds de diftance d’un centre à l’autre".
L ’argille grife dont on fe fert pour la poterie ei-deflus eft abfo>
lüment femblable à la vue, à celle qu’on emploie dans le Stafford-
Shire pour la poterie blanche; cependant les expériences que l’on
a faites ont prouvé qu’elle n’étoit pas fufceptible de la même irn-
preflion du fel pour la couvrir d’un beau vernis.
Fabriques de poteries du comte de Stafford.
§. IL Les. mines de charbon ont donné lieu à un étabfiffement
cônfidérable de fabriques, de poteries en tout genre, aux environs-
de la ville de Neucaflle ; celles de poterie blanche font pourtant
les plus nombreufes. On prétend qu’il y a à 1 a milles, à la ronde
15 mille âmes employées, foit aux mines de charbon , foit aux
fabriques de poteries, mais fans contredit le plus grand nombre à
ces dernieres. On ne voit que des petits villages habités par des
potiers & des fabriques de ce. genre, dans toute cette partie du
comté de Stafford , & une quantité prodigieufe de fourneaux,,
fur-tout dans les endroits où l’on a exploité. & où l’on exploite
des mines de charbon.
L ’argille que l’on emploie pour la poterie blanche eft de deux
efpeces à peu près femblables ; on n’en fait de différence qu’à
l ’ufâge, comme on le dira ci-après: on la tire du côté de Dévon-
shire, & l’on dit que cette province là fournit à toutes les poteries
de l’Angleterre. Le filex dont on; fait auffi un grand ufage, fe tire
de Gravefande , ou plutôt des bords delà Tamife.
Le principal point de cette poterie, c’eft à-dire, pour lavoir bien
blanche & exempte de taches, confifte dans la préparation de.
l’argifle & dans fon mélange avec le filex. On met l’argille dans
une caiffe avec de l’eau pour la faire détremper; on l’ÿ 'délaie.
bien en l’agitant avec un morceau de planche ; on paffe l’eau qui
s’en eft chargée à travers un gros tamis, afin d’en féparer ce qui
n’a pas été délayé ; il s’arrête fur le tamis & ©n le remet dans
la première caiffe. Quant à l’argille qui a paffé au travers, on
attend qu’il y en ait une certaine quantité ; pour lors on l’agite
vivement avec l’eau dans laquelle elle eft , Sc on la paffe par urt
tamis plus fin, pour en faire le mélange avec le filex. On le pré*
pare comme on fait à Neucaftle dans le Northumberland : le
filex s’y calcine de même dans un four à chaux, & enfuite on le
pulvérife ; on le broie ordinairement par l’eau : le filex en cet état
eft tranfporté dans la fabrique. Pour bien faire le mélange, il eft
effentiel qu’il foit délayé dans de l’eau à même confiftance que
l ’argille.
La proportion eft d’ajouter fur 6 parties d’une de ces argilles, x’^giUe&dî.
une de filex, & fur 5 de l’autre efpece une partie de filex. Lorf- fils*,
que l’argille a été tamifée deux fois, comme il a été dit, on prend
tin tamis encore plus fin pour ïe pafferuue troifieme fois ; c’eft
alors qu’on en mefiire les proportions..
On a un petit baquet que l’on remplit 6 fois d’argille paffée au
tamis ; enfuite on emplit un de ces petits baquets de filex paffé
dans un tamis de même fineffe, & on continue ainfi Jufqu’à ce
qu’on ait la quantité de pâte qu’on defire; & pour que le mélangé
foit plus exa£l, il faut que les deux pâtes aient une égale confiftance
, & on les remue bien enfemblc : on finit par lès paffer une
quatrième, puis une cinquième fois au tamis, & on les coule dans
la caiffe de briques fous laquelle il y a d u feu.
Les tamis font faits avec de la toile de batifte plus ou moins De quoi font
fine ; les caiffes faites en briques où l’on mec fécher la matière,
font femblables à celles dont on fait ufage dans les fabriques dont
il æ été parlé ci-devant. Le mélange de terre & de filex s’y féché
lentement ; on l’agite de tems en rems avec une pelle pour qu’il
puiffe fe fécher plus également on lé laiffe dans cette caiffe juff
qu’à ce qu’il ait acquis la confiftance néceffairepour être travaillés