
L’ufage â Goflar eft de former ce tuyau avec quatre bûches,
choifies des plus larges, qui fe placent perpendiculairement l’une à
côté de l’autre, & biffent entr’elles une ouverture de 5 à 6 pouces
; on les prolonge encore de la longueur d’une bûche en les
Surmontant de quatre autres femblables, mifes dans la même position
, ce qui fe fait à mefure que l ’on éleve le grillage qui doit
arriver à cette hauteur ; mais pour les Soutenir dans cette fituation,
on en a d’autres que l’on pofe obliquement contrelies, & pour
que l ’ouverture du tuyau ne foit point rétrécie par le poids & la
charge du minérai, on introduit dans fon intérieur des morceaux
de bois refendus-ou efpece de tifons qui le tiennent en raifon. Mais
pour plus de commodité, j’ai fubftitué à ces bûches un tuyau
d ’une feule piece & conftruit avec de fortes planches, auquel on
a donné 6 pouces d’ouverture , & 8 pieds & demi de longueur,
ç e qui forme à peu près la hauteur d’un grillage à contenir 5 mille
quintaux de minérai ; on y a placé dans l’intérieur & tranfverfa-
dement des petits morceaux de bois qui fervent d’areboutans, &
de rendent beaucoup plus Solide que celui qui eft fait avec des
bûches.
X.e lit de bois étant difpofé de la maniéré qu’il a été dit, on y
apporte, foit avec la brouette ou avec des balles, le minérai trié
en morceaux plus ou moins gros, mais d’une groffeur qui n’excede
pas celle d’un poingt. On en garnit premièrement toute la furface
pour faciliter le chargement, que l’on commence toujours par le
milieu en le rangeant autour du tuyau, & que l’on continue avec
égalité & quarrément, en laiffant a pieds & demi environ de
rebord fur chaque face, de façon que le grillage forme une efpece
de pyramide tronquée & s’élève en diminuant jufqu’à fa hauteur,
& que dans cet endroit il n’ait que le tiers de fa bafe, c’eft-à-dire,
ïo pieds en quarré.
Quand on a achevé de charger le grillage, on en recouvre les
quatre faces avec du menu minérai & en pouffiere, en commençant
par l’efpace que l’on a laiffé fur les bords, & que l’on éleve
à fur & mefure jufqu’à la hauteur du gros minérai. On donne à
cette ouverture au moins 10 pouces d’épaiffeur, quelquefois même
un pied, ce qui n’eft que mieux pour forcer le foufre à s’élever.
Dès que cela eft fait on met le feu au grillage, en jettant dans
le tuyau quelques charbons allumés; il prend d’abord aux tifons,
enfuite au charbon fur lequel il repofe , & fe communique peu
à peu dans toute fon étendue, au moyen du courant d’au qm y,
eft amené parles foupiraux.
Après les deux ou trois premiers jours qu’on a mis. le feu, ce
qui dépend du vent qui régné & de la conduite de 1 ouvrier* le
bois eft entièrement confumé ; mais comme le tuyau qui fervoit
de cheminée l’eft beaucoup plutôt, même le premier jo u r , on
remplace le vuide qu’il a laiffé par quelques balles de gros minérai
que l’on jette dans le centre ; auffi-tôt après on recharge le
grillage avec du minérai crud bien lavé & crible en morceaux de
la groffeur d’une noifette, dont on met une épaiffeur de 8 à 9
pouces. On continue enfuite d’élever- la couverture des côtés
jufqu’à cette hauteur & avec les mêmes matières,& à l’extrémité
fupérteure de chacun d’eux, on y forme un bourlet de 3 a 4 pouces,
que fouvent on eft obligé de refaire plufieurs fois pendant la.
durée du grillage.
Cette précaution quoique néceffake n’eft pas des plus importante,
mais une bien effentielle eft celle de boucher avec foin
toutes les ouvertures ou fentes qui fe font, foit dans les cotes
ou dans le bas du grillage, & qui font fréquentes dans le commencement
par l’affaiffement qui fe fait à mefure que le bois fe
eonfomme, & de ne laiffer d’autre paffage a la fumée que le
vuide qui fe trouve entre les morceaux de minerais; ces fentes 8c
ouvertures fe réparent en rechargeant du menu minerai, en
frappant par-deffus avec le revers d’une pelle.
La petite mine que l’on a mife fur le grillage ne tarde pas à être
pénétrée par le foufre, qui fe manifefte en une efpece de graiffe
noire & luifante, & qui s’enflammeroit bientôt fi l’on n’y remé