
Exploitation.
améliorer le cuivre on y mêle de celui qui provient des mines de
Middléton Tyas ; je fuis certain auffi qu’on y ajoute des rognures
, & peut-être du vieux cuivre ; car la même compagnie a un
martinet d’où elle renvoie les rognures à ladite fonderie.
§. V . Le cuivre eft enfuite forgé & laminé en planches de toute
efpece , chaudières & autres ouvrages à lufage du commerce; le
laminoir eft compofé de deux gros cylindres de fer coulé, fixés
par quatre fortes vis verticales, mis en mouvement chacun par
un arbre & une roue. On prétend que pour avoir des feuilles
minces ils avancent plus que les marteaux ; on en paffe quatre à la
fois, & l’on peut y laminer des planches de 4 pieds de long, fur
a pieds de large ; quand on veut polir les cylindres, çe qui -arrive
très-fouvent, on y applique lorfqu’ils tournent une lame épaiffg
d ’acier bien trempée.
S e c t i o n I I I ,
JMine de cuivre de Tresbowg, dans le duché de Brunfwick,
année 1766. ,
§. I. Gette mine exploitée aux frais du prince, fous la direâion
de M. Crammer favant métallurgifte, eft fouée dans un vallon
frès-profond dominé par des montagnes fort élevées. :
Le filon dont la. direftion eft entre 8 & 10 heures, & qui inr
cline à l’orient de 60 à 70 degrés, forme une malle de fpath
fufible & autres, large de 7 toifes, dans laquelle il fe trouve des
‘veines de mine jaune ou pyrite cuivreufe ; mais en bien plus
grande quantité de la pyrite martiale toute pure, & un peu de
quartz. ■ : < .
Comme ees veines ne font point réunies, il eft indifpenfable
d’excaver prelque toute la largeur du filon, à la réferve d’environ
une toife d’épaiffeur, qu’on laiffe du côté du toit pour le foutien de
la mine, avec d’autant plus de raifon que de çe côté le rocher fe
délite aifément, & que celui du mur eft très-folide. Les anciens
faifoient le contraire, ainfi que nous l’avons remarqué dans |>lufieurs
endroits des vieux ouvrages; auffi confommoient-ils une
quantité prodigieufe de bois d’étançonnage, ce que l’on évite
aujourd’hui avec beaucoup de foin, foit par la précaution que
l ’on prend de laiffer des foutiens, foit par la méthode d’exploiter
le filon par des ouvrages en montant ou échëllons renverfés,
méthode qui eft toujours avantageufe lorfqu’on, a beaucoup de déblais
& que l’on veut épargner le bois.
Quand on a approfondi dix toifes dans le puits principal, on
entre pour lors en galerie d’un côté ou des deux à la fois, jufqu’à
une certaine diftance, après quoi on abat le minérai qui eft en
deflùs pour placer dans cet endroit un kafie ou charpenté de bois,
q u i, en même tems qu’elle fert de foutien au mur & au toit,
reçoit tous les déblais à mefure que l’on avance. On prolonge ce
kafie, & à la faveur des déblais que l’on met par-defïùs, on
exploite en montant toute lépaiffeur du filon jufqu’à la hauteur
des 10 toifes; ainfi on l’extrait fans, rifques & fans avoir befoin
d’autres bois que celui qui eft néceffaire pour ladite charpente.
On ne fe fert pour abattre le minérai que des gros forets conduits
par deux hommes, qui dans une journée de huit heures percent
un trou de 3 5 pouces.
§. II. Indépendamment d’une machine hydraulique ordinaire Macilines-
qu’on a établie pour élever les eaux de la plus grande profondeur
de cette mine, qui n’eft encore que de 3 6 toifes, on en a conftruit
une autre très-finguliere dans le même puits où font les pompes,
qui par le moyen de deux varlets ou demi-croix, eft mife en
mouvement parla roue de la première ; cette machine confîfte
en deux tirans de j ou 6 pouces de largeur, placés parallèlement
dans le puits à. un pouce de diftance l’une de l’autre ( * ). (*) Voy'i le
De 5 en 5 toifes ces tirans font foutenus par une petite piece de ces^aràns^
bois qui traverfe le puits ; mais à l’aide d’une bande de fer qui eft P1- lv>%-5*
fixée à leur partie fupérieure ou leur extrémité, avec des vis &
des écrous., de maniéré que la piece de bois fe trouve entre le
le fer & le tiran, & que ce premier frotte continuellement fur elle
lorfque la machine eft en mouvement. La bande de fer eft affez