
V O Y A G E S
•_ La qualité de cette calamine, fur-tout de la première forte, eh
recherchée dans tous-les pays, même dans les plus voifins, quoique
Stôlberg & Namur en tirent de leur propre fol ; on prétend
que fans celle-ci qu ils mêlent toujours avec la leur, ils ne peuvent
foire d auffi bon laiton , ni aulîi avantageufement.
Il ne fort jamais un morceau de pierre calaminaire du duché
de Limbourg qu il n ait ete grillé auparavant ; opération qui fe
fait toujours fous u n to itifo lé , mais foutenu par des piliers en
pierres. On forme d abord un lit de bois allez grand pour contenir
1800 à 2000 quintaux; fur ce lit on en fait un autre de 18 pouces
,d épaiffeur en charbon de bois ; ç’eh alors que l’on y met &.
arrange la calamine en forme de cône , que l’on recouvre enfuite
avec des gazons ou mottes de terre, au milieu defquelles on place
un mofceau de bois d un pouce de diamètre. L ’ouverture qu’il
fajt fort a diriger le feu du cote que 1 on veut ; la durée de ce
grillage eh de 8 a 9 jours; nous renvoyons au furplus aux détails
qu en a donné M. Gallon, dans les cahiers des arts & métiers de
l ’académie royale des fciences, qui ne laiffent rien à defirer.
Ce minérai qui étoit compah & dur devient friable, & très-
aifé à pulvérifor, il fait au feu à peu près le même effet de la
chaux; la plupart eh: blanchâtre & d’autres prennent la couleur
dun jaune clair orangé. On le trie de nouveau pour en foparer
les pierres, les mauvais morceaux & ceux qui ne font pas affez
grillés, d’autres encore qui le font trop ; le menu eh paffé au
travail du crible pour en ôter la terre : le tout eh enfuite porté
dans les magahns où fo rempliffent les barils pour les envois.
L objet annuel de la vente eh d’un million pefant de livres,
S e c t i o n I X .
Fabrique de laiton de Grdjlitq eh Bohême, année 1757,
§. I. Les fourneaux défîmes à fondre le mélange du cuivre
avec la calamine, qui font les mêmes dont on fe fort pour la
fonte du laiton, font femblables à ceux que l’on trouve décrits
dans les cahiers des arts & métiers de l’académie, royale des
foiénees ; ils font également enterrés de maniéré que les bouches
à feu ne font élevées du niveau du terrain que de 3 à 4 pouces*;
ces ouvertures de 4 pieds & demi de profondeur, ont dans leur
fond un diamètre de 3 pieds I ou 2 pouces, qui à leur embouchure
n’eh plus que de 12 à 13 pouces ; ils font conhruits en
briques faites avec la même argille, dont on fe fort pour fabriquer
les creufets ; ceux-ci fe font dans la même fonderie & autour.
Sur un pied de profondeur ils ont 8 à 9 lignes de diamètre, &
environ un pouce d’épaiffeur.
§. II. La calamine dont on fe fort pour la fabrication du laiton,'
vient toute calcinée , partie du Tirol & partie du pays de Limr
bourg, & revient à environ 18 liv. 15 f. le quintal de 100 livres,
poids de Nuremberg rendue, à Gràflit^.Pour en faire le mélangé Mélange?
pour la fonte avec le cuivre : on en péfe 1 o livres que l’on mêlé
bien avec fuffifante quantité de charbon en poudre,pour pouvoir
remplir un creufet, & même poids en cuivre caffé en petits
morceaux. Cette calamine doit être auparavant pilée, tamifée &
broyée fous une meule.
Ce mélange ayant été un peu humefté , on a introduit dans lé
creufet quelques morceaux de cuivre que l’on y arrange verticalement
& que l’on recouvre dudit mélange, & ainh de fuite
jufqu’à ce que les 10 livres y foient entrées; de cette maniéré on
remplit fept creufet pour une fonte. Les ayant placés dans le
fourneau, on garnit celui-ci de charbon jufqu’à fon embouchure
que l’on bouche avec un couvercle après y avoir mis le feu,
ayant foin de ne pas le fermer entièrement pour laiffer un courant
d’air & de régler le degré de chaleur; lorfque le charbon eh
baiffé on remplit de nouveau Je fourneau pour achever la fonte,
dont la durée eh d’environ i o heures ; alors un ouvrier muni
d’une tenaille un peu recourbée & affez longue , en retire le
creufet pour verfer le laiton dans un creux formé avec de Fargille;
bientôt après qu’il reconnoît qu’il n’eh ni trop chaud ni trop