
de ]toute exploitation, c’eft pour quoi les fouverains en Allemagne,
les ont entreprifes eux-mêmes depuis plufieurs fiecles : il y
a auffi des particuliers qui en ont faites, lorfqu’ils ont eu affez de
facultés. Comme le travail des mines n’eft pas alTez étendu ni affez
bien établi en France, pour que le roi faffe faire à chaque mine
une galerie d’écoulement pour laquelle il en couteroit en frais de
régie beaucoup plus que ne rapporteroit le 9e de la mine, droit
que les fouverains & les particuliers retirent pour l’ufage de leurs galeries
; il conviendrait, quant à préfent, d’ordonner à chaque compagnie
de faire- fa galerie quand l’ingénieur le trouverait convenable
, & à fon refus la compagnie la plus ancienne de la province,
* laquelle aurait les fonderies, comme on le dira plus bas, entreprendrait
ladite galerie, en retirant le neuvième de la mine, ou
bien la travaillerait de moitié avec l’autre compagnie , moyennant
un droit de dix-huitieme.
Les §. XVII & XVIII des facilités pour l’exploitation dès mines
en Saxe, concernant la police des mines, méritent attention. On
pourroit ordonner aux maîtres ouvriers de veiller à ce qu’il ne fe
fît aucune affemblée entre les ouvriers, qui annonce du tumulte
ou une rébellion , & à la maréchauffée la plus, voifine de fe tranf-
porter fur les lieux, à la première réquifition du direrieur, &
même de faire une vifite tous les mois à chaque mine ; ce qui
tient l’ouvrier dans fon devoir.
Quant à l’augmentation du prix des denrées les jours du marché
, il paroît fuffifant d’enjoindre au procureur fifcal du lieu d’y
tenir la main ; car on a abufé fouvent de l’ignorance de l’ouvrier
étranger pour le prix de chaque chofe.
Lorfque les mines feront affez étendues & établies pour avoir
des maîtres des mines dans les provinces , on pourra , en fe conformant
aux §. X IX & X X des facilités pour l’exploitation des
mines en Saxe, établir une caiffe de faveur, en mettant un droit
fur les matières provenant des mines, pour être employé à des
établiffemens néceffaires pour les mines qui feroient en perte, ou
à faire de nouvelles découvertes* Quant à une caiffe pour les
pauvres mineurs, il ferait bien de l’ordonner : cela fe pratique déjà
dans la plupart des mines qu’on exploite en France.
S e c t i o n I I .
Des fonderies.
Avant que la méthode des mélanges des minérais fût établie
aux mines de Freyberg, les particuliers qui exploitent des mines
avoient auffi des fonderies , où ils traitoient leurs minerais pour
en féparer l’aloi; mais tous exigeoient des additions de différentes
matières qui couraient pour l’exraclion, & quelquefois beaucoup
pour le tranfport : par exemple , la pyrite eft indifpenfable pour
les mines pauvres en argent, & fur-tout celles qui contiennent de
la blende ; elle eft auffi néceffaire pour les minérais riches en
plomb, qui exigeoient, quand on les trairait feuls,un rôtiffage plus
fort. Le foufre s’en décompofoit', le phlogiftique etoit diffipe &
laifl’oit prife à l’acide vîtriolique, pour diffoudre partie de ce
plomb’qui devenoit alors irréductible, au lieu qu’en fe fervant dans
la fonte de pyrites ferrugineufes, le minéral n’a pas befoin dune
fi forte calcination , & l’on peut en donner une précédente aux
pyrites , afin que le fer étant uni à une moindre quantité de
foufre, puiffe mieux s’emparer de celui du minérai de plomb
avec lequel il a plus d’analogie que ce dernier. Par la méthode
qu’on fuit aujourd’hui en Saxe, le roi & le particulier y ont un
grand avantage ; ce dernier ne pourroit traiter différens minérais
qu’il Vend aujourd’hui fort cher au roi : combien de mines inexploitables
fans cet arrangement, & par conféquent combien de
métaux perdus pour l’état ! Par les mélanges qu’on fait dans les
fonderies royales, on raffemble les matières qui ont plus de rapport
enfemble, pour en faire un compofé plus fufible qu’il n’au-
roit été feul; & dans le même tems qu’il enrichit l’ùn , il appauvrit
l’autre, pour faire un jufte combiné, dont les produits foient tels
que les opérations qu’on doit faire enfuite foient moins difpen