
remplir Ton fourneau ; ne chargera pas plus de trois charges de fcories pour former le
nez, & ne laiffera jamais baiffer les matières de fon fourneau plus que pour $. charges ,
de peur de l’engorger ; c’eft à quoi il prendra garde fur-tout au commencement. 11 aura
attention que les valets de là fonderie faffent bien leur devoir, qu’ils forment bien
la fchicht ou journée , en étendant également les matières qui la compofent ; que le
mélange foit e x a â , afin que le travail aille également, & que les mattes aient la
même'richeffe, & s’ils lui font défobéiffans il en avertira le maître de la fonderie ;
que fon aide nétoie le canal où les fcories coulent chaque fois avant de percer ; après
quoi il enlevera entièrement les durillons ou gefchur qu’on a ôtés de la trace & du
baffin. S’il arrivoit fans avoir pu le prévoir , fur-tout dans le commencement, que la
fonte fût trop rébelle & que le maître'de la fonderie ne fût pas préfent, il aidera la
! fu fi on avec deux ou trois brouettées de fcories provenant de la fonte de plomb ; mais
fi malgré cela elle continuoit le jour fuivant d’être' réfraâaire, il en avertira ledit
maître pour voir fi la tuyere n’eft pas trop baffe ; fi les foufflets font bien placés, fi
l ’on n’emploie pas plus de charbon que latente n’en exige, & fi l’on obtient autant
de mattes qu’on doit en attendre. Il ne quittera pas l’ouvrage avant que fon camarade
foit arrivé pour prendre fa place ; il l’informera de la nature de la fonte , & lui dira
fans déguitement la quantité de matières qu’il peut charger à la fois fur chaque panier
de charbon. Quand il négligera quelque chofe dans la fonte il payera une amende r
il ne s’abfentera jamais du travail fans des raifons valables, comme en cas de maladie
& autres caufes de cette nature : il fera fon devoir le mieux qui lui fera pofiible, &
prendra garde qu’il ne fe paffe quelque tromperie dans les travaux ; enfin il fera,
très* fournis à fes fupérieurs.
A r t . XX.
Devoir de Vanneur.
L’affineur doit préparer avec foin les cendres pour la coupelle , c’eft-à-dire r ne 'les
employer ni trop féches ni trop humeétées ; les faire bien tamifer , & s’il y apperçoit
quelque défaut, il doit aufli-tôt en avertir l ’écrivain & le maître de la fonderie ; il fera
fon pofiible pour qu’en affinant on obtienne de bonne litharge ; il ne preffera pas trop
l’opération , & prendra garde qu’il ne coule du plomb > foit avec les .craffes , foit avec
les litharges , & donnera fur la fin la chaleur néceffaire pour que l’argent en foit plus
net après avoir fait fon éclair. Quand il ôtera la piece ou gâteau d’argent, il raffem-
blera exactement tous les petits grains qui pourroiént être reftés fur la coupelle , & les
remettra au maître de la fonderie : en général il fera fon pofiible , tant pour les intérêts
du roi, que pour fe conformer à ce que lui preferit l’ordonnance.
A rt. X X I .
Devoir de celui qui prépare les cendres.
Cet ouvrier, chargé des cendres, doit les bien préparer , les tamifer, ne les pas
trop humefter, & les tenir bien amoncelées pour que rien ne s’y mêle. Il aidera à l’affi-
neur à battre fa coupelle , & fe conformera an refte à ce qui lui eft enjoint par l’ordonnance
, obéira à fes fupérieurs. On voit que dans ce devoir de ceux qui préparent
les cendres , il n’eft point fait mention de les laver, c’eft qu’elles arrivent à la fonderie
toutes leffivées. On les achète des favoniers 12 fols 6 den. fuivant une ordonnance du
roi, c’eft-à*dire, la tonne ou barrique , qui contient 2 pieds 9 pouces 11 lignes cubes.
A rt. X X I I ,
Devoir des valets qui pefent les minerais, & de ceux qui les pulvcrifent pour les effais,
Ces valets doivent fans différer pefer les minérais à leur arrivée aux fonderies, &
les mettre en tas ou morceaux chacun en particulier ; piler,eux-mêmes & avec beaucoup
de foin ce que le maître pefeur a pris pour les effais. Après en avoir pilé de
riches, ils nétoient bien leur mortier, & fecouent auffi le tamis, pour qu’il ne refte
rien qui puiffe rendre 1’effai faux. Ils en agifient de même pour la pelle fur laquelle
ils font féchér les minerais , dont ils ne font-évaporer l’humidité que par une foible
chaleur, de peur qu’il n’y ait quelques petites parties d’enlevées, ce qui cauferoit
une erreur dans les effais. S’il y a beaucoup de différence dans les effais, & qu on
déliré d’en prendre de nouveaux aux monceaux, ils doivent les piler comme il a été -
dit, & avec toute l'attention pofiible : ils ne fouffriront aucun etranger dans leur laboratoire
, for-tout ceux qui ont apporté les minéfais.
A r t . X X I I 1.
Devoir des valets des fonderies'.
Ces valets doivent remplir leurs polies fidèlement, faire lès fchicht s ou journées
d’une égale épaiffeur ; tranfporter les Icônes ou craffes dans les endroits defignes ; etre
préfens aux rafinagés- p'Oii'r tranfpoftet lè's ab'Jtrichs bu craffes, ainfi que les litharges aux
.lieux marqués ; enfin être fournis à leurs fupérieurs.
A r t . X X I V .
Devoir de l'ejfayeur pour les compagnies. _
Cet effayeur doit fe conformer il toutes les ordonnances rendues fur ie fait des minés,
& s’il s’apperçoit que quelqu’un y contrevienne , il doit en avertir. Il fe rendra a la fonderie
les fours fixés pour faire les effais, & même d’autres jours fi les compagnies le
requièrent : avant de faire les effais, il examinera les tas ou moncêaux de minerais pour
reconnoitre s’il n’y a point eu d’erreur ou de méprife ; s’il s en apperçoit, il en avertira
le maître pefeur Si celui qui l’a pilé. Il obfervera beaucOup d’ordre dans fes épreuve».,
ainfi que de la prècifion dans l’addition des fondans-& du plomb : il ajuftera bien fa
balance & fes poids , examinera fi le minéral pulvérifé- eft pile allez fin. Lorlqnil ett
riche il fera les effais doubles; fi 10 produits different il répétera les memes; 8c jut-
qu’à 4 fois : fi les boutons ou grains ne font pas égaux , il pelera les quatre boutons
j enfemble & prendra la quatrième partie du total. Il aura foin que la fcorification du
minèrai avec le plomb fe faffe exaftement ; qu’il y ait du plomb de vitrifie fofhfamment
& que le tout foit verfè bien fluide. Quand il eft quéftion de pefer les grains d argent ,
V apporter toute l’attention pofiible, après les avoir bien nétoyes auparavant : il dons
«era le degré de feu néceffaire aux effais de plomb & de cuivre, tiendra un reg.ftte
exaâ de la fineffe des minérais qu’il a effayés , en délivrera une copie au direâeur des
fonderies, pour être comparée avec,celle que remet l'écrivain ou effayeur pour le
roi qui renferme la teneur qu’il a trouvée des mêmes minerais t il rangera.en ordre
par numéros tous les culots & grains qu’il a eu de fes effais -, & les enfermera pour les
remettre à l’ober fehieds gtutrdein à fa réqnifition , pour les comparer avec ceux de
l’écrivain des fonderies ; ,11 -remettra à la fin de chaque quartier au fous-direfteur des
fonderies, les grains d’argent de tous les effais qu il a faits pendant ie quartier 8c les
eachetera : fera tous les effais pour l’argent avec un poids fiftif de no livres , 6c ceux
for cuivre 6c plomb , de même que les épreuves des mattes avec un poids de 100 ivres,
parce que le cuivre noir n’eft livré à la fonderie de liquation qu’au quintal de 100 livres,
ainfi que fa teneur en argent. Enfin il doit fe comporter en recette, fuivant la juftice
H A r t. X X V. fr
Devoir du maître pefeur.
Le maître pefeur ne livrera à la fonderie que deux quintaux de minérais à la fois ;
mêlera exaftement celui qu’il prend de chaque pefée pour les .effais , 8c les divifera
en deux trots qu’il portera lui-même à la chambre de cUffification ; tiendra un regifire
de toutes fes peféeS , eil donnera toutes lé ■ femaines une copie de tous ceux qu il aura
livrés avec leur poids , 6c n’en fera point part à qui que ce foit,
A r T. X X V t.
Devoir de VèctivaXn des , onderies.
L’inflruftion pour l’écrivain des fonderies eft la même que celle pour l’effayeur des