
un granité ; la troifieme enfin que l’on nomme auffi moor flont,
fe rapproche plus de la nature du grès que du granité.
Quant aux filons de cuivre, tous ceux que j ’ai vu font dans
l’efpece de fchifle nommée killas, mais dont la couleur eft un-
peu différente. Avec les minerais d’étain ce killas eft d’un brun
noir & bleuâtre, il eft au contraire d’un gris blanc rougeâtre avec
ceux de cuivre.
Il eft très-commun de rencontrer des filons qui produifent du
minérai de cuivre & de celui d’étain en même tems, mais il y en
a toujours un qui domine. L’étain eft fi abondant dans cette province
qu’il eft répandu prefque par-tout, de forte que les filons
de cuivre les plus abondans, contiennent de l’étain dans leur
partiefupérieure, c’eft-à-dire, proche de la furface de la terre :
ce minérai y eft même allez abondant pour mériter l’extraâion ;
d’autrefois il fe trouve avec celui de cuivre dans le même filon
quoique féparément, ce qui pourtant n’a pas ordinairement de
continuité dans la profondeur. Je vais donner la defcription de
quelques-uns de ces filons pour fervir d’exemple.
S e c t i o n V I I I .
Mine d'étain & cuivre de Pednandrea.
§, I. Cette mine fituée près de la ville de Redruth, fut d’abord
commencée comme mine de cuivre, dont on retira une très-
grande quantitéon y travailloit alors fur deux filons parallèles
qui étoient fi rapprochés l’un de l’autre qu’ils n’en formoient qu’un
feul ; l’un du côté du toit produifoit du minérai jaune de cuivre
ou pyrite cuivreufe, & l’autre de celui d’étain du côté du mury
mais celui de cuivre a ceffé en approfondiffant, de forte qu’il ne
relie plus que le filon d’étain qui eft fort] abondant, & que l’on
exploite jufqu’à la profondeur de 50 à 60 toifes.
On fait une diftin&ion en général des matières qui accompagnent
& annoncent ces deux efpeces de minerais; celles qui
forment les fiions de cuivre qui conduifent au minérai, & qui en
. contiennent
contiennent fouvent elles-mêmes, fe nomment go^an ou gojfan: Go^an, ce
près de la furface de la terre, c’eft une efpece de minérai de fer que c e®'
en partie décompofé, ou fubftance ocreulè unie à du quartz & à
•un rocher bleuâtre ; mais dans la profondeur ce gojan eft eom-
pofé de quartz & de mica blanc fur une roche d’un bleu clair,
allez fouvent avec de la pyrite jaune ou blanche, quelquefois
auffi le tout eft parfemé de minérais de cuivre.
' Les matières qui compofent les filons d’étain & que l ’on ScwinScFtof
• r n 1 t, " > /, . . ^ f cariï ce que
nomme Jcovin 9 conliitent en une roche d un bleu foncé mêlée de c’eft.
quartz & contenant toujours un peu d’étain ; on nomme fiucan
l ’argille qui accompagne les filons.
- Le rocher dans lequel eft renfermé ce filon eft le killas dont
nous avons parlé, mais de couleur bleuâtre qui fe délite en morceaux
épais ; dans d’autres endroits c’eft une roche fchifteufe dont
les lits font plus minces, & qui eft entremêlée de quantité de
veines de quartz, avec lequel le minérai d’étain eft quelquefois
uni ; on en trouve très-peu de pur, mais de cryftallifé en petits
grains d’un brun noir, cependant moins noirs & bien moins gros
que ceux de Bohême & de Saxe. Le rocher contient de ce minérai
en fi grande divifion, que l’on ne peut le diftinguer que par
l’habitude & par le poids ; i’avoue qu’avant d’avoir vu ces
mines j ’y aurois été trompé, & que le poids feul auroit pu me
faire foupçonner qu’il y avoit quelque chofe de métallique dans
certains morceaux.
Le filon de cette mine a fa direâion de 1'eft à Youejl comme
tous ceux de ce diftriâ:, & fa pénte de 65 degrés du côté du
nord, fur une largeur commune d’envirpn 4 pieds.
§. II. Ce diftricl offre nombre d’autres mines d’étain, mais
moins confidérables que celle dont je viens de faire mention;
A demi-mille de celle-ci on en diftingue une dont le minérai eft
dans l’efpece de rpcher, qui tient le milieu entre le granité & le
grès, mais très-pauvre.
On remarque fur plufieurs milles d’étendue une grande quantité
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