
fer dans des lingotieres ; on en prend un effai & on le remet au
directeur de la monnoie. S’il arrive qu’un matras vienne à caffer
pendant l’opération, on met par-deffus un vaiffeau de terre que
l’on recouvre d’un chapiteau,& l’eau-forte en diftille; on rafïem-
ble enfuite le fable chargé d’argent, pour le fondre avec des petits
morceaux de verre détachés des autres, avec de la litharge & du fel
defalpêtre. On affine le culot qui relie au fond du creufet, comme
on affine l’argent ; les fèces dont on fait diftifier l’eau-forte jufqu’à
ftccité fe fondent de même.
On compte que pour diffoudre '300 marcs d’argent, il faut
environ 144 pintes d’eau-forte, dont on retire un peu plus de la
moitié par la diftillation , le refie s’évapore.
Comme dans la diftillation précédente de l’eau-forte, il monte
un peu de poudre blanche d’argent qui s’attache à l’intérieur du
chapiteau & du col du matras , on prend de l’eau de pluie qui a
fervi à édulcorer l’or ; on la fait chauffer & on en lave les chapiteaux
& les cols caffés, on la met enfuite dans un vaiffeau pour
êtrediftillée la femaine fuivante,avec ce qui relie de l’argent des
autres matras : fur jpoo marcs on en retire environ un de cette
façon.
§. III. On fond à la fin de l ’année dans un des fourneaux courbes
de la fonderie impériale tous les déchets du laboratoire,
comme verre de matras calfés, cendres lavées des fourneaux ,
balayeures, & c , avec une addition de litharge, de plomb , dp
cendrés de coupelle & de la pierre à chaux. Le plomb qui en
vient s’affine à l’ordinaire, & l’argent eft livré au laboratoire du
départ pour entrer dans les comptes.
§. IV. Les vaiffeaux de verre dont on fe fert dans ce laboratoire
, fe tirent d’une verrerie qui fournit auffi la monnoie df
Vienne : ils Coûtent , rendus à Cremnitz, 17 fols 6 den., les réci-
piens ou ballons 3 liv ., .les chapiteaux 17 fols 6 den,:& les entonnoirs
1 o fols.
Toutes les opérations qui viennent d’être détaillées occupent
neuf
M É T A L L U R G I Q U E S . 23*
neuf ouvriers, à qui l’on donne 30 livres par mois de gages.
§. V . État de la quantité d'argent qui a été départi pendant
Vannée 17 57, provenant des mines de Schemnitj & de Cremnit£.
En argent brut ou de coupelle, y compris l’or qui y étoit
marcs. lots. gros. den.
contenu. . . . • • • 58451 3 1
Dans lequel il y avoit en argent fin fui-
vant l’effai, ci - . . . . • • 55812 12 2
Et en or f i n .................................« 1918 13 2 I
On a retiré du départ en argent brut . 56265 6 3
En or brut 1949 IO 2
Dans lefquels il y avoit en argent fin 55616 »5
En or fin . . . . . . . 1947 3 3
Il y a donc une perte en argent fin ou
diminution d e . . . • 195 13 2
Et une augmentation en or fin de . . 28 S 2 2
Cette augmentation eft due à des particules d’or infiniment
petites, auxquelles on ne peut avoir égard dans l’effai en petit.
Quant à l’argent, il a été vraifemblablement volatilifé par l’eau
forte.
§. VI. On a employé la même année 1 7 5 7 , pour faire de
l’eau-forte 142 quintaux 20 livres de falpêtre, & autant de vitriol
calciné, defquels on a obtenu 17064 pintes. La pinte contient
41 pouces & demi cubes,&pefe 2 livres 2 lots, poids devienne,
ce qui fait 35195 livres qui ont été réellement confommées pen-
dant ladite année, pour la quantité d’argent ci-deffus.
On a confommé en outre pour le départ 266 cordes & demie de
bois contenant 180 pieds cubes; en outre 1005 mefures de charbon
de 9 pieds & demi cubes : ce font les frais principaux. On a
compté, année commune, que chaque marc d’argent coûte à
départir 14 fols 9 den. & demi, dans lefquels eft compris le déchet
de l’argent qui fe monte à environ 3 fols 1 den. & demi ;
ainfi les frais du départ réel ne coûtent par marc que 11 f. 8 d. f-.
Tome TII. G g