
blés qu’on ferait obligé de faire pour la conftruâion de nouveaux
fourneaux de grillage ; il en réfulteroit d’ailleurs l’inconvénient
■ d’un plus-grand volume dè fumée, qui, quoiqu’en hiver, ferait
peut-être naître de nouvelles plaintes* , "
On ne peut donc en tirer parti que pour un fimple procédé.;
ou dans le cas que la mine de Cheffy cédant de produire, il n’y
auroit plus de frais d’exploitation & qu’on en auroit en réferve;
on feroit certain pour lors d’en retirer un bénéfice : au lieu que
dans le moment préfent où ces frais doivent entrer en compte,
leur produit les balanceroit à peine.
Le feul moyen économique de les traiter eft de Amplifier, autant
qu’il eft poffible, cette première opération de grillage, & rien
jufqu a prefent ne me paroît mieux remplir l’objet que la nouvelle
méthode. Parmi les avantages qu’ellé procure, l'extraction du
foufre dont le produit eft plus que fuffifant pourdédommager des
frais de journées d’ouvriers & du bois que l’on y emploie , n’étoit
pas le feul point de vue que j ’avois ; mais principalement celui de
fupprimer à ce minérai les derniers feux de grillage r je penfois
avec raifon que le feu étant concentré dans une male confidérâi-
ble où il refte cinq & fix mois, devoit beaucoup plus attaquerle
minérai, & en le dégageant d’une plus grande quantité de parties
volatiles & hétérogènes le difpofer par conféquent à la fonte,,
fans qu’il fût befoiii de lui donner d’autres feux , comme cela fe
pratique à Goftar pour les mines d’argent, cuivre & plomb de
Rammelsbcrgr
C ’eft ce qui arrive en effet, & qui fera prouvé par Te réfultat
du procédé que je vais décrire , & qui eft ici bien moins difpen-
dieux qu’au bas Hartz, où l’on confomme plus du triple de bois
pour une moindre quantité; différence qu’il faut attribuer à l’ef-
pece de minerais moins fulphureufe, plus dure & plus réfraêtaire.
Ce grillage fé'fait à l’air-libre & à découvert, après avoir mis
fur le fol du terrain une quantitéfuffifantedeminéraisenpouf-
fiere, provenans d’un ou de deux grillages précédens pour former
, unè ba’fe de 30 pieds en quarré que l’on éleve de 8 à 10 pouces,
. & après en avoir battu & nivellé la furface, l’on y arrange deux
lits de bois de corde bien fe c , partie en bois de chêne & partie- en
.bois blanc, c’eft-à-dire, qu’en mettant des bûches entre les vuides
que laiffenf celles du premier lit, qui cependant font jointes dans
une partie, ces dernieres en forment une fécondé ; on en fait enco
re un troifieme avec des fagots, qui fervent d’ailleurs à retenir
le même minérai (*). (*) Foye? h
) L ’arrangement du bois qui compofe les deux premiers lits, fe
fait de façon que dans chacune des faces d’un angle à l’autreI; l’explication,
comme dans le milieu , les bûches forment des canaux ou foupi-
raux d’une largeur un peu moindre que leur longueur, à peu
près de 3 pieds , afin qu’elles puiffent en fupporter d’autres en
travers & de la hauteur de leur épaiffeur. Ces canaux fe croifent
& fe communiquent;.ils font indifpenfables pour exciter le grillage
à s'allumer. :
La bafe du grillage peut fe faire indifféremment avec d’autre
terre que celle du minérai, dont on en mettrait feulement une
petite couche par-deffus.
Dans le grillage, comme dans toutes les autres opérations de métallurgie
où l’on emploie du bois, il eft de la plus grande importance
qu’il foit fec. On fent de refte l’inconvénient de celui qui ne l’eft
pas, il brûle difficilement & ne donne qu’une fumée humide &
prefque point de flamme ; d’où il réfulte une plus grande confom-
mation & par conféquent plus de dépenfe.
L ’efpace ou le vuide que forme la eroifée des foupiraux qui
paffent par le centre du grillage, & qui eft d’environ 3 pids en
quarré plus moins fuivant la longueur des bûches , dont on recouvre
celles du premier l i t , fe remplit avec une ou deux voies
de charbon de bois jufqu’à la hauteur de 12 à 15 pouces , & on
étend le furplus fur chacun des quatre canaux.
Sur ce charbon & pofitivement au point du centre, on y place
perpendiculairement un tuyau ou efpece de cheminée par lequel
on met le feu au grillage,