
Purification
des cryfigip:
d'ajluiîr
cette maniéré on l’obtient! fuffifamment concentrée , & elle eft
employée comme eau mere dans une évaporation fuivante.
Les cryftaux d’alun confervent à leur extérieur une couleur
verdâtre qui eft due au fer contenu dans le minerai ; on parvient
à l’enlever par le moyen du lavage : cette opération paroît fondée
fur ce que le vitriol martial fe dilfout plus aifément dans L’eau
froide que l’alun; il arrive aulïi que par les évaporations réitérées,
le fer contenu dans les pyrites fe précipite dans le grand réfervoir,
.& y forme ce fédirrjent jaune que l’on y trouve.
§. VII. Après le lavage on purifie les cryftaux d’alun dans une
grande chaudière femblable à celle d’évaporation, dans laquelle
on met allez d’eau pour les diffoudre, & on ne les y introduit que
lorfqu’elle eft en ébullition. Ladiffolution étant achevée, on la
fait couler dans deux grands cuviers, dont on recouvre la furface
avec des morceaux de bois pour que les cryftaux s’y attachent
plus facilement. Au bout de 21 jours le tout ne forme qu’une
feulé malle; alors on enlevé les cercles & les douves, dont on
nétoie la furface avec une petite hache ; on perce enfuite un trou
par le bas pour faire couler l’eau reliante dans Je réfervoir des
eaijx meres.
On n’emploie dans cette fabrique aucun feul alkali pour précipiter
la terre martiale; d’après ce que nous avons rapporté, il
paroît qu’elle ne nuit pas à la çryftallifatipn de l’alun, ni ne fe
mêle avec lu i, puifque l’opération du lavage fulfit ppur en enlever
la couleur qui n’eft jamais qu’extérieure; ce qui prouve
qu’on pourrait en ufer de même dans d’autres fabriques, avec
d’autant plus de raifon qu’il y a toujours du danger 3 décompofer
l’alun par les additions.
$. VIII. Chaque chaudière produit annuellement 200 tonnes
d’alun ; ce qui forme pour le total un objet de fabrication de
2.500 tonnes (1).
(1) Chaque tonne pefe 17 lifpunisï raifon de 16 livres, & fe vend de 65 à 70 liV.
mon noie de France; jj|
S e c t i o n I V.
Mine & fabrique d ’alun de Chrifliania en Norvège. »
§. I. Sur le penchant d’une petite montagne oppofée à la ville
de Chriftiania, & prefque au niveau de la mer, on exploite une
mine d’alun qui a donné lieu à un établiffement allez pcnfidérable;
& quoique cette entreprife ait quelque fuccès , on n’eft point
encore parvenu à en retirer tout l’avantage poflible. Il paroît d’un
côté que l’on pourrait fabriquer une plus grande quantité d’alun
que l’on ne fait ; d’un autre côté, la qualité du fel eft bien inférieure
à celle de celui d’Italie, d’Angleterre & de la Saxe. L ’on devrait à
cet effet ufer de beaucoup plus de précaution pour féparer le
vitriol martial qui fe mêle nécefîairement avec lui par la quantité
de pyrites contenues dans le minerai : le procédé en un mot a
befoin d’être perfectionné ; & quoique l’on n’emploie ni urine, ni
alkali quelconque, ce n eft pas à dire que ces additions foient toujours
néceffaires, comme on peut le remarquer dans la précédente
Seâion ; cela dépend beaucoup de la nature du minérai : nous
allons au relie rapporter ce qui fe pratique, i
§. II. L ’efpeçe de minérai que l’on a à traiter eft proprement
une ardoife qui contient entre fes lits quantité de rognons de pyrites
martiales ; on l’exploite de la même maniéré qu’en Suède, à
tranchée ouverte & à peu de frais.
§. III. La méthode de le griller eft auffi la même, en farran- Grillage du
géant par couches fur un lit de bois de corde, mais toujours divi- H d a"
fées avec celui qui a déjà été leffivé, une, deux, trois ou quatre
fiais; car on lui fait fubir alternativement quatre grillages & quatre
lefîives, il eft enfuite rejetté comme ne contenant plus d’alun;
on éleve ces couches jufqu’à la hauteur de 12 à 15 pieds.
§. IV . Près de chaque grillage & à portée de la manoeuvre, il du
y a un emplacement allez grand pour contenir douze cailfes de B minérai>
à 9 pieds en quarré fur 2 & demi de profondeur, lefquelles font