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Fabrique de laiton de Cheadle, dans le comté de Stafford en
Angleterre, année 1765.
§. I. Le myftere que les Ànglois font de leurs procédés, ne m’a
permis que quelques peti tes obfervations ; les fourneaux & le travail
m ont paru a peu près les mêmes que ceux que nous venons de
rapporter; ces premiers different en ce qu’à côté de chacun d’eux
on y a appliqué une cheminée que l’on bouche, &que l’on ouvre
à volonté, dont l’ufage, m’a-t-on d it, eft de faire évaporer la
fumee du zinc qui s’échappe des creufets quand on les retire , &
qui empêche que l’on ne puiffe voir clair ; mais je crois aulîi que
c’eff pour celle du charbon de terre, & donner plus d’aûivité
aux coaks dont on fe fert dans cette fonte ; car on ne fe fert point
de celui de bois. On achevé de remplir le fourneau avec du
charbon de terre ordinaire, qui fe trouve lui - même réduit en
coaks ou cinders, avant que d’être defcendu à la hauteur des
creufets.
| i | | Oh ni a affure que dans le mélange que l’on fait pour la
cémentation du pouffier de charbon de bois & de la calamine, on
y mettoit auffi du charbon de terre. On n’emploie dans cette fabrique
que de deux efpeces de pierre calaminaire g la première que
1 on tire du comté de D erby, qui n’eft bonne, dit-on, que pour
- le laiton coulé, & l’autre de la principauté de Gales pour celui
en tables propre à être battu & laminé ; le cuivre que l’on ajoute
au mélange eft en grenaille , on y fait entrer auffi du vieux
cuivre ou mitraille jaune.
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Procédé pour fa ire le cuivre jaun e ou laiton avec la blende.
§. L D après lé procédé que l’on trouve détaillé dans la chy-
mie métallurgique de Gellers, page 322 , proposition 89', & que
nous avons fuivi M. Duhamel & m oi, nous avons obtenu à la
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vérité une augmentation d’environ un quart, mais le laiton étoit
très-caffant & n’avoit pas une belle couleur ; ce qui nous donna
lieu de [faire de nouveaux effais, dont le fuccès répondit à nos
defirs, quoique cet Auteur nous eût dit qu’il y avoit un tour de
main, & donné à entendre qu’il faifoit un myftere de ce procédé.
' §. II. Nous prîmes de la blende noire pure, que nous réduisîmes
exactement en poudre; nous la fîmes rôtir fous une mouf-
fle auffi long-tems qu’il fut néceffaire, pour qu’elle ne fumât plus
& ne donnât plus aucune odeur de foufre ; nous employâmes à
cette opération environ deux heures, en obfervant de ne pas
donner chaud au commencement, p .
Nous procédâmes à quatre effais différens avec la même quantité
de cuivre pour connoître la vraie proportion de la blende ;
pour cet effet nous pefâmes 4 fois 4 quintaux fictifs, enfuite pour
le n°. 1er 4 quintaux de blende grillée, & même poids de pouffier
de charbon ; pour le n°. 2 , 6 quintaux de l’une & 6 quintaux de
l ’autre ; pour le n*. 3 ,8 quintaux de blende & autant de pouffier
de charbon, enfin pour le n°. 4, 10 quintaux de chacune de ces
matières ; nous mêlâmes bien enfemble féparément la blende &
le charbon de chaque numéro, & les mîmes dans un creufet fans
lfes humeCter, de façon que chacun d’eux en étoit prefqùe plein ,
en obfervant de garder un peu de chaque mélange. Nous formâmes
dans ce charbon uni à la blende de petits creux , où nous
arrangeâmes chaque partie de quatre quintaux de cuivre laminé ,
que nous recouvrîmes du reftant du mélange; à chacun des creufets
nous en luttâmes un autre qui emboîtoit dedans ; nous les
mîmes au feu dans un fourneau à vent, dont nous bouchâmes les
foupiraux, & que nous remplîmes de charbon feulement à la
hauteur des creufets, de façon que ceux qui fervoient de couver-,
cle étoient à découvert ; nous entretînmes le feu pendant une
bonne heyre, nous ouvrîmes les foupiraux, & remplîmes le fourneau
de charbon, nous donnâmes alors un bon feu pendant une
forte heure, nous retirâmes enfuite les creufets, & les ayant mis
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