
Ce fourneau n’eft fermé pardevant & par derrière qu’avec des
pierres ou des briques faites exprès, pour remplir exactement le
(*) Voye^ la V u id e ( * ) .
fig.4lPi.vIU. Lebaffinde l’avant-foyer eft formé feulement avec de l’argille,
dans laquelle on ménagé le trou de la percée ; celui de réception
au contraire eft en fer, ou d’une pierre creufée, enduite d’une
couche d’argille.
Après avoir chauffé le fourneau & les baffins pendant environ
3 heures, on garnit celui de l’avant-foyer de pouffier de charbon,
& l’on entretient un peu de feu dans celui de réception ; on rém-
(*) Voyiez plit enfuite le fourneau de charbon par l’ouverture i o (*) , fur
- lequel on charge une petite pellée de minérai pur fans aucune
addition de fcories , & par-deffus un baquet ou trog de charbon
C) Voye^ïz mouillé, que le fondeur, placé fur l ’efcalier 6 (#) , reçoit de fon
3- aide; ce que l’on répété jufqu’à ce que }e fourneau foit entière-?
ment plein : alors on fait agir les foufflets. Tout Je çharbon que
l’on emploie â cette fonte eft mis auparavant dans un cuvier
plein d’eau, où l’ouvrier le prend avec une trog percée, pour être
tranfporté fur le fourneau ; par cette méthode on évite le danger
qu’il y auroit de perdre du minérai, qui dans fon état de fchlitk
feroit enlevé en partie par le vent des foufflets ; le fehlick s’attache
au charbon mouillé, & empêche l’exiftence de la flamme
qui pourrait elle-même en enlever. Rien de plus aifé à conduire
que çette fonte ; car il ne peut point fe former de ne^ dans le
fourneau par fon trop peu de profondeur ; s’i} arrive que quelque«
matières s’attachent à la tuyere, le fondeur les fait fauter ; de
même s’il paroiffoit fe former des amas au lieu de minérai, rl
charge des fcories fluides. A: mefure que l’étain fond devant la
tuyere il vient couler dans le baffin de l’avant-foyer, où le pouffier
de charbon qui le fumage , en lui communiquant fans ceffe du
phlogiftiqqe, l’empêche dp fe vitrifier. Les fcories qui viennent
Voyez la par-deffus s’écoulent à côté par lp paffage 6 (#) , & font jettées
dans l’eau ; comme elles contiennent encore beaucoup de métal ?
on en recharge une partie à chaque fois avec le minérai, le furplus
eft mis foigneufement à part pour les refondre. Le fourneau fe
charge à peu près tous les demi-quarts d heure.
Après 10 ou 12 heures que le baffin de l’avant-foyer fe trouve
plein, on fait la percée pour faire couler l’étain dans celui de réception
toujours garni de charbon ; on rebouche le trou de la
percée avec de l’argille, & l’on remplit de nouveau l’avant-foyer
avec du pouffier pour la fuite de la fonte. Lorfque l’étain eft un
peu refroidi, on le puife avec une cuiller alongée, dont la forme
eft celle d’un triangle ifofcele ; c’eft par l’angle du fommet que le
fondeur le verfe fur une plaque de cuivre, de façon qu il en forme
une feuille à peu près égale. Il refte dans le fond du baffin de
l’étain, dont partie n’eft pas bien liquide_& partie comme réduite
en chaux; on y fait brûler de la poix pour le révivifier; on
agite bien le tout qui, étant devenu bien liquide, eft verfé fur là
même plaque de cuivre, pour former une nouvelle feuille ou
plaque d’étain : ce qui refte encore au fond du baffin eft jetté dans
le fourneau. Chaque percée produit un quintal & demi jufqu’â
deux quintaux d’étain , dont on tire 15 â 20 de ces feuilles ; chacune
d’elles eft marquée d’un poinçon du confeil des mines, & de
celui de la compagnie; elles font enfuite roulées pour les vendre
dans le commerce, à raifon de 93 liv. 15 f. le quintal de 112 liv.
poids de Cologne.
Dans une fonte de 1 2 heures on paffe dans ce fourneau environ
quatre quintaux de minérai, qui produifent deux quintaux d’étain
plus ou moins, & l’on brûle pour cette quantité 4 panniers ou
39 pieds 6 pouces cubes de charbon. Les fcories provenant d’une
fonte entière, qui contiennent beaucoup d etain, font refondues
deux fois de fuite pour en extraire autant de métal qu’il eft poffi-
ble} celles que l’on en retire relient au profit du propriétaire de la
fonderie qui les refond encore.
4 Du procédé que l’on vient de détailler, foit en fondant, foit en
coulant fur la pierre du fo l, foit auffi pour les fontes multipliées