
Évaporation
des eaux alumine
ufes.
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enterrées & placées féparément de quatre en quatre, fe joignent
& fe communiquent de l’une à l’autre.
Lorfqu’on les a rempli de minéraj, on fait venir de l’eau dans
la première que l’on y laiffe féjourner deux heures, de celle-ci à la
fécondé, troifieme & quatrième, où elle refte dans chacune
24 heures, d’où on la fait couler dans une grande cuve pour y
dépofer l’ocre qu’elle contient, On retire le minerai pour le faire
griller de nouveau & commencer une autre leffive ; après quelques
heures de repos dans cette çuve, on fait palier cette eau dans un
réfervoir inférieur beaucoup plus grand, où elle achevé de depofer
& de fe clarifier, & de celui-ci dans un autre qui eft deftiné à leur
diftribution pour les chaudières.
§, V. Cette fabrique occupe cinq chaudières pour l’évaporation
des eaux aluroineufes, de 11 pieds de longueur & 6 de largeur
, fur 3 de profondeur. On commence par mettre dans une
de ces çhaudieresde l’eau mere, jufqu’à la hauteur de9 pouces,8c
après deux heures de feu quelle entre en ébullition, on achevé
auffi-tôt de la remplir avec de l’eau de leffive, dont on laiffe toujours
couler un petit filet pendant 24 heures qu’on la fait bouillir,
mais de maniéré qu’aprçs ce tems elle foit réduite à }a même hauteur
de 9 pouces où l’eau mere étoit en commençant ; alors on la
remplit de nouveau avec cette derniere feule, dont on a toujours
une grande provifion (j) , & on fait bouillir 2 heures, apres lef—
quelles on la fait couler dans une grande çuve, où elle féjourne auffi
le même tems, & y dépofe une grande quantité d’oçre que l’on
en retire tous les 5 jours : on fait paffer enfuite cette eau dans
les caiffes de çryftallifation. Ces caiffçs, qui font en grand nombre,
font attenantes les unes aux autres, & n’ont pas plus de 4 pieds de
longueur, fur 2 & demi de largeur & 5 de profondeur. Ce n’eft
qu’après 13 jours que ces eaux donnent des çryffaux très-petits,
qui s’attachent à leurs parois & aux morceaux de bois droits que
l’on y place à çet effet. Ces çryffaux font lavés fur un plancher
CO qkënous croyons qiie l’onppurroit éviter en changeant les procédés.
avec
M É T A L L U R G I Q U E S .
avec de l’eaù douce pour en enlever la couleur verdâtre dont ils
participent encore, & qui eft due au vitriol martial. On les fait
diffoudre enfuite dans une même eau, que l’on fait bouillir &
tryftallifer de nouveau pour avoir un alun plus pur.
L’objet annuel de cette fabrication eft de 1000 à 1200 quintaux
d’alun.
S e c t i o n V.
Mines d'alun de HeJJe & de Liege.
§. I. Sur la route de Groffalmrode à Caffel, on trouve plu-
fieurs mines d’alun qui font exploitées par des particuliers, &
qui paient un droit de dixième pour la permiffion de les travailler.
Le minérai d’alun forme une couche d’une très-grande étendue
6 de 8 à 9 toifes d’épaiffeur, & dont la couleur & la texture le
rapproche beaucoup de l’efpece dè celui de Schwemfal que l’on
exploite en Saxe, mais fur- tout dans la partie inférieure de la
couche ; il eft de même tendre & friable & tombe facilement en
éfflorefcence, mais fouvent il eft mêlé de bois foffile très -bitu-
ibineux, & quelquefois auffi de ce bois pétrifié.
Pour en obtenir l’alun on le fait griller de même fur un lit de
fagots, & on procédé à la leffive comme nous l’avons expliqué
ci-devant. Quant à leur évaporation , elle fe fait dans des chaudières
trop petites & mal proportionnées ; elles n’ont ici que
7 pieds de longueur, 18 à 19 pouces de largeur, fur 22 de profondeur;
les fourneaux font auffi très-mal conftruits & fans
cheminées.
L’eau de leffive fe mêle dans la chaudière avec l’eau mere, &
à ce mélange on y ajoute de l’urine putréfiée ; on fait bouillir le
tout enfemble, & lorfque l’évaporation eft achevée on fait couler
l’eau dans une cuve pour y dépofer fon limon, & de celle-
ci dans une caiffe où elle refte plufieurs jours, & ou 1 alun f§
précipite en une efpece de fable falin ; ce fel eft enfuite diffout
dans une femblable chaudière avec de l’eau douce, où bn la fait
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