
Combien
on raffine de
cuivre à la
fois.
Comme on
place la tuyère.
Composition
de la .brafque
du g rand baf-
fin.
Comment
l ’on met la
brafque dans
le fourneau,
& comme on
la bat.
Fig- Smoitié
cuivre imbibé & moitié cuivre fans pîomb, ce qui ne
faifoit plus que 2 & demi pour cent de plomb. On fit deux raffinages
de 30 quintaux chacun dans cette proportion. Enfin
voyant que le fourneau devenu parfaitement fec avoit une chaleur
bien au-deffiis des précédentes fois, je fis de nouveau un
raffinage avec du cuivre fans plomb, il réuffit : j’augmentai auffi
la quantité, de forte que chaque raffinage eft fixé aujourd’hui
à 50 quintaux. Il fallut en conféquence agrandir les baffins de
réception qui n’avoient alors que 4 pieds de diamètre extérieurement.
Quoique l’on ait également réuffi à en méttre 60 à la fois,
on n’a pas continué par l’embarras de l'etirer les rofettes qui font
pour lors trop pefantes; il a fallu du tems pour amener cette
opération au point où elle e ft, fur-tout ayant été obligé de former
des ouvriers qui n’étoient accoutumés à travailler que fur le petit
foyer; c’eft la méthode que l’on fuit à préfent que je vais décrire.
Il eft très-effentiel de bien placer la tuyere pour cette opération;
on a reconnu qu’en donnant 6 lignes d’inclinaifon ou pente à fon
plan horifontal qui dirige le vent des foufflets fur le cuivre,
c’étoit la placer le plus avantageufement pour ce fourneau.
§. II. Le baffin fervant à contenir le cuivre eft formé avec une
brafque compofée de deux parties & demie d’argille, & de deux
parties de charbon réduit en poudre , lefquelles ont été auparavant
pilées & paffées par un crible ; fur quatre parties de cette
compofition on en ajoute une de fable également paffée par un
crible. Cette brafque étant bien mêlée & humefitée de façon qu’elle
puiffe fe pelotter dans la main fans s’y rendre adhérente , le maître
raffineur entre dans le fourneau par l’ouverture C , marquée
dans l’élévation ; un aide lui donne la brafque par ladite ouverture
de même que par celle B ; il en arrange fuffifamment fur le
fol du grand baffin pour former une couche; il fort enfuite du
fourneau pour laiffer la place aux deux aides qui la battent avec
des palettes de bois, comme on le pratique à tous les fourneaux ;
cette couche battue, le maître raffineur fait avec un cifeau de fer
des raies en tout fens dans ladite brafque & jette un peu d’eau
fur toute la furface, afin que la couche fupérieure puiffe mieux fe
lier. Il fe fait enfuite apporter de nouvelle brafque qu’il arrange
comme la précédente, & qu’il bat de la même maniéré ; il en ufé
de même pour mettre la derniere couche, en obfervant a chacune
de laiffer le milieu du baffin plus profond que les bords, avec
une pente vers les deux petits murs H du plan fuperieur. On
prend alors des pillons de fer d’environ 2 pouces de diamètre,
que l’on fait chauffer à leurs extrémités, pour que la brafque ne
s’y attache point, & avec lefquels on bat fortement toute la fur-
face du baffin, de façon que le doigt n y faffe aucune impreffion ;
le maître raffineur prend enfuite le niveau depuis la tuyere , &
avec un fer recourbé, il creufe dans la brafque jufqu a ce que le
baffin ait 5 pouces & demi de profondeur dans le milieu ; il eft
pour lors d’une capacité fuffifante pour contenir 5o quintaux de
cuivre , en y comprenant les deux canaux, pour 1 écoulement du
cuiyre, qui s’étendent jufqu aux murs f l du plan fuperieur, avec
une pente de 3 lignes environ depuis le fond du grand baffin : on
apporte enfuite des marteaux larges, arrondis & polis que Ion a
fait chauffer auparavant, & avec lefquels on bat encore toute la
furface pour la rendre parfaitement unie. Il feroit beaucoup mieux
de ne former le baffin qu’avec une feule couche de brafque que
l’on pilerait tout à la fois ; mais on ne pourrait fe procurer 1 ai-
fance néceffaire qu’aux dépens de la chaleur, puifqu il faudrait
élever la voûte du fourneau ; pour y fuppléer j avois fait faire un
chapeau de fer femblable à ceux que l’on met aux fourneaux de
coupelle, mais la chaleur fut trop confidérable pour que l’on pût
continuer à s’en fervir ; la première fois le chapeau fe plia, il aurait
fallu à chaque raffinage y faire des réparations, foit pour redref-
fer le fer, foit pour le garnir de nouvelle argille. Le grand baffin
étant formé comme je viens de le dire , on met une brique devant
chacun des petits murs H pour retenir le cuivre ; on la lutte avec
de l’argille dont on remplit le reliant de l’ouverure de chaque
. ' ' R ij
Fig. 2.
Profondeur
du baflxn.
O a p e a u de
fer quin’apas
réufiî.