
C.e que l’on
£ait des eaux
concentrées.
également percée au niveau de fonfond, qui fert à alimenter la
grande. Lors donc que l’on veut commencer une évaporation,
on remplit l’une & l ’autre avec l’eau de Jeffive, on fait grand feu
deffous la grande, & à mefure que cette eau s’évapore, on y fait
couler un petit'filet de celle qui eft contenue dans la petite pour
la remplacer. On continue cette opération pendant 5 fois 24 heures,
après lequel tems on remplit la chaudière fupérieure avec d.e
l’eau du lavage que l’on fait palier dans l’inférieure, & ce pendant
48 heures ; alors on remplace celle-ci avec de l’eau mere, pendant
feulement 24 heures, de la même maniéré qu’on la fait des eaux
précédentes, de forte que l’évaporation ne difcontinue point pendant
8 jours ; & comme huit de ces chaudières font continuellement
en évaporation, le travail eft réglé de façon que l’on en
vuide un e , & on eu remplit une autre chaque jour. Chacune
d’elles confomme dans les 24 heures deux cordes de bois de chêne,
§. VI. Lorfque l’évaporation eft achevée, on ouvre l’ouverture
qui eft au niveau du fond de la chaudière, pour en faire couler
l’eau dans un grand réfervoir, où on la laiffe clarifier pendant
quelques heures ; de ce réfervoir elle paffe dans une caiffe enterrée
où elle féjourne 8 jours,, pendant lequel tems on l’agiteplufieurs
fois djans les 24 heures ; c’eft alors que l’on y ajoute de la leffive
des favonnieres, & un peu d’urine putrifiée que l’on nomme le
fondant.On nous a a/Turé qu’il n’y avoit point de proportion déterminée
& que l’on ne pefoit point l’eau, ainfi que cela fe pratique
en Angleterre, mais que les ouvriers connoilfoient à fa couleur
, le degré néceffaire à la cryftalhfation de l’alun, Par-tout
ailleurs cette addition de matières alkalines fe fait en raifon de la
quantité de terre martiale qu’il y a à précipiter, .& on laiffe fé-
journer les eaux concentrées dans les. cailles, jufqu’à ce que les
cryftaux fe forment contre leurs parois. On agit ici tout différemment
, puifqu’auffi-tôt qu’on a fait cette addition on fe contente
d’agiter fortement l’eau pendant demi-heure, on la fait palier
dans le réferyoir de l’eau mere. On prétend avec raifon que par
cette
tette agitation l’alun fe précipite tout de fuite en grains, ainfi que
nous l’avons remarqué. Ces cryftaux font enfuite lavés dans une
efpece de caiffe allemande où l’on fait arriver un petit courant d’eau.
On procédé enfuite à la purification de l’alun comme à
Whitby, & on le fait de même cry ftallifer dans des tonneaux, d’où
pn le retire en une feule malle.
S e c t i o n I I I .
M ine & fabrique d’alun de Chrijlineojf en Suede.
§. I. Cette mine dont on date le commencement de Ton exploitation
en l’an 1630, eft fituée près du village d'Andrarum dans
la province de Scanie, & appartient au comte de Pipes, dans les
terres duquel elle fe trouve, & qui jouit non-feulement du privilège
pour les bois qui font néceflàires à fa fabrique, c’eft-â-dire,
que dans un arrondiffement de 3 lieues, ceux-ci ne peuvent être
vendus qu’à lui feul , particuliérement ceux qui appartiennent au
ro i, dont le prix eft fixé & très-modique ; mais encore il eft lui-
même propriétaire d’une grande partie de ceux qu’il confomme ,
& n’a d’autre charge ou redevance pour la liberté d’exploiter,
que celle de payer à la couronne la vingtième tonne d’alun en
nature.
Par le détail que nous allons faire, on verrra que l’établiffe-
rnent de cette fabrique, forme l’objet le plus important & le plus
Confidérable qu’il y ait en ce genre.
§. II. L ’endroit où fe trouve le minérai, ainfi que tout le terrain |.
des environs, préfente à la furface de la terre un fable très-grofller
en granité de toute efpece, dont l’épaiffeur eft quelquefois de
deux toifes ; au-deffous de ce fable eft une couche de pierre à
chaux d’environ un pied, qui recouvre celle du rocher alumineux
; celui-ci forme plufieurs lits qui fe dirigent du nord-ejl au
fud-ouejl, & s’inclinent au fud-ejl.
Le rocher alumineux eft une efpece d’ardoife noire qui fe délite Nature d»
mfément, & qui contient très-fouvent entre fes lits des rognons de mmerau
Tome III. P P
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