
tous les jours dans le commerce, que l’on regarde comme ne méritant
pas le départ ou la Réparation, & que l’on travaillerait avec
le plus grand avantage par la voie que je viens de décrire.
On m’objeftera fans doute que l’on n’a que par petites parties
de ces matières aurifères, & que l’on ne pourrait pas pour fi peu
monter un travail en grand ; je réponds que quoiqu’il fût plus
avantageux pour des entrepreneurs d’avoir un établiffement uniquement
à cet ufage, & d’acheter les matières ou bien de les y
travailler pour le compte des particuliers à tant le marc, on peut
traiter par le procédé ci-deffus aufli bien ioo marcs, que fi on en
avoit plufieurs milliers. Tout dépend de la grandeur du fourneau,
des foufflets, & des badins ; car il en eft ici tout comme avec les
creufets; on fait le départ de 25 marcs à la fois, ainfi que de 6co,
& plus la quantité eft grande, plus il y a de profit.
Je fus confulté en 1763 pour donner des procédés métallurgiques,
à l’effet de retirer de la pyrite des environs de Saumur , de
l ’argent que l’on prétendoit y exifter, & être volatilifé par farfelue.
Quoique par tous les procédés doçimaftiques connus, je n’y
trouvaffe pas de fin, cela me fut recommandé par une perfonne
que je refpeârois trop pour ne pas tenter toutes les voies métallurgiques
que j ’imaginai. J’étois alors aux mines de Saint-Bel ; j ’y fis
venir i©o livres de cette pyrite; jeconftruifis un fourneau à
manche qui n’avoit que 18 pouces de hauteur, 8 pouces de profondeur
& 5 pouces de largeur; j’y fis cinq procédés différens
avec 10 livres de pyrites à chaque fois, fans y comprendre les
additions : je puis certifier que j’y opérai tout aufii bien que fi
j ’avois eu des milliers à traiter dans de grands fourneaux : d’où on
peut conclure que le procédé ci-deffus peut être mis en ufage dans
tops les cas.
M É T A L L U R G I Q U E S . 287
S u r plufieurs mines & fabriques A alun ; les mines de
- pyrites ; différentes fabriques de foufre , de vitriol &
d huile de vitriol, dAngleterre , de S a x e , de S u ed e ,
de Norvège, du pays de HeJJe, de celui de Liège &
de la Hongrie , terminé par le procédé des Hollandois
pour la purification du camphre (1).
A n n é e s 1758, 1765 , 1766 &
S e c t i o n . P r e m i è r e ,
Mine & fabriques d’alun de TVhitby, dans le comte d'Yorch & de
Shields en Angleterre.
g. 1 . ( 3 N attribue la découverte des mines d’alun de Whitby , Originede
à un particulier qui poffédoit des fonds dans les environs de cette
ville , & qui fut envoyé en Italie en qualité de fecrétaire d’am-
baffade. On raconte qu’ayant obfervé que les rochers de fon pays
étoient femblables à ceux dont on retirait de l’alun en Italie, il les
examina de nouveau à fon retour, en fit extraire quelques morceaux
, & les' porta avec lui dans ün fécond voyage ; alors setant
rendu dans une de ces fabriques, il jetta ces morceaux fur le tas
de minérai fans être apperçu de qui que ce foit; mais enfuite les
ayant ramaffés en préfence des principaux ouvriers, il leur demanda
fi c etoit ce qu’ils appelloïent la mine d’alun ; leur réponfe
le confirma dans fon opinion, il ne douta plus de la parfaite fimi-
litude des rochers de Whitby avec ceux d’Italie, & dès-lors il fut
perfuadé qu’il feroit poffible de former un établiffement avanta-
(1) Les articles’ qui concernent la Saxe & la Hongrie, font de MM. Jars & Duhamel.
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