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SIXIEME MÉMOIRE.
SUR UNE NOUVELLE MACHINE A MOULETTES (1 ).
Par AC D uhamel , année 1776.
X L n’y a pas de machinas plus en ufage dans les mines que celles
connues fous le nom de machines à moulettes ou molettes; elles
fervent tant à l’extraction des matières minérales , qu’à l’épuife-
ment des eaux des fouterrains, mais plus particuliérement pour le
premier cas ; elles font mifes en mouvement par des chevaux.
Toutes celles que j ’ai vues, tant en France qu’en Allemagne , en
Hongrie & autres lieux, ne different effentiellement que dans les
proportions ; comme cette machine eft connue de tout le monde,
je n’en donnerai point de defcription particulière, je me bornerai
à celle de la nouvelle, qui fera même fuffifante pour donner une
idée de la conftruêtion des machines à moulettes ordinaires ; &
pour mieux en faire entendre les effets & le méchanifme, j ’en
O Voyei la donne un deflin tout fimple (*),
l'explica tion. Le but qu’on doit fe propofer en faifant conftruire une machine
à moulettes, eft l’économie ; on y parvient, premièrement en ménageant
la puiffance qui eft toujours très-difpendieufe, quand on
faitagirune machine par des chevaux ; deuxiémementen gagnant de
la vîteffe. Je crois avoir trouvé le moyen dé réunir ces deux conditions
, dans la nouvelle machine dont eft ici queftion ; je vais
faire mon poffible pour le démontrer par un calcul fimple.
On ne veut employer que deux chevaux à cette machine &
leur faire élever mille livres de matières à la fois, compris le poids
du feau ; il s’agit de trouver les diamètres des cônes qui peuvent |
(1) Ce Mémoire a été lu à l’académie royale des fciences, le îo avril 17761,
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le permettre, & la longueur des bras de levier où font appliqués
les chevaux.
On fuppofe que l’emplacement ne permet de donner aux bras B
que 16 pieds de longueur; il s’agit de trouver les diamètres des
cônes les plus avantageux : je donne à ceux de la figure i o pieds
à la bafe, & 6 pieds au petit bout ; le diamètre moyen eft par
conféquent de 8 pieds. Il faut voir fi avec ces conditions , deux
chevaux appliqués aux extrémités des leviers, feraient en état
de faire monter les féaux ou jalles, ( terme en ufage dans les
mines )..
On fuppofe que la jalle H eft au fond d’un puits de 3 Ou 400
pieds ; que le poids de la corde dephis l’embouchure du puits
jufqu’à la jalle eft de 650 livres, qu’il faut ajouter aux 1000 livres
poids de la jalle chargée, ce qui fait 1650 livres que les chevaux
ont à vaincre dans le premier inftant. On trouvera l’effort qu’ils
ont à faire en ce moment en difant : comme le bras de levier 1 ô
pieds eft au poids de la ja l le ,& de la corde 1650livres, ainfi
3 pieds rayon du petit diamètre du cône, où fe trouve la corde
dans le premier moment de la montée de la jalle, eft à l’effort des
chevaux, ou 16 : î6^o ‘ 3 : X &£ t 6 x ^ 165o x } . X =»
^09■ +■ t * ; ce qui exprime l’effort qu’il faut pour mettre la
machine en mouvement, que deux chevaux font en état de faire,
d’autant plus aifément, que leur charge ordinaire eft de 3 50 livres,
& qu’ils ne font pas aufli chargés dans les autres inftans, ainfi que
je le ferai voir ci-après ; & à la- rigueur ils n’ont pas tout ce
poids à caufe de celui de la jalle G qui tend à les foulager, mais
on ne l’eftime que pour le frottement qui n’eft pas fort confidé-
rable dans cette machine.
L ’on aurait pu déterminer par le calcul les différens diamètres
des cônes, qui, comme on le verra à la fin de ce Mémoire, peuvent
à la rigueur être plus grands que ceux que je leur ait aflignés ;
mais j’ai préféré de ne leur donner que des dimenfions en pieds,
fans pouces ni lignes, afin de rendre la chofe plus fenfible à ceux