
du contrôle
nommé coinage.
-
Droit du
prince.
fonderies ne peuvent livrer letain à ceux qui leur ont vendu du
minerai, qu’ils n’aient payé auparavant le droit au duc de Cornouaille
Fonte du mi-
nèrai de cuivre.
ElTai du mi*
lîérai.
; mais pour qu’on ne puiffe pas frauder ce droit, on, ne
peut vendre de l’étain qu’il n’ait été contrôlé & marqué, ce qu’on
nomme coinage, qui fe tient dans plufieurs villes défignées dans
l’extrait des. lo ix , & dans lefquelles1 on eft obligé de faire tranf-
porter fon étain. Ce coinage autrefois n’avoit lieu que deux fois
l ’année, mais fur des repréfentations qui furent faites au prince,
il fut arrêté qu’il auroit lieu tous les trois mois, fous la condition
que pour les deux nouveaux termes, on paiera de plus par chaque
quintal.
Le droit du prince eft fixé à 4 fchelings pour 120 livres d’étain,
ou plutôt pour 112 livres, attendu les frais. L ’effayeur & contrôleur
pour le coinage eft payé & appointé par le prince ; mais
e’eft ordinairement un homme attaché à la cour, qui n’exerce
point ; il a un ou deux députés qui ont prêté le ferment devant
le vue warden , qui en font les fondions & qui ont des ouvriers à
leurs gages. Ils n’ont pas d’autre maniéré d’effayer l’étain que
celle que nous avons dit, d’en couper un morceau à un des angles
de chaque block. S’ils le jugent allez fin , ils y font imprimer le
contrôle ; fi c’eft le contraire , ils y ajoutent la marque de la tare ,
& eftiment à la vue de combien il eft au-deffous de fa valeur;
f i , par exemple, il eft moindre de 2 , 4 , 8 , 12 fchelings par quintal
, ils le marquent ainfi fur le block 0,2,0 ; 0,4,0 ; 0,8,0 ; o, 1 2,0,
qui alors peut être refufé par celui qui a fourni le minerai, &
qui peut obliger le fondeur à le raffiner ; mais s’il eft d’accord de
le prendre , il ne le fait que fur le pied de la tare.
§. VI. On ne procédé à la fonte du minerai de cuivre qu’après
‘ avoir été effayé ; cet effai fe fait à peu près comme il fu it, d’après
. ce que l’on m’a dit & ee que j’ai obfervé moi-même. Le minerai
ayant été pilé & tamifé, on en pefe une once réelle pour le. faire
griller ; on le mêle enfuite avec un flux crud compofé de tartre
& de falpêtre dont j’ignore les proportions ; ce mélange eft mis
■ dans
dans un creufet que l’on place dans un fourneau à vent, avec du
charbon réduit en cinders ; on agite la matière avec une baguette
de fer, & lorfqu’elle eft bien fluide, on retire le creufet pour la
verfer dans une lingotiere, & on en fépare les fcories que l’on
refond pour en précipiter les grenailles. A l ’égard du cuivre ou
matte, ( car fouvent on n’obtient que dè cette derniere ou un mélange
de l’un & de l’autre), on le refond avec un. autre flux où il
y entre beaucoup plus de falpêtre ; c’eft ce que l ’on nomme
raffiner le cuivre , & ceft du produit de cet elfai dont on fait le
.plus grand myftere, comme je l’ai déjà dit.
Il ri ’y a dans cette province qu’une fonderie pour le traitement
des mines de cuivre ; elle eft fituée à Hèal à 4 à 5 lieues de la ville
deRedruth: les procédés & les fourneaux font les mêmes que
ceux qui font ufités dans toute l’Angleterre. On ne fe fert pour la
fonte que des fourneaux de réverbere , femblables à celui que
Schlutter a décrit, & tous à peu près de la même grandeur.
Le minérai concaffé comme il a été dit, eft grillé dans un de ces
fourneaux pendant 12 heures , en quantité de 12 quintaux à la
fois, à un feu très-doux, ayant foin de le remuer de tems à autre.
Après ce grillage on le mêle avec d’autre crud & de la chaux fufée,
& quelquefois du charbon de terre en poudre; ce mélange dans
lequel il entre environ 3 ou 4,quintaux , fe met da.ns le fourneau
dont le fol eft formé avec une efpece de fable terreux;un en
retire les fcories toutes les 4 heures. On ajoute .enfuite la même
quantité du mélange , & toutes les 12 lieures on fait la percée
pour faire couler la matte dans des efpeces de lingotieres formées
dans le fable; cette fonte va conftamment nuit & jour , la matte
qui en provient eft caffée en petits morceaux pour être fondue de
la même -maniéré dans un femblable fourneau, mais on en mer
12 quintaux à la fois ; fi la matte eft riche, on en ajoute jufqu’à
21 quintaux.
Il eft impoffible de fuivre la gradation des opérations ; il fuffira
de dire que la qualité des minerais & des mattes change leur
. Tome I I I , Ee