
cuivre de pénétrer dans le cas que le baffin formé de brafquô
vienne à s’élever pendant l’opération. On bat par-deffus cette
terre environ un pied d’épaiffeur de brafque, comme il fera expliqué
dans le procédé, avec laquelle on forme un baffin capable
de contenir la quantité de cuivre que l’on y veut raffiner. Ce
baffin avoir d’abord été fait de 9 pieds & demi de long, fur 7 pieds
& demi de large, mais on a diminué fon étendue tout autour,
comme il paroît par le plan fupérieur ; elle eft plus que fuffifante
pour y raffiner 50 quintaux & même 60 à la fois. Cette recoupe
eft devenue très-utile au fourneau, puifqu’elle fert à y faire une
chemife ou doublure que l’on peut réparer fans que la voûte
puiffe être endommagée. Cette voûte de même que la chemife
BrSquesblan- font conftruites avec des briques faites d’une argille blanche que
ch es dont on ' . i i •fait l’in té- 1 on tire du Dauphi ne/ , n? en ayant poi• nt t. rouve' dJ * au' tr•esƒ j•ui»qu» a
MMr-diifou» préfenr dans le pays, qui puiffe fupporter le degré de chaleur du
fourneau fans fe fcorifier.
L ’intérieur dû conduit de la petite cheminée qui communique
à la grande, eft fait pareillement avec des briques de la même
terre, ainfi que la couverture dudit conduit, mais en briques
beaucoup plus grandes. L ’extérieur du conduit eft fait en briques
ordinaires, c’eft pourquoi on a marqué le tout avec une teinte
(*) t'oyi^les rouge (*).
fig. 3 & 4- Dans l’épaiffeur des murs du fourneau, on a ménagé tout au-
S o u p i r a u x o u 1 y ' y
ventoufes. tour 2 rangs de petites ventoufes ou foupiraux pour l’évaporation
de l’humidité , dont les unes prennent depuis les briques & les autres
depuis la brafque en dedans, & montent obliquement jufqu’au
dehors ; elles fontabfolument néceffaires, on ne fauroiten faire une
trop grande quantité ; & on en fera convaincu ft l’on fait attention
jufqu’à quel point l’eau peut être raréfiée par la chaleur; malgré
cela il n’arrive que trop fouvent ( lorfque l’on a été quelque tems
fans raffiner), qu’il fort une flamme bleuâtre à travers les murs,
quelquefois par les foupiraux, qui eft fuivie d’un bruit confidérable,
& qui ébranle le fourneau, & peut occafionner que la brafque
qui
qui forme le baffin ne s’élève, & que le cuivre n’entre par deffous.
On doit auffiobferver qu’il faut au moins que le mur de derrière du
fourneau foit bâti,avec un mortier de terre, au lieu d’y employer
de la chaux & du fable, qui devenant trop compafts, empêchent
la fortie de l’humidité, & par cette raifon caufent des ebranlemens.
Lorfque je fis conftruire ce fourneau, je n’avois pratiqué à la
chauffe qu’un ftmple cendrier pareil à ceux qui font ufites en
Allemagne ; depuis je l’ai fait beaucoup plus bas pour augmenter
la colonne d’air & procurer plus de chaleur, je n’avois egalement
fait placer qu’un foufïlet double à la tuyere : je me fuis déterminé
à en ajouter un fécond ; ces changemens ont avance
l’opération au moins de deux heures, & ont diminue en piopor-
tion la confommation du bois.
S e c t i o n I L
Procédé du raffinage du cuivre.
J’obferverai avant toutes chofes que l’on ne fauroit trop faire
fécher un pareil fourneau avant que de commencer à y raffiner.
Pour n’avoir attendu que 15 jours après fon entière conftruftion,
dont 8 avoient été employés à y entretenir un peu de feu, je fus
fur le point de douter de fa reuffite, comme on va le voir.
§. I. Ayant fait former le baffin avec de la brafque, ainfi qu’il
fera dit plus bas, je fis arranger 30 quintaux de cuivre noir dans
le fourneau ; on ferma les ouvertures & l’on mit du bois dans la
chauffe, mais malgré un feu très-vif que Ion entretint pendant
15 heures confécutives, on ne put parvenir a faire fondre le cuivre;
je l’attribuai en partie à l’humidité du fourneau, mais je crus
:auffi que la nature du cuivre demandoit que Ion y ajoutât du
plomb ; c’eft pourquoi je ne me rebutai point & me déterminai à
imbiber ce cuivre dans le baffin de réception du fourneau à manche,
d’une quantité de 5 pour cent de plomb : ce cuivre ainfi
imbibé fut fondu & raffiné fort aifément dans le fourneau de
réverbéré. J’effayai pour une fécondé opération de ne mettre que
Tome I I I . LAddition
de
plomb.