
M o V 0 Y A G E S
Comme il fe trouve des cas dans lefquels l’on efl forcé de faire
ufage de très-grandes machines à molettes, dont les effets font
plus confidérables que dans les petites, on y emploie un plus
grand nombre de chevaux; afin qu’avec une feule de ces machines,
l’on puiffe monter toutes les matières d’une mine à mefure
de leur extraftion , à laquelle l’on doit toujours avoir égard lors
de la conflruûion d’une machine ; car elle doit être faite d’après
la quantité de matière que l’on a à élever par 24 heures. Les
mines de charbon de terre exigent communément des machines
à molettes, dont les effets foient plus confidérables que dans les
mines de métaux, parce que l’extracfion des premières efl plus
abondante & plus prompte que des dernieres. Ces confidérations
m’ont porté à terminer ce Mémoire par quelques hypothefes, qui
détermineront les grandeurs ou dimenfîons de plufieurs machines,
avec une table qui indiquera ces dimenfîons! le nombre de chevau
x , & le fardeau qu’ils font dans le cas d’enlever dans chaque
hypothefe.—
L ’on a précédemment dit, que, quoique l’on n’ait donné que
6 pieds de diamètre au petit bout des cônes tronqués, & 10 à leur
bafe, deux chevaux étoient en état d’élever par les bras de levier
de 16 pieds, plus de 1650 livres; l’on Va maintenant déterminer
au jufle les diamètres qu on peut donner aux cônes tronques,
pour que les deux chevaux aient enfemble 3 3 o livres à tirer, qui,
fuivant les meilleurs géomètres, efl la plus jufle puiffançe qu’ils
puiffent exercer par un travail continu.
Je déterminerai le demi-diametre ou rayon des petits bouts des
cônes tronqués, en difant : la réfiflance ou le poids de la jalle
chargée, enfemble le poids du cable (qui dans notre hypothefe efl
de 16 5 o livres) çfl à la puiffançe 3 5 o livres, comme 16 pieds, bras
de levier du manege , efl au rayon du petit diamètre des cônes,
ou 16 50 : 350 : : 16 : * , & x 16^0 = 3 5 °# i 6. Et x = , Ss „
3 pieds 4 pouces 8 lignes f ; ces 3 pieds 4 pouces 8 lignes deux
tiers font le rayon que j’aurois pu donner au petit bout des cônes,
au lieu de 3 pieds.
Pour trouver le rayon de la bafe ou du grand diamètre des
cônes, il faut, ainfi que je l’ai dit en fon lieu , obferver qu’en ce
moment la jalle pleine efl au haut du puits ; qu’en ce cas l’on ne
doit compter que fon poids propre, qui fuivant notre hypothefe
efl de mille livres, & non celui du cable qui a été évalue à 650 livres;
cela pofé nous difons : mille livres de refiflance efl a la puif-
fance de 3 30 livres, comme 16 , bras de levier du manege efl au
rayon que nous cherchons ; 1000 : 350 : : 16 '• x , ou x i 000
— 3 5 o 2; 16 & = x ; la divifion faite donne 5 pieds 7 pouces
2 lignes, & près de 3 points pour le rayon de la bafe des cônes,
L ’on voit donc que deux bons chevaux peuvent faire mouvoir
cette machine, quand on donnerait 11 pieds 2 pouces 4 lignes
& 10 points de diamètre aux cônes dans leur bafe, &
6 pieds 9 pouces 5 lignes un tiers à leur petit bout.
II faut maintenant trouver quelle longueur l ’on ferait obligé î>yp®fe-
de donner au bras de levier du manege, en fuppofant qu au lieu
de 1630 livres, l’on eut 2150 livres de poids à élever avecdeux
chevaux & les mêmes cônes; ce quife trouvera en difant t comme
la puiffançe des deux chevaux ,3 3 ° livres, efl a 2150 livres de
réfiflance, ainfi 3 pieds petit diamètre du cône efl au bras du
manege, que l’on trouve de 18 pieds 3 pouces 3 lignes.
L ’on peut,en fuivant ce qui vient d’être dit, trouver tous les
rayons des cônes & les longueurs des bras du manege, Iorfque
l’on aura déterminé le nombre des chevaux que 1 on fera dans le
cas d’employer, & le poids des matières que l’on voudra élever.
D ’où il fuit que fi. l’on veut appliquer au bras de levier quatre |||£ |
chevaux au lieu de deux, l’on pourra doubler les poids des thefe.
jali'es en 'biffant les rayons des cônes,ainfi que les leviers,les
mêmes : au moyen de quoi l’on retirerait du puits & dans le même
tems le double de matières, ce qui affez, fouvent efl indifpenfable ;
mais en ce cas Ton confeille de placer à angles droits quatre bras de
levier au lieu de deux , & chaque cheval aura le fieu.