
rées, de 28 à 30 pieds de longueur, 15 à 18 de Iàrgeur & 3 de
profondeur ; chacune d’elles a un double fond confiruit avec des
planches fuffifamment affemblées pour retenir là terre & le miné»
ra i, mais point affez pour empêcher la filtration de l ’eau. Ces
caiffes communiquent par le bas à des citernes dans lefquelles on
fait couler l’eau pour la faire clarifier ^indépendamment de celles»
ci , il y en a une autre commune pour recevoir cette eau , lorsqu'elle
a pafle par toutes les leffives dont nous allons rendre
compte, & qui s’écoule d’elle-même par des tuyaux où bourfeaux
enterrés, & fe rend dans le réfervoir de difiribution qui eft placé
près des chaudières.
La leffive du minerai fe fait en en mettant dans une de ces
caiffes 1 j à 16 pouces d epaiffeur, & en y faifant couler une fuffi*
fante quantité d’eau pour qu’il en foit recouvert d’environ 3 pouces
, & que l’on y laiffe féjoumer 24 heures, pendant lefquelles
on met même quantité de minerai dans une autre caiffe ; après ce
tems on ouvre le robinet de la premier®, & auffi-tôt que l’eau a
coulé dans la citerne, on la puifepour la mettre dans la caiffe où
il y a du nouveau minerai, & où elle féjourne également 24 heures.
On continue de procéder de la même maniéré pour les quatre
cailles, de façon que l ’eau éprouve 4 leffives de 24 heures chacune
; alors elle efi fuffifamment concentrée pour en obtenir l’alurt
par l’évaporation ; on la fait couler dans- la citerne commune, &
de celle-ci dans le réfervohr de difiribution : on dit que quatre de
ces caiffes entretiennent une chaudière.
Ce minerai après avoir été leffivé efi grillé de nouveau, comme
il a été d it , jufqu a ce qu’il foit entièrement réduit en pouffiere ;
on compte qu’il éprouve une douzaine de leffives, avant que
d’être mis au rebut.
Après les quatre leffives ci-deffus, on efi en ufage de recon-
noître fi l’eau a acquis le degré de concentration que l’on déliré j,
on fe fert pour cet effet d’une petite bouteille dont on connoît le
poids lorsqu’elle efi pleine d’eau douce, de forte qu’étant remplie
de celle de leffive, l’excédent du poids de la première donne fa
teneur en alun ; & par le calcul que nous en avons fait, nous
avons trouvé quelle étoit de 6 à 8 pourcent.
§. VI. On procédé à l’évaporation des eaux alumineufes dans Évaporation
des chaudières de plomb de 10 pieds de longueur, fur 8 de lar- mineufes.
geur ; elles different de celles que nous avons vu dans d autres
fabriques, en ce qu’elles ne font point égales en profondeur, qui
fur le devant efi de 36 pouces, & feulement de 30 pouces fur le
derrière ; elles font foutenues en deffous par deux fortes pièces de
fer coulé de d à 7 pouces en quarré , qui en fuppportent d’autres
en travers, affez larges pour que 7 comprennent toute la longueur
de la chaudière. On compte 22 de cès chaudières dans cette fabrique,
dont 12 font continuellement occupées, indépendamment
de celle qui ne fert qu’à la purification de l’alun ; on les chauffe
avec du bois de corde & de la tourbe du pays que l’on mêlé en-
fembie dans le foyer.
Lorfqu’on veut faire une évaporation, on remplit la moitié de
la chaudière avec de l’eau mere, & un peu de celle qui a fervi à
laver les cryfiaux d’alun, & l’autre moitié avec celle de leffive j
alors on fait bouillir^ & pendant l'ébullition que l’on entretient
24 heures, on y fait couler de la même eau de leffive pour remplacer
celle qui s’évapore ; après ce tems on agite fortement l’eau
concentrée, pour que tout le fédiment qui a pu fe dépofer dans le
fond, fe mêle bien avec elle ; on la fait enfuite couler dans un
grand réfervoir de clarification , d’où elle paffe enfuite dans les
cailles de cryftallifation où elle refie 5 jours en hiver & 6 en été $
les cryfiaux s’y raffomblent autour de leur parois ; on nomme cet
alun fafian. Le réfidu efi l’eau mere qui fert de bafe dans toutes les
évaporations ; mais fi l’on commcnçoit un érabliffement, il faudrait
pour lors en faire une pour fervir au procédé que nous venons
de rapporter, & l ’on s y prendrait comme il fuit. O n remplirait
la chaudière à 6 pouces près avec de l’eau de leffive ordinaire,
que l’on feroit bouillir deux fois 24 heures, en obfervant d’y
laiffer couler fans interruption un petit filet de la même eau ■> de