
(*) l'ovale
VIII' Mcbi.
.Vitriolblanc.
Il faut fe rappeller ici que le rainerai des mines de Rammelsberg
que l’on traite dans les fonderies de Goflar, contient du zinc ( * ) ,
du cuivre & du plomb, & "que dans leur grillage on retire une
partie du foufre ; c’eft de ces grillages encore tout en feu que l’on
prend le minerai pour en faire la leffive, en le jettant tout rougè
dans une grande cuve où Ion a mis de l’eau auparavant, &
ayant foin de féparer tous ceux de cuivre que l ’on peut apperçe-
voir à la vue ; on achevé deùsemplir la cuve d’eau, & on y lai fie
le minérai 18 heures ; on décante cette eau dans une cuve fem-
blable où l’on met du nouveau minérai, & où elle féjournç le
même-tems : alors on la fait couler dans un grand réfervoir dé
clarification, & de celui-ci dans un autre où elle achevé de fe clarifier
, d’où elle eft enfuite élevée dans une cuve placée au-deflùs
des chaudières. On en a deux à côté l’une de l’autre , qui, quand
on le veut, font chauffées par le même feu ; chacune d’elle eft formée
de cinq planches de plomb foudées, & coulées de la manière
que le dit Schlutter; elles ont 9 pieds & demi de long, 6 pieds
10 pouces de large , & 22 pouces de profondeur, foutenues par
des barres de fer d’un pouce qui fe joignent exaûement fur toute
la longueur, & fupportées par des pièces de fer coulé de 6 pouces
en quârré ; au-deflous eft une grille pù l’on fait le feu avec du
bois de corde.
On commence par mettre dans une de ces chaudières l’eau
mere qui provient d’une précédente évaporation, & on achevé de
la remplir, à 4 à 5 pouces au-deflous de fon bord avec de l’eau de
leffive bien clarifiée ; on- procédé enfuite comme il a été dit en
parlant d’autres fabriques, jufqu’à ce qu’elle foit fuffifamment concentrée.
L ’ouvrier qui conduit ce trayail en fait l’épreuve avec
une petite bouteille de plomb, qui étant remplie de .cette eau doit
pefer un poid donné ; cette évaporation eft ordinairement de 24
à 26 heuresaprès lefquelles on ouvre le robinet du bas de la
chaudière pour faire Couler l’eau dans une cuve de plomb
placée au-deflous, où on la lajfTe 10 à 13. heures pour y dépofer
fon
fon limon ; elle eft enfuite conduite dans lès cuviers où elle
refte 15 jours, & où le vitriol blanc fe cryftallife en forme dé
petits prifmes quadrangulaires. Les çryftaux font tranfparens &
d’un rofe clair, principalement ceux qui font attaches aux parois ;
ceux du fond au contraire font plus blancs, & quelquefois mêles
avec d’autres qui participent de la couleur verte.
Pour rendre ce vitriol marchand, on le calcine dans une chau-
diere de cuivre ; auffi-tôt qu’il eft fondu, on en écume la furface blanc,
avec un tamis de crin ; on le puife & on le verfe dans une efpece
de pêtriere en bois, où on le remue fans interruption avec des
pelles, jufqu’à ce qu’il fe refroidiffe & prenne de la confiftance ;
alors on en forme des pains, que l’on met dans des bariques pour
être vendus dans le commerce ; dans cet état'il eft très-blanc & a
beaucoup de reffemblance au fucre raffine.
Il s’en fabrique annuellement environ 800 quintaux, a raifbn
de 45 à 48 liv. le quintal, monnoie de France.
Les matières que l’on emploie pour faire ce vitriol proviennent Vltno1 verd-
des mines de Rammelsberg; c’eft ce que l’on nomme fumée de cuivre,
qui eft un mélange de pyrites effleuries en partie, de vitriol
natif, de mizy & de la pierre atramentaire (*). La leffive s’en fait
dans de grandes cuves de 9 à 10 pieds de diametr e, & de 3 pieds de Seft.Ê §. M,
profondeur, avec de l’eau bouillante, que l’on agite & remue très- tome
fouvent pendant 48 heures, après lefquelles on la laiffe repofer
un peu, & on la fait couler dans une autre cuve femblable, où
elle fe clarifie encore. Quant au refte du procédé, il eft le même
que l’on fuit pour le vitriol blanc, avec cette différence qu’on ne ■
calcine point ce dernier; on fe fert également des eaux meres pour
.mêler avec l’eau de leffive dans les évaporations. On eftime la
fabrication anna aile de 4000 quintaux de ce vitriol, qui fe vend
de 7 à 8 livres le quintal.