
dioit. Auffi-tôt que cette graiffe paroît être répandue fur toute la
furface, ce qui arrive ordinairement après les 2 ou 3 premiers
jours j on la recouvre avec de la terre de mine provenant des anciens
grillages, de 2 à 2 pouces & demi au plus d’épaifl'eur, & l’on
travaille tout de fuite à former les trous ou efpeces de creufets
propres à réunir le foufre en fufion. Il n’en 1 eft pas de même à
Goflar pour le tems où il faut faire les trous; ce n’eft qu’après
13 jours que le foufre fe développe & paroît fur la furface, ce *
qui provient de l’efpeee du minérai qui a befoin d’une forte chaleur
pour l’abandonner.
Quand on peut fe procurer des déblais de menu minérai qui a
paffé par le feu & par la leffive du vitriol, & exempt de pyrites,
ils font le meilleur effet pour mettre par-deffus le menu minérai
crud, fans néanmoins être difpenfé d’y mettre les deux pouces
d’épaiffeur de celui dont on vient de parler, qui eft indifpenfable
pour modérer Faftion du.feu, & qui en même tems facilite les
ouvriers à faire les trous, en retenant la fumée qui les incommov
deroit.
Pour faire ces trous, on a un morceau de plomb de figure
demi-fphérique, fixé à l’extrémité d’un manche de bois avec
lequel en frappant fur ce menu minérai, on leur donne la forme
d’un cône renverfé de 7 à 8 pouces de profondeur, fur 10 à 12
pouces de diamètre.
‘ 11 fuffit d’avoir fur un grillage 25 de ces trous que l’on rend à
peu près égaux, & dont on unit les parois autant qu’il eft poffible
ën fe fervant de la même terre de mine ; on a le même foin pour
les réparer lorfqu’il s’y fait des fentes ou ouvertures, comme cela
arrive quelquefois. ;
Auffi-tôt que les trous font préparés, le foufre ne tarde pas à
s’y raffembler, fous la forme d’une huile épaiffie que l’on retire
des uns & des autres 2 ou 3 fois par jour. Lorfqu’il y en a de ra-
maffé, l’ouvrier le puife avec une cuillier de fer & le verfe dans
un baquet ou feauoù l’on a mis de l’eau ; il continue de fuite en
• le
M É T A L L U R G I Q U E S .
le verfant l’un fur l’autre ; le foufre s’ÿ figé & en fe réunifiant il
prend la forme du feau.
Du tems de Schlutter on retiroit au bas Hartz du foufre en
ftalactites que l’on nommoit foufre vierge , en laiffant une ouverture
dans l’une des faces du grillage, par laquelle il dégoûtoit
fous différentes formes; mais cette méthode n’a plus- lieu depuis
long-tems, que l’on a reconnu qu’elle étoit prejudiciable au
produit de l’autre, dont on obtenoit une bien moindre quantité.
Un grillage tel que je viens de le décrire compofe de 3 mille
quintaux refte en feu au moins fix mois, pendant lequel tems on
recueille chaque jour de 20 à 25 livres de foufre l’un dans 1 autre,
quelquefois même il en produit beaucoup plus, fou vent bien
moins, & d’autrefois point du tou t, cé qui dépend abfolument des
vents & de la faifon, mais encore du foin que prend l ouvrier
chargé de la conduite du grillage ; il eft auffi très-important que
ces grillages fe faffent dans un tems fec, On a obfervé à Goflar
que les faifons les plus favorables pour obtenir plus de foufre
étoient celles du printems & de l’automne, que les vents d'ouejl
& de nord-outfl y étoient très-contraires, par la raifon qu’ils
agiffent quelquefois fi vivement que le foufre fe brûle ; d’autres
fois ce font des fortes pluies, qui étouffent le grillage. Dans le
premier Cas, il n’y a pas d’autre moyen que d’avoir recours à du
menu minérai mouillé que l’on répand fur toute la furface ; &
dans le dernier, il faut ouvrir dans un des cotes pour donner de
l’air & exciter le grillage à fe rallumer.
A Cheffy au contraire qui eft un climat beaucoup plus chaud,
j ’ai obfervé "que le vent le plus avantageux pour obtenir une plus
grande quantité de foufre , étoit celui du nord quand l'air eft fec
& froid, mais que les pluies y étoient également contraires quand
elles avoient de la continuité ; les grandes chaleurs y font également
nuifibles.
Pour garantir le grillage des vents contraires, j’ai effayé,
comme je l’ai vu pratiquer à Goflar , de mettre du côte qu il
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