
facilitent la fùfion des matières auxquelles on les mêle ; elles donnent
des fcories claires & fluides, qui empêchent par-là les autres
de retenir des parties régulirtes.
Je prefcris de les rôtir afin d’étendre dans une moindre quantité
de matte l’argent & le cuivre, puifqu’il eft queftion ici de le concentrer
autant qu’il eft poflible , fans pourtant qu’ils prennent leur
forme métallique; car fi le minerai étoit trop fulfureux, il feroit à
propos de lefaire rôtir avant la fonte. Les pyrites bien grillées, dans
ce cas-çi, feroient d’un grand avantage ; elles fourniraient arars un
ocre ou chaux de fer qui abforberoit partie du foufre du minérai.
Je ne puis déterminer aucune proportion, chaque efpece de
minérài doit en exiger une différente. J’obferverai qu’il ri’y a aucun
danger d’introduire un peu de fer dans les mattes; un bon
Métallurgifte trouve toujours les moyens de le fcorifier par le
foufre ; d’ailleurs les mattes devant paffer par un travail de plomb,
tous les Chymiftes favent que ces deux métaux ne contractent
aucune union entr’eux.
On aurait un fourneau de revèrbere femblâble au premier, on
feroit concaffer la matte ainfi qu’il a été d i t ,& on la mêlerait
avec de la litharge provenue d’un précédent affinage; on étendrait
ce mélange fur le fol du fourneau, & l’on donnerait un feu très-
doux. Il faudrait fe bien garder de mettre d’abord du pouflier de
charbon, n’étant point queftion ici de commencer par revivifier
la litharge, mais de minéralifer d’abord le plomb qu’elle contient,
ce qui arriverait aifément par le contaft du foufre contenu dans
les mattes ; ce ne feroit qu’après quelques heures & lorfqu’on
feroit fur que la minéralifation aurait eu lieu, que l’on ajouterait
la chaux éteinte , le pouflier de charbon, &c. pour procéder,
comme j ’ai dit que l’on devoit le faire pour le minérai d’argent
& cuivre mêlé avec celui de plomb.
Si l’on ne commençoit que par minéralifer le plomb de la
litharge, il arriveroit que ce métal fe révivifieroit & coulerait
dans le baflin , n’entraînant avec lui que peu ou point dargent,
au lieu que la minéralifation fe faifant aux dépens du foufre des
mattes qui y eft toujours très,abondant, l’argent qui eft celui des
“métaux contenus dans le mélange, qui a le-moins d’affinité avec le
foufre, commencerait à s’en dégager le premier, & à mefure
que le feu de flamme volatiliferoit plus de foufre, le plomb fe
métalliferoit par le contact du pouflier de charbon, & entraînerait
avec lui l’argent qui fe fépareroit du minérai.
Les matières reffuées reftantes dans le fourneau, feroient fondues
dans un foprneau à manche avec les cendres de coupelle imbibées,
dont le métal fe révivifiant entraînerait avec lui l’argent qui feroit
refté avec le cuivre, & ainfi de fuite, comme il. a ete dit plus haut.
On ajouterait dans cette fonte le plomb frais, tel qu.on l ’acheté*
rait dans le commerce pour fuppléer au déchet de ce métal ; ce
font les fcories de ce travail que j’ai recommande d’ajouter dans
•la première fonte du minérai crud.
Par cette méthode, on économiferoit certainement beaucoup
de plomb; tous les Métallurgiftes en feront aifément convaincus à
la lecture de ce procédé.
Si les minérais d’argent & cuivre fe trouvoient dans un pays
où la matière combuftible fût à très-bon compte; & que le plomb
y fût très-cher, je crois qu’il feroit poflible par une répétition de
.rôtiffages bien gradués, & de fontes avec les additions de fubftanr
ces ferrugineufes ou autres, qui euffent plus d’affinité avec le
foufre que n’en av l’argent & le cuivre , de parvenir à concentrer
l’argent dans un très-petit volume de cuivre, lequel feroit enfuite
minéralifé avec des pyrites, pour être traité dans un fourneau de
réverbere avec de la litharge, en obfervant de procéder comme
il a été rapporté. Je n’ai pas befoin d’indiquer de quelle façon on
s’y prendrait, fi l’on avoit un minérai qui contînt en même tems
de l’argent, du cuivre & du plomb; car je ne pourrais que répéter
tout ce qui a été dit ci-deffus.
Tome I I I . Na