
L ’augmentation de l’or n’entre point dans ces, comptes, ce qui fait
cependant un objet confidérable.
§. VII. On envoie de Vienne dans toutes les monnoies de la
reine, la gravure en relief pour chaque coin de fon portrait & de
celui de l’empereur ; les graveurs des monnoies font l’autre coin
auffi en relief. Certaines monnoies portent l’image de la. Vierge,
& d’autres les armes de l’empire : avec cês coins ils font les autres.
Ils préparent les morceaux d acier néceffaires bien détrempés auparavant,
dans lefquelsà l’aide d’un fort balancier fait exprès, ils impriment
le relief & les travaillent enfuite pour les achever ; lorf-
qu’ils veulent les durcir, ils paffent fur le portrait un peu d’eau-
forte étendue dans beaucoup d’eau, & enfuite ils les font cémenter
dans un creufet, avec partie égale de fuie & de corne de pied
de boeuf brûlée. Le creufet ayant été mis dans un fourneau à
vent, on l’y laiffe environ 2 heures, après lefquelles on retire les
coins promptement pour les jetter dans une eau très-froide ; lorf-
qu’ils font froids on les polit avec une lime de cuivre.
§. VIII. Avant que de parler de la fonte & de l’alliage de la
monnoie, il faut favoir que l’or fin eft à 24 karats, & que le
karat eft divifé en 12 grains. L ’argent a 16 lots de fin qui eft
divifé en 4 gros, le gros en 4 deniers : on fe fervoit ci-devant
de cette divifion pour tout celui qui entre dans la monnoie; mais
-depuis quelques années on ne l’allie plus en comptant avec la
même divifion, pour avoir plus de jufteffe. Par le nouveau réglement,
le lot eft divifé en 18 parties que l’on nomme grains.
L ’or qui .a été fondu dans le laboratoire du départ, & qui a été
remis au direâeur de la monnoie, eft mis à l’épreuve par lui &
-par l’effayeur; fi l’un & l’autre font d’accord, on ne répété point
l’effai. Cet or fortant du départ eft prefque toujours à 23 karats
11 grains ou 11 douzièmes; les ducats de Cremnitz s’allient i
23 karats 9 grains ou 9 douzièmes de karat ; e’eft fur ce pied
qu’il faut faire les calculs. La matière qu’on emploie pour l’alliage
& qui leur donne une fi belle couleur eft un fecret qu’un homme
a trouvé depuis fort long-tems, & qui eft confervé dans fa famille
de pere en fils : le principal de cette compofition eft un
mélange de cuivre & de foufre qui parodient avoir été cémentés
enfemble. On fe fert de cette poudre noire pour allier l’or pro-
portionément à fon titre ; mais on en met un tiers en fus, parce
qu’on lait qu’il s’en volatihlè autant pendant la fonte. Voici un
exemple du calcul pour les ducats de Cremn.it^ : nous avons
13 marcs 14 lots 2 gros d’or, au titre de 23 karats 11 grains, qu il
faut allier à celui de 23 karats 9 grains.
On commence à chercher le fin réel qui eft contenu dans les
ï 3 marcs 14 lots 2 gros, en fe fervant d’une regie de proportion ;
mais comme les calculs en font longs, on a une méthode plus
Courte & bien moins fujette à erreur, en prenant par la moitié ou
par le tiers, fi le cas l’exige, comme dans l’exemple fuivant.
24 karats . . 13 marcs 14/0« 2 gros d’or ,013 kar. 11 grains.
12 . . M 1 6 i ï I
moitié 6 . . . . . 3 7 2 2
idem 3 . . . . , 1 I I 3 I
tiers 1 . . . . . 9 I I i
idem 1 .............. 9 I I T
23 karats.
6 . . 4 2 2 T
moitié 3 . . 2 I I •T
tiers 1 . . 3 I 9
I . . 3 I 49
23 k. 11 gra. I3m. 13I0. 2gr. 3 d- 2 1 5
9 >
Or fin.
-■ ■ ■ •11 t '.............. ,,-k -m.-, i,,====.%
Cherchons aâtuellement combien il y auroit de fin dans la même
quantité, fi elle étoit au titre de 23 karats 9 grains, auquel on
veut allier cet or : on opéré comme il fuit.
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