
verture de 3 ou 4 pouces au plus fur leur face, que l’on bouche
à volonté avec un morceau de bois fufpendu à un petite corde-,
qui tient lieu de planche à reffort dont fe fervent les Anglois, &C
dont la pefanteur eft fans doute proportionnée à l ’effort que fait
la vapeur. Lorfqu’on débouche l’ouverture, ce morceau de bois
. fe met à côté de chaque globe où il refte fufpendu à la corde.
On n’a point encore pu parvenir dans le pays de Liege à fouf-
fler des-globes auffi gros qu’en Angleterre, ce qui eft pourtant un
grand point pour diminuer les frais de l’opération,
'Dans le milieu de chaque globe, il y 3 un pied de verre qui
Relève jufqu’à la hauteur de la partie inférieure de l’embouchure^
qui foutient un cylindre de terre cuite d’environ 2 pouces &
demi de diamètre, & au fond dudit globe on met 3 ou 4 pouces
d’eau pour la condenfadon de la vapeur,
Dans le même attelier il y a une cheminée avec une grande
grille ,Joù l’on fait un feu continuel de charbon de terre pour y
: faire rougir des morçeaux de fer fixés à un manche, femblables à
ceux'dont fe fervent les plombiers & les ferblantiers pour fouder.
Sur chacun des petits cylindres de terre cuite, j’ai vu mettre
un petit tas de foufre pulvérifé, & le pofer fur le pied dé verre
placé dans le globe. Lprfque plufteurs globes ont été ainfi préparés,
™ autre ouvrier prend dans la grille un des fers, bien rouge,
l’introduit dans l’intérieur, & le préfente au-deffus du foufre iuf-
qu’à ce-qu’il foit enflammé. La façon dont le foufre brûloit ne
m’a point indiqué que l’pn y eût mêlé du nitre ; l'entrepreneur
ignoroit fans doute que les Anglois en filfent ufage ; car il nous
parut étonné lprfque nous le lui apprîmes.Tant que le fer eft affez
chaud, le même ouvrier continue à allumer le foufre de plufteurs
globes, & un autre qui le fuit a foin de pofer lâ planche fiir l’ouverture
dès que la vapeur veut en fortir; ces ouvriers font dp-
cette maniéré le tour de l’attelier, tandis qu’un troifieme eft occupé
à ouvrir ceux des globes où il n’apperçpit plus de vapeurs, &
à remettre de nouveau du foufre fur lès petits cylindres,
L’efprit
* L ’efprit de vitriol qui s’eft condenfé dans l’eau , e ft concentre
par la diftillation dans des cornues au bain de fable.
Quoique l’huile de vitriol dont on vient de rapporter le s procédés
foit d’un très-grand ufage dans le commerce, il eft bien
des cas où l’on préféré celle que l’on obtient par la diftillation du
vitriol martial,-quoiquebeaucoup plus chere; auffi en trouve-t on
plufteurs fabriques en Angleterre, dans les hautes montagnes de la
S a x e , le pays de Liege & -autres. Le travail en eft monté en grand,
d e façon que dans un feul fourneau on a toujours 10 à n cornues
en diftillation ; & l’on ohoiftt pour de pareils établiffemens
des endroits où la matière combuftible eft à bas prix ; je vais donner
ici la defcription d’une de ces fabriques à Gayer en Saxe.
§. V . Les cornues dont on fe fert pour cette opération font Huile de vi-
, . ~ H , . . J - 1 r c triolà Gay e r
de terre, atnfi que les reciprens ; on en enduit toute la lurrace e n s a x e .
avec de l ’argille à laquelle on mêle de la balle du bled; on en
place î 2 dans le fourneau, 6 de chaque côté dont le col feul fort
de la v o û te , & dont le bec eft affez incliné pour s’adapter facilement
aux récipiens. Dans le milieu du Fourneau font pratiquées
deux chauffes chacune de 10 pouces en quarré, & un cendrier -,
lefquelles ne font féparées que par une grille formée avec des
pierres qui le traverfent. A côté de la chauffe du milieu font deux
cavités dans lefquelles on met d’abord le vitriol pour le fécher
lentement, & que l ’on porte enfuite en dehors à l ’extrémité du
fourneau dans un endroit recouvert' d’une pierre, & feulement
ouvert d’un côté où il achevé de fe fécher ; cet endroit eft très-
chaud puifqu’il n’y a qu’une fimple porte de fe r , qui le fépare de
la chauffe qui prend d’un bout à l’autre du fourneau , lequel eft
à peu près femblable à celui qui fert à la purification du fo u fre ,
& que l’on trouve gravé fur la planche X V du Traité des fonderies
de Schlutter.
Ce vitriol étant calciné au blanc & même une partie jufqu’au
ro u g e , on en met 1 o à 12 livres dans chaque cornue , & 1 on
fait auffi-tôt le feu dans la chauffe d’en b a s , pour que la chaleur
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