
giftique puiffe en être délayé, & devienne capable de diffoudre le
cuivre & le fer qui font nuifibles à l’étain.
Le fer que l’on a retiré de ces minérais n’eft d’aucune utilité ;
on a vainement effayé de le fondre , la trop grande quantité de
cuivre qu’il contient l’empêche d’avoir aucune liaifon. Lorfqu’il
eft fondu , il forme une infinité de grenailles qui ne peuvent fe
réunir»
S e c t i o n V I .
Mine d'étain de Schlackenwald en Bohême.
%. I. Il en eft de ce filon comme de celui de Gayer dont nous-
avons rendu compte ; il forme de même un Jîockwerck dont on
n’avoit pas reconnu toute l’étendue, mais qui nous parut être
plus confidérable. La montagne qui le renferme a une pente
moyenne entre le nord & l’occident, & le rocher qui le com-
pofe eft un grès très-dur, dans lequel le minerai eft très-divifé j
on y remarque plufieurs veines > fur-tout de quartz dont les
directions font différentes, qui traverfent le Jîockwerck & qui-
portent avec elles de la pierre d’étain; mais ce qui en produit le
plus, ce font des cavités quartzeufes où elle fe. trouve toute
pure : dans d’autres compofées d’un fable fin talqueux, on y
trouve de la mine d’étain cryftallifé ou Jnn grauppen, & quelquefois
auffi des cryftaux de roche de plufieurs grofleurs très-
blancs & tranfparens.
La mine d’étain ordinaire eft mêlée dans le grès avec de la mine
d’étain blanche, & une efpece de mine de fer wolfert ou wolfran
des Allemands ; quelques-unes des veines qui traverfent le Jlock-
werck contiennent auffi de la pyrite cuivreufe, qui eft en partie
décompofée par le feu que l’on fait contre le rocher, & forme 9
avec l’eau qui en dégoutte, un vrai vitriol»
Le rocher qui accompagne le Jîockwerck ou plutôt dans lequel
il eft renfermé, eft de la nature du fchifte ou ardoife, mais rempli
de mica noir & blanc. On y exploite plufieurs filons d’étain
dans le quartz, qui fe dirigent entre 5 & 7 heures & s’inclinent
au nord. Comme ils font plus ou moins inclinés, il arrive que,
quoiqu’ayant une direction parallèle, ils fe rencontrent dans
la profondeur, & à ce point de réunion produifent plus de mi-
nérai's. Il en eft qui en traverfant le Jîockwerck deviennent très-
bons , & d’autres qui ne produifent rien du tout, quoiqu’ils y
confervent leur direâion & le quartz qui les compote.
La méthode d’exploiter le minérai eft la même qu’à Gayer, en
allumant des bûchers contre le rocher pour le calciner, & le
rendre plus facile à extraire ; c’eft rarement que l’on y emploie la
poudre, & cela n’a lieu que dans les endroits où l’on eft dans la
néceffité de boifer, & où il y auroit du danger que le feu des
bûchers ne prît aux étançons : d’ailleurs cette méthode eft du
double plus difpendieufe, par le bon marché des bois qui proviennent
des forêts de la reine , & qui ne font d’autres frais que
ceux de la coupe & du tranfport, de maniéré qu’une corde de
100 pieds cubes ne revient qu’à environ i<, fols.
On affure que ce Jîockwerck eft en exploitation depuis plus
de 6 fiecles ; on y remarque nombre d’éboulemens confidérables
qui ont occafionné une grande excavation extérieure, cependant
moins profonde que cellé de Gaye r, où le rocher paroît à découvert,
ce qui provient de la mauvaife méthode & peu folide
d’étançonner.
Ce Jîockwerck étoit anciennement exploité par plufieurs compagnies
qui font aujourd’hui réunies en une feule ; la reine y a
néanmoins des a étions, de même que les magiftrats de la ville.
Le partage du minérai fe fait à la fortie du puits , en
mettant à part la quantité de tonnes qu’il revient à chacun des
intéreffés, qui ont féparément leurs bocards & fonderies pour le
traiter. A l’égard de la mine d’étain ou pierre]d’étain pure, elle eft
également mife à part pour être pilée à fec , & enfuite répartie
aux aétionnaires,
La galerie d’écoulement qui vient au fecours de cette mine, &
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