
H U I T I EME MÉMOIRE,
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S u r différentes monnaies , & fu r 1er opérations
qui s’y fo n t .
M o n n o i e d e C r e m n i t z ,
Par MM. Jars &• D uhamel , année '1,758.
S e c t i o n P r e m i è r e .
D e la purification du falpêtre & de la difiillaùon de l ’eau forte.
S - I . C o M m e le falpêtre de la première cuite participe toujours
du fel marin qui feroit nuifible au départ, il eft de toute néeeffîté
de le purifier avant de s’en fervir. Cette opération fe fait dans
une chaudière de cuivre placée & maçonnée dans un fourneau à
yent ; on la remplit à moitié avec de l’eau de pluie ou avec de
l’eau ordinaire à défaut de la première ; on fait un feu de flamme
par-deflous, .& on met dans cette eau environ la moitié de fon
volume en falpêtre ; on laiffe bouillir jufqu’à ce qu’il foit entière^
ment diflout, ayant foin de le remuer fouvent ; on répand enfuite
fur la furface une bonne pincée d’alun en poudre , pour y attirer
les impuretés qu’il contient & que l’on retire avec un rable, ce que
J’o.n continue jufqu’à ce qu’il n’en paroiffe plus ; alors on puife &
qn verfe la diflolution dans un cuvier en bois de chêne, OÙ on la
laiffe un peu repofer ; après on la fait couler dans une bafline de
cuivre où fe fait la cryftallifation du falpêtre ; on le retire en-
fuite après l’avoir fait féçher, pour fervir à la diftillation de l’eau
forte, L ’eau roere, de même que ce qui s’eft dépofé dans la cuve
& qui eft prefque tout fel marin, s’évaporent jufqu’à ficcité:: on
Je nomme fe l de falpêtre-, cette opération en produit de 3 à 3 livres
&
.& demi par quintal : on s’en fert pour fondant lorfque l’on fond
certains déchets ; on l ’emploie aufll au lieu de fel marin pour
décaper les pièces de monnoie. Le falpêtre dans cette purification
fait de plus deux pour cent de déchet.
§. II. Le fourneau dont on fe; fert pour diftiller l’eau-forte a
1 2 pieds de longueur, la chauffe qui le traverfe 20 pouces de
large & 15 de hauteur. La grille eft en pierre & a 4 pouces
d’épaiffeur , fous laquelle on a laifle 9 pouces pour le cendrier; à
l’extrémité de celui-ci eft une ouverture d’un pied, fur 8 pouces de
hauteur ; au bout de la chauffe il y a également un -autre trou de
6 pouces pour donner de l ’air & le paffage à la fumée ; aü-deffus
eft une autre grille en travers, formée avec 9 barres de fer de
4 pouces en quarré, & qui portent fur les murs des côtés qui en
ont 8 d’épaiffeur, & s’élèvent encore de 12 à 14 au-deffus d’elles;
de chaque côté du fourneau & au niveau des barres de fer qui
fupportent les .cucurbites eft une maçonnerie , pour foutenir les
récipièns. Ces murs ont 3 pieds de large de chaque côté pour recevoir
deux rangs de balons, le fourneau par conféquent eft
d’environ 4 pieds de hauteur, fur 9 de largeur y compris les murs.
Les vaiffeaux dont on fe fert pour diftiller l’eau-forte font des
cucurbites de fer de 2 pouces d’épaiffeur dans le fond, & 3 lignes
dans le haut, avec une ouverture de 6 pouces de diamètre, &
pefent environ 2 quintaux. On en a 18 pour ce travail; dans
chacune on met 10 livres de vitriol calciné , 10 livres de falpêtre
purifié & 3 lots de fuif pour empêcher là matière de s’élever :
elles font placées de deux à deux fur chacune des barres , & y
font maçonnées avec de l’argille jufqu’à 6 pouces , qui relient
en dehors du fourneau. On y ajoute une alonge de terre fur laquelle
on pofe le chapiteau de verre, bien lutté avec de l’argilie
& de la vieille toile par-deffus ; on fait enfuite entrer le bec du
chapiteau dans un récipient aufli de verre , qui a lui-même un bec
à fon ventre que l’on luttey également : cette manoeuvre fe fait
quelques jours d’avance, pour que le lut ait le teins de fécher.
Tome 11I. F f