
Aunage
plcpîb.
pour en avoir le plomb ; on aurait pour lors des mattes de cuivre
que l’on ferait griller & que l’on fondroit en cuivre noir, que
l’on foumettroit au travail de la liquation. Cependant il faudroit
préalablement effayer * s’il ferait plus avantageux de traiter les
mattes crues feules jufqu’au cuivre, ou bien de les fondre avec
les minérais de plomb ; il feroit encore bien effentiel d’examiner
fi les minérais ne font pas allez pyriteux par eux-mêmes, fans
qu’il foit befoin d’y ajouter de la pyrite, dont le cuivre, dit- on , ne
tient point de fin. On nous a alluré que le cuivre raffiné tient 6 gros
d’argent par quintal, ce qui eft trop ; & nous avons tout lieu de croire
qu’il eft fouvent plus riche : nous n’approuvons pas davantage le
travail du cuivre noir, par lequel il s’en fcorifie beaucoup, foit dans
le grillage, foit dans la fonte; les mattes étant déjà riches, il fuffiroit
de leur donner 4 feux de grillages , afin qu’elles puffent donner
encore quelques feuilles de nouvelles mattes plus riches, qui recouvriraient
le cuivre & l ’empêcherait de fe vitrifier ; mais on
n’en voit point dans cette fonte & très-peu de fcories, de forte
que le cuivre déjà à nud par le grillage eft expofé à toute la force
du vent des foufflets. Il y en a même qui fe raffine entièrement dans
le fourneau , & qui redevient impur en fe mêlant avec d’autre,
on fait qu’il éprouve un grand déchet quand il a paffé le point de
raffinage ; d’ailleurs les refontes des fcories très-riches font fuperdues
, elles coûtent du charbon & du cuivre ; cependant la méthode
de faire couler le cuivre noir tout de fuite dans le baffin
du raffinage, mérite attention par l’économie du tems & du charbon
qu’il faudroit employer pour Je refondre, & peut être très-
avantageufement appliquée,
du §. XIII. Cette opération étant très-bien décrite dans le Traité
des fonderies de Schlutter, page 395 , nous n’ajouterons à cet
article qu’une obfervation ; que le fourneau dont on fe fert eft trop
difpendieux, en ce que l’on y emploie une grande quantité de
greffes pièces de bois & un plus grand nombre d’ouvriers ; on en
épargneroit au moins un, fi l’on pratiquoit une chauffe pu fourneau
à vent. Les plombs n’étant plus auffi riches que du tems de
Schlutter, le produit d’un affinage n’eft que de 90 à 100 marcs
d’argent.
§ . XIV. Ayant préparé fur un foyer devant un foufflet, un teft Raffiner ou
de cendres d’os & de cendres ordinaires, battues avec un peu genlT 1 ar"
d’argille , on le fait chauffer pendant quelques heures avec du
charbon, on y met enfuite les 90 ou 100 marcs d’argent produit
d’un affinage caffés en morceaux, avec 5 livres & demie de
plomb. Ayant recouvert le tout de gros charbons, on fait agir le
foufflet jufqu’à ce qu’il foit en parfaite fufion ; alors on ceffe de
fouffler, & l’on ôte les charbons pour y placer une mouffle à laquelle
il y a un petit canal pour que le vent puiffe paffer, & par-
devant une autre ouverture de 6 pouces en quarré ; on met
enfuite autour de la mouffle un cercle de fer d’un pied de hauteur,
rompu dans deux endroits par des charnières, & luté arec de
l’argille, auquel il y a un trou qui correfpond à celui de la mouffle,
que l’on recouvre de charbon , de maniéré que le cercle en
foit plein ; pour lors on met fur le teft de petites bûches de bois
de bouleau bien féches, & l’on fait agir le foufflet. Lorfque l’argent
eft bien chaud, on ôte avec un petit rable les charbons qui
font reftés fur la furface, & on agite le bain en remuant jufqu’au
fond comme cela fe pratique ordinairement ; après quoi on ajoute
la même quantité de plomb que la première fois , en le mettant
fur une cuiller rougie, placée en dedans fur les deux bûches de bouleau.
On continue à faire du feu avec le même bois, & à fouffler
jufqu a ce que l’argent foit affez fin ; on s’en affure en prenant un
effai avec un fer pointu que l’on trempe dans le bain ; l ’argent
qui s y attache doit être doux & pliant, il eft pour lors au titre
de 1 j lots 3 gros environ. Lorfqu’il eft à ce point, on en prend *
avec une petite cuiller, & on le verfe dans une lingotiere pour les
effais ; on ôte enfuite le cercle de fer, les charbons & la mouffle,
& quand le bain eft bien net, on introduit dans fon milieu un fer
chaud tranchant pour féparer le culot en deux pièces, comme