
V O Y A G E S
Départ par la voie féche.
§. IIT. On prend une quantité d’argent, 80, ip® marcs plus OU
moins, que l’on fait fondre dans un creufet, & que l’on recouvra
de pouffier de charbon; on le verfe enfuite dans l’eau pour le gra-
nuler. Plus les grenailles font percées, mieux elles peuvent être attaquées
par le foufre ; fur chaque marc on ajoute une once de foufre
bien pulvérifé, on mêle bien le tout enfemble afin que celui-ci
puiffe s’étendre & s’attacher fur toute la furface des grenailles
mouillées.
On met enfuite ce mélange dans le même creufet, que l’on 3
eu foin de tenir très-chaud : on donne grand feu, & lorfqu’il eft
en parfaite fufion, on y précipite l’or en y ajoutant une demï-
once de litharge fur chaque marc ; on remet du charbon & on
chauffe viyement, On laifle enfuite refroidir le creufet de lui-
même , après quoi on le retire du foyer & on le renverfe pour en
faire détacher le contenu qui ne fait plus qu’une feule malfe ; on
prend un cifeau & l’on fépare le culot de plomb , argent & o r ,
d’avee l’argent mêlé au foufre, que l’on nomme dans cet état
placmall ; on met ce culot à part. Quant au placmall, on le caffe
en morceaux pour pouvoir les remettre dans le creufet, & lorfqu’il
a été fondu., on lui ajoute pour ja fécondé fois de la litharge,
mais feulement un quart d’once par marc, pour précipiter l’or
qui peut y avoir refté ; on laiffe refroidir le creufet pomme cj-
deffus, on fépare le culot du placmall que l’on refond encore &
précipite pour la troifieme fois ; ç’eft alors qu’on en fait un effai
en petit, pour connoître s’il tient encore de l’o r , dans lequel
cas il faut le précipiter une quatrième fois, aveç un quart d’once
de Ihharge,
Tous çes culots font mis à part ; quant au placmall qui ne tient
plus d’p r , on l’affine pour en féparer le foufre de la maniéré fui-
vante. On a un petit fourneau de coupelle avec un chapeau de
fer que l’on prépare à l’ordinaire $ lorfqu’on a chauffé la coupelle
pendant
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pendant i heures, on y met la quantité de plomb fuffifante pour
affiner celle du placmall. On compte ordinairement 3 marcs de
plomb pour un de cette matière. Quand ce métal eft échauffé &
commence à travailler, on y ajoute peu à peu du placmall qui a
été réduit auparavant en morceaux, & l’on procédé à l’affinage
jufqu’à ce que l’argent faffe fon éclair : cet argent eft enfuite brûlé
ou raffiné.
Les culots tenant or que l’on a mis à part, & qui ont été obtenus
des précipitations, font raffembles jufqu a ce qu on ait 80 ou
100 marcs qui font de nouveau granules , meles avec dufoufie
& précipités , ce que l’on répété jufqu a ce que 1 o r, par des
fontes & des précipitations réitérées , ait ete concentre au point
de former la quatrième partie du total,.ce qu on nomme la quar~
tation. On raffine enfuite tous ces culots jufqu’à ce qu’ils foient
bien fins ; pour lors le dernier départ fe fait avec 1 eau-forte.
Le procédé dont nous venons de rendre compte , n eft autre
chofe qu’une concentration de l’o r , & l’on voit que cela ne peut
être traité qu’en grand pour pouvoir le pratiquer ; alors cela
pourroit être plus, avantageux fi l’argent étoit plus chargé d’or
queneft celui de Rammelsberg', car, comme nous lavons d it, il
y a de la perte quoique non apparente. La raifon en eft que le
prince donne au directeur de la monnoie, le plomb & la litharge
au même prix qu’il l’achete des intereffes des mines , ce qui neft
pas la moitié de fa valeur intrinfeque; en outre il lui fournit auffi
le charbon à meilleur marché qu’il ne le vend dans les fonderies,
S e c t i o n V I .
Monnoie £ Afvejlad enSuede, pour le cuivre.
g. I. Tous les cuivres qui reviennent à la Couronne de fon
droit fur les mines, font monnoyés dans cette manufaüure. Les
planches deftinées à cette fabrication ont d’abord été forgees à peu
près de l’épaiffeur que doit avoir la monnoie. La plus commune
eft celle de deux fiuver ou fo ls , c’eft-à-dire, de deux lignes : on
Tome I I I . K. k