
l ’eau, on détourne cetre derniere pour ne lailfer qu’un courant'
qui vient de l’extrémité du folié ; les ouvriers continuent à le"
parcourir en remuant toujours avec une pelle de fer. Quand il
n’y aprefque plus de fable, ils fe fervent de rateaux de bois-pour
enlever le gros gravier , qu’ils mettent à côté dans l’efpace qui
relie des 3 toifes de largeiîr ; alors d’autres ouvriers choififfent à
vue les morceaux de minérais & les mettent à part hors du folié,
Lorfque tout le gros a été enlevé , on fait de nouveau tomber
l’eau fur le terrain par les côtés., & l’on continue comme il a
été dit.
C ’ell à. la fin de l’année que l’on retire toute la pierre d’étain
fine & en fable qui s’eft précipitée au fond du canal ; cela fe fait
en ne laiffant qu’un petit courant d’eau dans le folié, & en mettant
des fagots à fon extrémité pour retenir le minérai. On agite
de même le tout, on enleve le groffier & on. le trie ; celui qui.
relie au fond efh lavé dans des. cailles allemandes ,:jufqu’à ce qu’il
foit net ; ce qui ell entraîné par l’eau elt bocardé avec les morceaux
qui. ont été triés dans le lavage ci-dellus.
De ce travail il réfulte annuellement 140 quintaux defchlickr
qui rendent environ 70 quintaux d’étain ; ceci ne regarde qu’une
compagnie qui occupe 14 ouvriers. Malgré ce petit produit elle-
retire 37 liv. 10 f. de bénéfice par chaque atlion , ce qui fait
pour les. 128,4800 livres..
8 £ c t 1 o îî V I I.
Mines d’étain & cuivre dé la -province de Cornouaille erv
Angleterre (.1).
Par Mi J a r s année 1767.';,
§. I. Cette province renommée depuis les tems les plus reculés
par les mines d’étain qu’elle fournit à'toute l’Europe, & qui l’elt
aujourd’hui prefqu’autant par celle dë cuivre, ell une efpece de
(1) La fuite de ce Mémoire jufqji’à la S'eétion X , a été lu àTàcadéxfliç royale de&>
fciences,, le aa? mars 1766. •
peninfule ou prefqu’iü e , qui forme une langue de terre dans la
direâion de l’ell à i’o u e fl, fituée dans la partie occidentale de
l ’Angleterre.
Elle ell limitrophe avec celle de Devonshire où l’on a exploité
anciennement un grand nombre de mines d etain ,q u i, quoiqu elles
fufient alors allez importantes & aSuellement de peu de valeur,
n’ont jamais été auffi abondantes que celles du cote de 1 occident.
Au point de réunion de ces deux provinces., on remarque des
montagnes fort élevées, dans lefquelles on a travaille quelques
mines ; mais en allant à l’oueft ces montagnes diminuent beaucoup
de hauteur, & ne forment plus que des collines & des vallons.
C ’ell dans cette partie de la province que les veines minérales font
les ~plus multipliées, & les filons les -plus abondans ; d ou j ai
obfervé que ces fortes de mines fe trouvoient plutôt dans les
demi-montagnes , c ’eft-à-dire , dans celles qui font dominées par
d’autres.
Dans la partie occidentale de la province de Cornouaille, après
avoir pallé d’un côté la ville de Bodmin, & de l’autre celle *
de Lojlwithiel, on rencontre prefque par-tout des mines jufqu’à
fon extrémité nommee Landsjend ; ce qui forme une etendue de
60 milles de longueur ou 20 lieues de France. On y a exploité
quelques mines de plomb & une de cobolt, mais fans fuccès.
§. II. On dillingue en fait de mines d’étain , deux efpeces différentes
d’exploitation , celle des Jlreams work & celle des filons ;
on en compte encore une troifieme qui participe des deux, comme
on le verra ci-après. Je traiterai d’abord de la première ; mais
pour rendre mes obfervations plus intéreffantês & plus utiles , il
fera néceffaire dans certains cas que j entre dans quelques details
de l’exploitation.
11 ell confiant qu’aux environs de la villede S.-Auftle,1 les anciens Strcams work . r , ce que c elt.
ont exploité beaucoup de mines d etain ,' dont partie lubiiite encore,
mais les travaux les plus confidérables font ceux des jlreams
A a ij