
rement. On prétend que par ce moyen iis reçoivent mieux la
chaleur fur toute leur furfoce.
Avant que d’y placer les pipes, on commence par mettre dans
le fond un peu d’une efpeee de fable fariné avec de la terre cuite,
8c dans le milieu un cylindre également de la même terre , d’un
pouce environ de diamètre, & qui eft cannelé autour de fa circonférence
; c’eft contre ce cylindre perpendiculaire que l’on
arrange circulairement les pipes, en mettant la tète en bas, & le
tuyau en haut. Lorfqu’on en a mis un rang, on le recouvre d’un
peu de fable ; oh en met un fécond, & ainfi de fuite jufqu’à ce
qu’ils foient remplis. Chaque creufet contient une greffe des pipes
les plus longues, & trois greffes des petites. Lorfque ce font des
premières, on juge bien que les creufets ne peuvent être pleins
par la maniéré dont on les y arrange ; les têtes, viennent tout au
plus à la moitié , quand'les queues, en excédent les bords de 7 à
8 pouces. On arrête ou l’on fixe toutes ces queues autour du
grand tuyau ou cylindre, en les renfermant dans un anneau de
terre cuite, & quelquefois deux pour les réunir plus également.;,
on en a à cet effet de difierens diamètres au-deffus du creufet ; on
en renverfe un autre femblable qui lui fert de couvercle, & renferme
les extrémités des pipes.
Aucun fobricateur n’a des fourneaux pour les faire cuire -T on
les porte dans ceux des potiers, dont on compte 20 dans la
même ville (*). Lorfque les pipes ont été 22. heures, dans Un de
ces fourneaux, on les retire pour leur donner ce que L’on nomme
le vernis ; cela fe fait avec un mélange de favon blanc d'Efpagne
& de la cire , fondus enfemble. On prend un morceau de drap
imbibé de ce mélange, avec lequel on frotte toute la furface de
chaque pipe ; un autre ouvrier les frotte de même avec un morceau
de drap fec ; c’efl la derniere opération..
S e c t i o n I I I.
Fabriques de briques & de tuiles.
§. I. MM. Duhamel, Fourcroy & GaIot,ont donné l’art du
tuilier & du briquetier, avec les détails & des deffins fi clairs &
fi exacts, que nous n’avons befoin que de les citer pour foire
entendre la plus grande partie de ce qui fe pratique en Hollande ,
& l’application que l’on a faite de la tourbe pour cuire la brique
& la tuile.
La Hollande fait une;très-grande confbmmationde tuiles, puisque
toutes les maifons en font couvertes ; cette confommation
n’efi pourtant pas à comparer à celles des briques; car non-feulement
les briques fervent à bâtir les maifons, mais encore plufieurs
routes en font pavées, ainfi que tous les trotoirs des rues & des
canaux des villes, bourgs & villages.
La confommation des briques s’étend encore plus loin ; car il
s’ea exporte une grande quantité. Nous avons vu étant à Amffer-
dam, plufieurs vaiffeaux deftinés pour Surinam, qu’on Ieftoit
avec des briques à bâtir.
1 Les briques qui fervent à paver font beaucoup plus dures 8c
•plus compares que celles avec lefq.uellés on élevé des édifices,
•bâton des maifons, murs, &c. Lllés fervent auffi quelquefois à
conftruire certains murs dans le pays où elles font fabriquées.
•Nous parlerons d’abord de celles-ci.
Briques a paver 1 avec quelles terres elles fe font.
§.-II. Joignant la ville de Mo'or, fituée à une demi lieue’ de la
.ville de Gonda, autrement dite Tergow , fur la route de Rotterdam,
on fabrique la plus grande partie de cette efpeee de briques.
Les briqueteries font au bord de la riviere de l'IJfel qui fournit la
terre propre à les fabriquer : cette terre n’eft autre ehofe qu’un
limon que eette rivierre dépofe fur fies bords & dans fon fond;
plufieurs hommes font occupés à aller chercher ce limon , ce qui
fc pratique de la maniéré foivante.,