
Ions à la fois d’une égale quantité de camphre hrut divifé tk
paffé par le crible ; pour cet effet on a une mefure qui contient
un peu plus de 2 livres de cette matière : ce -furplus ou excédent
eft le déchet qu’elle doit faire, & cela eft réglé de façon que chaque
pain de camphre raffiné doit toujours pefer 2 livres net.
Après avoir mis chaque ballon dans fa capfule,de manière que
le fable en recouvre à peu près la moitié, ce qui égale la hauteur
à laquelle s’élève le camphre lorfqu’il y eft fondu , & après avoir
fait allumer fous une grande cheminée pratiquée dans le laboratoire
, une quantité de tourbes fuffifante pour fournir à chaque
fourneau, on en diftribue deux ou trois morceaux dans chacun ,
& fucceffivement autant qu’il en eft hefoin pendant l’opération.
On ne bouche point les ballons dans le commencement de la
fublimation , ils font feulement recouverts d’une efpece de chapiteau
de fer-blanc en forme de cône, affez élevé pour ne pas
toucher le col du ballon, & dont le diamètre de la hafe eft affez
grand pour embraffer la capfule.
A l’aide d’un bain de fable le ballon s’échauffe lentement, ce
qui facilite l’évaporation de l’humidité qui y eft renfermée, &
qui s’élevant doucement va frapper au fommet du cône , & retombe
en gouttes à fa bafe. Il y a lieu de penfer que par la précaution
que l’on prend de recouvrir les ballons, -l’on a pour but de
concentrer la chaleur , & doter toute communication avec l’air
extérieur qui en frappant fur eux leur conferveroit de rhumidité ,
empêcherait le camphre de s’attacher dans leur partie fupérieure,
& rendroit conféquemment la fublimation très-inégale. .
Lorfqu’on juge qu’il ne refte plus d’humidité dans les ballons ,
les ouvriers chargés de cette opération enlevent les,chapiteaux, &
introduifent à l’orifice de chacun d’eux un morceau de coton ;
c’eft alors que la matière fond ou eft déjjà fondue.
il faut obferver que pour que le camphre puiffe fe fublïmer, le
grand art eft de favoir bien ménager le feu ; auffi les ouvriers font?
ils très-attentifs aux différens degrés, de chaleur qui régné dans le
laboratoire ; ils fe règlent fur des thermomètres pour celui qu’ils
doivent donner à leurs fourneaux , & ils y parviennent avec d’autant
plus de facilité, que le feu de tourbe donne une chaleur douce
& continue. Les portes font auffi très-néceffaires pour gouverner
le feu. A 9 heures du matin que nous fournies entrés dans le laboratoire
elles étoient toutes fermées ; le camphre commençoit
alors à s’élever ; mais fi la chaleur n’eft pas affez forte il ne fe
fublime pas, & fi au contraire elle l’eft trop, la partie fupérieure
des ballons venant à s’échauffer confidérablement, la matière qui
fe fublime ne pouvant pas fe condenfer, s’élève au-deffus de
l’orifice & retombe eh dehors.
Quoique le camphre en fe fublimant recouvre les parois intérieurs
des ballons, il n’en, diminue pas la tranfparence, & l’on
peut, à travers le verre, voir la matière s’élever en mollécules &
fe fépàrer du phlegme qu’elle contient.
Le camphre, ainfi que toute autre fubftance que l’on fublime ,
s’élève vers le col dù ballon qui s’obftrueroit bientôt, & occafion-
neroit la rupture des vaiffeaux, fi Ion n’avoit l’attention de
maintenir le paffage à Pair en dégageant la-matière. Pour cet effet
l’ouvrier chargé de la conduite de ce raffinage , ôte de l’orifice le
morceau de coton ; & à l’aide d’un petit crochet, défunit les parties
de camphre qui y font raffèmblées , & rétablit la communication
avec l’air extérieur; il remet enfuite le coton, en agit de même
pour tous les ballons, & le répété auffi fouvent qu’il eft nécef-
faire pendant la durée de l’opération, Au, moment que nous étions
dans ce laboratoire , ce n’étoit que le commencement de là fublimation
; on voyoit des ballons où il n’y avoit prefque pas de
camphre de fublimé, & d’autres où l’on en appercevoit déjà une
petite quantité ; inégalité qui vient du plus ou du moins de chaleur
que chaque ballon a éprouvée. Ahuic heures du foir la fublimation
eft achevée. On ôte le feu des fourneaux pour laiffer refroidir
les ballons que l’on, n’en retire vraifemblablement que le lende