
424 V O Y A G E S
§. XXIX. II n’en eft point ici comme en Saxe pour les mines
des compagnies. Les officiers qui les dirigent font ou des intéreffés
ou des perfonnes nommées par la compagnie ; enfin ce font les
intéreffés eux-mêmes qui règlent l’économie, mais avec l’approbation
du maître des mines.
§. X X X . Il eft libre aux compagnies de faire des galeries
d’écoulement dont elles ont befoin dans les mines, ou elles demandent
quelles foient faites aux frais de la reine. On examine
dans ce dernier cas fi les travaux en valent la peine, & fa ma-
jefté entreprend la galerie; aufli-tôt qu’elle eft achevée, elle retire
le quatorzième de tout le minérai qui s’extrait dans les endroits
où elle écoule les eaux ; fi en même tems elle procure l’air nécef-
faire aux travaux, elle retire le double, c’eft-à-dire, le feptieme. jj
§. X X X I. Les mines de Schemnitz font fort anciennes, l’exploitation
en a été commencée il y a plus de mille ans, elle a été
interrompue par la pelle ou par la guerre à différentes fois , &
reprife de nouveau. Anciennement plufieurs compagnies les tra-
vailloient; mais les ayant abandonnées, foit par les raifons ci-
deffus, foit à caufe des grandes avances qu’il fallait faire , leurs
concelfions font devenues nulles, & le fouverain s’en eft emparé ;
peu à peu il a acheté un grand nombre d’a&ions à mefure que
les intéreffés vouloient s’en défaire ; mais les arrangemens ont été
pris de façon que les compagnies en ont confervé 5 dans chacune
des mines que la reine fait exploiter. De 128 aâions qui
compofent une fociété-, ces 5 appartiennent à différentes perfonnes
qui peuvent vendre leur part & intérêt ; mais, fuivant la convention,
la reine ne peut les acquérir; elles font faites de façon
que les compagnies peuvent prendre le même intérêt dans toutes
les nouvelles mines que la reine fait ouvrir, de forte que dans
toutes les recherches que l’on fait, les compagnies y entrent toujours
pour leur contingent,
Section’
M É T A L L U R G I Q U E S . 425
S e c t i o n I L
Facilités que la reine de Hongrie procure pour l'exploitation des
mines.
La mine de Hoffer appartenant à une compagnie, eft fituée dans
une colline, à une grande lieue à l’orient de la ville de Schemnitz.
Les anciens y avoient des travaux confidérables, mais ils l’abandonnèrent
par le défaut de moyens pour élever les eaux ; comme
il n’y a pas dans cette colline de ruiffeau affez fort pour faire
agir les machines néceffaires, la nouvelle compagnie n’auroit p u ,
fans des frais confidérables, entreprendre de relever cette mine. La
reine de Hongrie , qui protégé toutes ces fortes d’entreprifes,
propofa de faire faire un étang à fes frais, à condition que cette
compagnie, & celle d’une autre mine qui eft dans le même
vallon, lui en rembourferoiéntla dëpenfe à mefure qu’ils retireroient
des produits de leurs mines ; cette propofition a été acceptée : la
dépenfe de cet étang a monté à environ 100 mille livres. On a
examiné quelle, étoit la quantité d’eau que chaque mine dépend
i t , & l’on a fixé la fomme que l’une & l’autre compagnie devoit
rembourfer. Pour faire ce rembourfement, la chambre des mines
a décidé que chaque compagnie donneroit 5 o fols par chaque
marc d’argent qu’elle retire de fa mine, & io l iv . 10 fols par
chaque marc d’or jufqu’à l’entier rembourfement ; par le fecours
de cet étang, la compagnie a été en état de eonftruire 4 machines
pour élever les eaux de cette mine qui s’exploite avec fuccès.
S e c t i o n I I I .
Fonderie de Hongrie.
§. I. Il n’eft pas de même à Schemnitz qu’à Freyberg pour
ce qui concerne les fonderies; car quoiqu’il y en ait d’imperiales,
plufieurs compagnies ont confervé le privilège d’en avoir en propriété,
& d’y traiter leurs minerais comme elles le jugent a
propos ; feulement elles font obligées de livrer leurs métaux
Tome I I I . Hhh