
cuivre qui contient les jo o marcs, après qu’il a été bien chauffé :
cette baffine eft placée fur des chenets qui font dans le milieu du
fourneau, dont on ferme les ouvertures jufqu’à ce que les pièces
aient acquis allez de chaleur, c’eft-à-dire, jufqu’à ce qu’elles
foient rouges ; alors on retire labaffine pour les mettre dans une
autre, que l’on place dans un fourneau à vent de z pieds 8 pouces
de diamètre, qui eft le même que celui de la bafline , mais
celle-ci n’a que 7 à 8 pouces de profondeur; on y met 4 à 5 pouces
d’eau, & lorfque cette eau eft bouillante on y fait dilïbudre
6 livres de fel commun, & 4 livres & demie de tartre , l’un &
l’autre pulvérifés, & on l’agite fortement avec une fpatule; c’eft
alors quel’on y apporte les pièces d’argent toutes rouges fortant du
fourneau , & on les remue de tems en tems ; on en retire
quelques unespour voir fi elles font affez blanches: elles relient dans
cette eau 10 à 15 minutes, ce qui eft fuffifant pour que les pièces
aient acquis la blancheur qu’on defire. On retire donc la baffine, &
on verfe l’eau & les pièces dans une autre qui eft percée comme
un crible & placée dans un autre : les pièces relient dans celle qui eft
trouée, on réferve l’eau dans la première baffine pour la remettre
fur le feu avec d’autres pièces qu’on apporte du fourneau, parce
que cette eau peut fervir à plufieurs opérations. On achevé de
blanchir les pièces, en les agitant par trois reprifes différentes
avec du gros pouffier de charbon dans des facs de groffe toile, que
deux ouvriers tiennent par les deux bouts, en y mêlant un peu
d e au , ils les lavent enfuite dans une autre baffine jufqu’à ce
quelles foient entièrement nettes, & on les fait fécherfur du
charbon à un feu doux, car autrement elles noirciroient. On lés
porte au pefeur pour en reconnoître le déchet, qui eft ordinairement
de 2 lots par 100 marcs de pièces de deux florins : on refond
celles qui font trop légères, & on donne un coup de lime à celles
qui font trop pefantes. Quant à celles de i 7 florins, elles perdent
beaucoup plus au blanchiment, étant à un titre plus bas ; on fait
suffi le djffolvant plus fo r t, y ayant plus de cuivre à difloudre,
On compte que la diminution fur 100 marcs de ces peices eft de
13 à 14 lots.
Pour chaque efpecé de monnoie, on a ici deux poids qu’on
nomme poids pour le. noir, & l’autre poids pour le blanc-, l’un
fert à pefer les pièces avant que d’être décapées, & l’autre après
qu’elles le font.
§. VI. Quand les pièces ont été décapées, nétoyées & pefées, Commemon
on leur imprime le cordon avec une machine placée horifonta- cordon aine
lement & fixée fur une table; en tournant une manivelle, on fait mo,inoKS-
paffer la piece avec force entre deux couliffes, dans lefquelles le
cordon ou les lettres font gravées ; mais la mefure doit être prife
de façon que moitié foit imprimée par l’une, & moitié par l’autre.
On ne les porte fous le coin pour être frappées que quand
elles ont leur cordon.
§. VIL La partie inférieure d’un balancier confifte en un gros Balanciers cfe
arbre enterré de 8 à 9 pouces de profondeur ,& au-deffous duquel ^ c™cmnk£
eft un mur qu’on a conftruit auffi profondément qu’on a trouvé
le ferme ; le haut de cet arbre eft entaillé de 2 ou 3 pouces dans
fon milieu, pour recevoir une piece maffive de métal, dont la com-
pofition eft la même que celle de canons, & qu’on y rend folide,
avec des coins de fer qu’on y fait entrer avec force. Dans la
partie inférieure horifontale de cette piece, on creufe une ouverture
quarrée pour y faire tenir folidement une boîte auffi quarrée
de fer battu, qui à chacun de fes côtés eft armée d’une vis pour y
contenir le coin inférieur, gravé fur une de fes faces. Dans la partie
fupérieure eft une piece de fer creufe dans lé bas, où il y a
également des vis pour affurer le. coin fupérieur, & autour de
cette piece eft un reffort quarré affez fort pour relever le coin
avec elle, & qui eft renfermé dans une boîte de fer affujettie
avec des v is , pour qu’il foit exempt de pouffiere. Ce reffort
prend en deffous d’un morceau de fer qui traverfe la piece où
prend le coin ; au-deffus de cette piece eft une groffe vis qui
reffort hors de celle de métal, & qui eft fixée au balancier ; elle