
Tourbes ,
leur qualité.
Comment
on prépare la
terre.
leur travail, de façon qu’ils peuvent gagner chacun 22 fols
dHollande par jour, plys ou moins , faifant argent de France
47 a 48 fols. A l’égard des enfans qui y font employés, ils gagnent
moins en proportion de leur âge.
Les tourbes dont on fait ufage pour cette opération fe tirent
de la province de Frife ; elles font plus grandes & plus légères
que celles de Hollande , moins compactes, & parodient être
moins terreufes ; elles font compofées de plantes & de racines
plus greffes que les autres -r par cette raifoa elles brûlent plus
promptement & donnent de la flamme, au lieu- que celles de
Hollande n’en donnent prefque pas, fur-tout lorsqu’elles font
agitées par l’air extérieur qui entre par les embouchures des foyers.
Ces tourbes laiffent très-peu de cendres après elles , de forte que-,
quoiqu’il n’y ait point de cendrierselles ne gênent aucunement.
Fabrique de mites & carreaux.
§■ IV. Dans une des tuileries près de la ville d’Utrecht, on fabrique
trois efpeces de tuiles v des plattes , des creufas, mais en
plus grande quantité de celles formées en S , comme on peut 1®
voir par la fig .X V I II, de la planche Iere de l’art du Tuilier & du
Briquetier. On en fait auffi de ces dernieresdans le milieu defquelles
on laide une ouverture quarrée & cintrée dans le haut, pour
pouvoir y fixer un verre de vitre y celles-ci fervent à éclairer des
bâtimens qui ne prennent du jour que par le toit..
On en fabrique de rouges, de grifes & d’autres verniffées feulement
d’un côté.
Quant aux carreaux dont les dimenfions font de 8 pouces en
quarre , fur un pouce d’épaiffeur, & qui fervent à paver les citernes
& les fours de boulangers ; on en fait egalement de rouges ôc
de gris. Nous expliquerons d’où vient cette différence, ou plutôt,
comment on leur donne la couleur.
La terre deftinee a fabriquer les tuiles & les carreaux, fe prépars
avec beaucoup plus de précautions que celles que I on emploie à:
former les briques.
On la broie dans un moulin femblable à celui dont on fe fert
pour la terre à pipes (#). Si on ne la juge pas affei broyee, on lui Sei. il d/ce
fait fubir de nouveau la même opération. Mém- «$>1
Cette terre au fortir du moulin eft mife à cote fous le meme
hangard ; elle eft alors d’une confiftance pareille à celle de la terre
dont on fait la poterie,
Lorfqu’on veut fabriquer des tuiles, une femme prend un pa-
quet de cette terre, le met fur une table faupoudrée de fable, & tuites,
le paîtrit en roulant comme fi c’étoit de la pâte elle étend enfuite
cette terre fans chercher à la rendre unie, mais feulement 1 lui
donner à peu près l’épaiffeur que doit avoir chaque tuile ; elle
jette un peu de fable par-deffus & la divife en quatre à fix pièces
deftinées chacune à donner une tuile ; elle entaffe toutes ces pièces
à côté d’elle. Auffi tôt un- ouvrier en charge fa brouette & les
porte aux mouleurs ; deux fuffifens pour cette manoeuvre & font
placés avec leur table entre deux étageres ; l un d eux a un chaffis
de bois dans lequel il met- chacune des pièces ci-d e ffu sla prefle'
dedans pour qu’elle en rempliffe tout le vuide en. coupant l’exce-
dent, & avec de l’eau & la plane il la rend fort unie ; il la transporte
enfuite fur un moule de bois qu’a le fécond ouvrier, dont
la forme eft en S,telle que celle que doit prendre la tuile dans
le haut duquel on à creufé une entaille pour former le crochet.
L’ouvrier avec fon pouce y fait entrer la terre, & remplace auffi-
tôt avec un morceau de la- nouvelle le vuide qu’il y a fait; it
prend alors un morceau de bois arrondi, qu’ il- place dans la concavité
de la tuile, tourne fon moule par deffus, & la porte ainfi
dé la main droite fur une planche de l’étagere qui eft à côté de-
fui ; en même teins avec la gauche il prend une petite palette de
bois qu’il appuie deffus, afin qu’elle puiffe mieux fe féparer &-
conferver fa. forme lorfqu’il retire le morceau de bois ils continuent
l’un & l’autre de la même maniéré & vont fort vîte. C ’eft
for ces étageres que l’on fait fécher les tuiles à l’ombre, jufqu’à ce
qju elles aient pris une confiftance ferme & folide ;.on achevé de;
les faire fécher au foleil.