
tous les deux deftinés à la fonte du minéral. Au-deffus eft un
autre fourneau plus grand divifé en deux fur fa longueur, le premier
pour le même ufage & le fécond pour la calcination ; entre
la voûte des premiers & le fol de ces derniers, on a placé un en-
caiffement de tôle pour contenir de l’eau, ôc qui aura communication
avec la chaudière & d’autres encore dans les angles ; fur la
partie du fourneau qui doit fervir à griller le minerai, on n’a
point fait de voûtes en briques comme dans celui de fonte, le
fond de la chaudière en tient lieue; il eft certainque l’on aura
plus de chaleur, mais fans faire attention que le foufre & fon
acide font les plus grands deftruâeurs du fer, & qu’en peu de
tems la chaudière fera percée,. Outre ces trois fourneaux , on en a
confinait deux autres pour la fonte des mines d’étain , qui font
entièrement indépendans de la chaudière , & dont la flamme fera
conduite au travers par cinq tuyaux au lieu de trois : c’ell-là la
plus grande perfection de cette machine , avec un peu plus d’ai-
fance dans le travail. Le cylindre eft de 70 poupes de diamètre.
S e c t i o n XIV, .
Autre fonderie pour tes mines de cuivre de cette province,
§. I. Dans les environs de la ville de Briftol, font établies deux
fonderies des plus confidérables où l’on tranfporte par mer la
majeure partie des minerais que l ’on extrait dans la province de
Cornouaille. La quantité de mine de charbon que l’on exploite
dans cet endroit a donné lieu à ces établiffemens : ces fonderies
renferment un nombre plus ou moins grand de fourneaux à réver-
bere tous à peu près égaux ; on en compte dans l’une des deux
plus de 50 , les uns pour le minérai crud & les autres pour les
mat tes., &c. cette première fonte fe fait comme il a été dit. Le
mélange eft de même de 3 ou 4 quintaux, mêlé avec de la cfaaux,
enfuite des foories par-deffus le bain ; la .percée n’a lieu que
toutes les 12 heures pour faire couler la matte ; les autres opérations
,fc continuent fuivant le plus ou moins de ricfaelïb de cette
derniere, mais il n’y a rien de certain fur le nombre des fontes
pour avoir le cuivre pur1. On a effayé depuis peu de conftruire
deux grands fourneaux pour griller le minérai, ce qui, jufqu’a-
lors, n’avoit pas encore été fait; on l’y laide 12 heüres pendant
lefquelles on le remue toutes les demi-heures, il eft enfuite fondu ;
la matte qui en provient eft caffée & pulvérifée fous une meule
qu’un cheval fait tourner verticalement ; elle eft grillée pendant
12 heures dans un fourneau femblable au précédent, & fondue
de nouveau. On prétend, & j ’en fuis très-perfuadé, que par cette
méthode on épargne beaucoup de fontes, puifqu’on efpere obtenir
le cuivre raffiné en 2 grillages & 5 fontes; on n’étoit encore
qu’aux expériences , & l’on tenoit un compte exact des dépenfes
de part & d’autre pour connoître le meilleur procédé.
Dans ces fonderies comme dans celle de Cornouaille , on fait
un premier raffinage du cuivre, qui dans cet état n’eft pas parfaitement
fin ; néanmoins il s’en exporte beaucoup de cette qualité
dans les Indes. A l’égard de celui qui eft deftiné à faire du laiton,
on ne le jette point en moule, mais on le grenaille; pour cet
effet, on a une cuve de bois enterrée jufqu’au niveau du terrain,
dans laquelle on fait arriver de l’eau qui fe renouvelle à volonté»
Dans cetté cuve on fait entrer une baffine de cuivre fufpendtie
dans l’eau par 4 chaînes de fer qui tiennent à une potence mobile ;
enfuite dans une cuiller percée ou efpece d’écumoire, que l’on tient
au-deffus de l’eau, on verfe du cuivre raffiné qui fe ramaffe auffi-
tôt en grenailles dans le fond de la baffine.
§. II. Dans la fonte du cuivre propre à être forgé & laminé ,
on y mêle toujours des rognures d’une précédente fonte, & un
peu de plomb pour l’amener au point de duâilité. Four y parvenir
, il eft même néceffaire fur la fin de l'opération de recouvrir la
furface du bain de charbon de terre, ce que j’ai vu exécuter dans
le moment que j’arrivai dans le martinet, & que l’on retiroit le
cuivre pour le verfer dans les moules.