
pefe enfuite pour le mettre eafemble' dans un. creufet, & être
fondu fans aucune addition ; on le' verfe dans des Lingotieres de
fer enduites de fuif, & on prend un eflki dont le produit eft remis
au dire&eur de la monnoie ; celui qui s’attache au creufet eft exactement
raffemblé pour le fondre- la femaine fuivante avec l’or du
départ.
Diftillation §. IL On fe fèrt de deux fourneaux pour diftiller l’eau-forte
ûoù1éë'd?a“ - chargée d’argent, dont l’un peut contenir 14 matras & l’autre 10,
S®1“ - dans l’un defquels on diftille leau-forte avec les fèces qu’on a
précipitées de la nouvelle de la femaine précédente ; trois autres
font deftinés à y mettre de l’eau-forte chargée d’argent, feulement
pour l’échauffer & fervir à la diftillation, Qn en remplit à moitié
une vingtaine de ces vaiffeaux, pour pouvoir les placer plus
commodément dans les capfules, & on les recouvre de fable
jufqu’à la hauteur de l’enduit ; on y verfe enfuite de la même
liqueur jufquà environ deux doigts-de leur col : on ne les lutte
point, on met feulement de la toile & de l’argille autour des
cols pour que les chapiteaux pofent deffus, & on fait bouillir
l’eau-forte farts interruption , qui diftille auffi-tôt & paffe dans
les récipiens, à la jointure defquels on met feulement un linge.
Dès qu’elle a diminué, on en ajoute de la nouvelle auffi faoulée
d’argent, ce qu’on répété * ou'3 fois jufqu à ce qu’on ait employé
toute la diffolution; doit il réfulte que toute l’eau-forte qui entre
dans un vaiffeau , peut diffoudre 14 à 15 mares d’argent, & il
arrive qu’il en relie dans chacun depuis 2-5 jufqu’à 3 5 marcs après
la diftillation, La derniere fois qu’on verfe de reau-forte chargée,
on met dans chaque matras environ une once de fuif, ç’e ft, dit-
o n , pour l’empêcher de monter ou de bourfouffler, & qu’elle ne fe
répande hors delaçucurbite; car il arriveque quand la plus grande
partie du flegme a paffé, l-’argent paroît dans ces matras comme
un limon blanc ; ç?eft alors qu’il s’élève, 2- ou 3 fois, 8f qu- jj faut
donner de l’air à chaque côté du fourneau, & diminuer la cha-
Jfelir. Qn ne lutte- exaâement les vaiffeaux que lorfque l’argent §£
l’eau-forte paroiffent comme une huile dans le mâtras, & que
l ’on apperçoit des vapeurs rouffes dans le chapiteau : comme ce
départ n’eft fini qu’environ à 1 o ou 11 heures du matin, on fait
diftiller cette éâu-forte ; ce n’eft qu’à 5 ou 6 heures du foir qu’on
lutte exactement ces vaiffeaux, & que., pour recevoir les vapeurs
qui s'échappait, oii met uû ballon tubulé au bec du premier récipient
qui en a un recourbé à fon ventre, & l ’on y verfe de l’eau de
pluie qui a fervi à édulcorer l ’or. On lutte toutes les jointures & on
ne laiffe que l’ouverture dubecdu fécond ballon ; c’eft dans cette dif-
tîllation qu’on retire de l’eau-forte double : lorfqu’onveut en avoir,
on n’en reçoit ordinairement que dans un ou deux récipiens ; c’eft
lorfqu’on apperçoit des vapeurs rouffes dans le col du matras ,
qu’on ôte,le premier ballon pour en mettre un autre , dans lequel
eft toute l’eau-forte qui a été diftillée d’un matras d’une précédente
fois, de la même opération, ou bien on met dans le récipient
de l ’eau-forte ordinaire privée de fes fèces ; pour la rendre
doublement forte, on fait diftiller par-deffus tout l’efprit de nitre
fumant qui refte dans les matras avec l’argent. Quant aux autres
vaiffeaux, on laiffe diftiller jufqu’à ficcité dans les mêmes récipiens,
afin d’avoir de l’eau-forte ordinaire : cetté opération dure toute la
nuit , jufqu’à 4 & 5 heures du matin du jOurfuivant que l’on retire
les vaiffeaux, dont on ôte l’enduit d’argille pour s’en fervir une
autrefois:on les portedans une grande trog de bois les uns après les
autres, & on ën fait failter le col que l’on met dans une baflîne de cuivre
pour le laver 5 les autres morceaux de verre où il ne paroît que
peu d’argent adhérent, fe mettent avec les déchets du laboratoire.
Le fond du matras eft tapiffé d’une croûte d’argent tenant fortement
enfemble : oti frappe deffus tout autour pour faire tomber
le plus de verre qu’il eft poflible dans la baflîne ; on pefe cet argent
qui a pris la forme du vaiffeau , & on le coupe avec un marteau
tranchant pour le faire entrer dans un grand creufet que l’on place
dans un fourneau à ven t, où l’argent fond à mefure qu’on en
ajoute d’autres. Lorfqu’il eft bien fondu on le nétoiC du verre qui
le fumage, enfuite on le puife avec un petit creufet pour le ver