
minérai uni à quantité de blende, & dont le cuivre contient par
conféquent du zinc; dans Pun il faut fcorifier le fer, & dans
l ’autre le zinc. On fait que ces matières exigent une chaleur très-
vive pour fe fcorifier ; d’où je conclus que fi l’on vouloit fe fervir
des fourneaux dont parle Schlutter, on ferait dans la néceffite
d’ajouter du plomb ; & quoiqu’il y eût encore de l’avantage à le
préférer au petit foyer, je penfai que fi l’on pouvoit augmenter
le degré de chaleur auxdits fourneaux, on pourroit fe difpenfer
d’ajouter du plomb ; j’avois déjà formé plufieurs projets de fourneaux
, lorfque je fus envoyé à Sainte-Marie aux mines, où je vis
que l’on fe fervoit de celui qui eft repréfenté fur la planche X L 1V
du Traité des fonderies de Schlutter, mais feulement pour féparer
le plomb des mattes comme on le pratique dans le pays d’Hanovre,
& enfuite le cuivre noir des mêmes mattes après quelles ont été
fondues ; & comme ce cuivre eft encore mêlé au plomb, ppur en
féparer l’argent par la liquation, je propofai au directeur de
fuivre la méthode décrite par Schlutter, pour raffiner le cuivre
dans le même fourneau ; il le fit exécuter & je fus témoin de la
réuffite. Il ceffa alors de faire raffiner fur le petit foyer où l ’opé-
tation étoit extrêmement longue , & çonfommoit beaucoup de
charbon, parce que le plomb utji au cuivre fe révivifioit de
nouveau par le contaft immédiat du charbon qui lui communi-
quoit du phlogiftique ; l’arfénic ne fe fcorifioit ainfi que difficilement
, car on retiroit fort fouvent du cuivre qui n’avoit pu parvenir
au vrai point de raffinage; il n’en eft pas de même du
réverbere où l ’opération fp fait par la flamme. Cependant celui
dont je parle, ainfi que tous ceux dont on fe fert en Allemagne,
perdent beaucoup de chaleur par les trois bouches à feu qui reftept
ouvertes pendant l’opération; c’eft pourquoi ayant projetté de
nouveau de perfectionner le grand fourneau de raffinage, je fus
d’avis de fermer toutes fes ouvertures pendant l’opération', & de
fuppléer aux bouches à feu une grande cheminée fort élevée ;
Cfjle dit fourneau Anglpis me parut très-propre pour cela. De
M É T A L L U R G I Q U E S . 117
cette façon j’augmentai le courant d’air dans le fourneau , &
conféquemment le volume pour la preffion d’une colonne plus
élevée, & qui divifant davantage les particules de feu , leur donne
plüs de force pour pénétrer dans les pores du métal. La façon de
diriger le vent des foufflets me parut aulfi très-importante ; c’eft
pourquoi je difpofai la chauffe ou réverbere, de façon quelle
portât la flamme devant la tuyere, d’où le vent des foufflets la
reporte fur le cuivre : je fis en conféquence le deffin du fourneau
que je projettois, je diftribuai de mon mieux toutes les parties
relatives à l’aifance de l’opération, & tâchai de ne rien oublier
de ce qui pouvoit contribuer à la perfection de ce fourneau. En
ayant informé les intéreffés , ils obtinrent de M. Trudaine que je
me rendrais à Cheffy pour l’y faire conftruire.
§. II. Pour conftruire ce fourneau, on a tracé fa forme telle
ConftruéHon
du fourneau.
Fondationdu
fourneau.
quelle eft repréfentée par les premiers plans, avec 3 pouces tout
autouf déplus d’étendue; on a cteufé & enlevé tout ce terrain
jufqu’au folide que l’on a rencontre a 4 pjpds de pr'ofondeui ,
comme on peut le voir dans les deux coupes ; on a fait alors un
maffif de maçonnerie de 3 pieds 6 pouces de hauteur, fur lequel
on a tracé les canaux pour l’humidité ; on a eleve enfuite le corps
de la maçonnerie de 6 pouces, laiffant le vuide des canaux à
cette hauteur qui eft celle du terrain de la fonderie ; on a fait
une recoupe de 3 pouces tout autour, fon etendue a ete pour
lors femblable à celle marquée par les deux plans ; on a recouvert
les canaux avec des pierres plattes, fur lefquelles on a forme des
petits foupiraux ou ventoufes ; c’eft à cette hauteur qu a ete fait
le plan inférieur. On a entoure ces ventoufes de fcories, on les
en a auffi recouvert de l'étendue du baffin, fur lefquelles on a
arrangé des briques droites ou verticales (*) , ce qui eft a préférer
à l’argille dont on fe fert ordinairement pour les fourneaux,
parce qu’elle eft fujette à fe fendre en la faifant fecher, & ne
donne pas autant de paffage a 1 humidité ; cependant on en met
environ un pouce d’épaiffeur fur les briques, afin d’empêcher le
Fig. 3 & 4*
Briques droites
à préférer
à l’argille.
(*) Voye-f les
fig- 3 & 4-