
Le charbon Le charbon de terre peut s’employer utilement pour l’opéra*
ê ^ em -Ut tiondont je viens de parler , l’épreuve en a été faite; il eft vrai
fi°/ee" ia^ qu’une demi - heure après que le cuivre fut fondu, voyant qu il
n’avançoit pas autant qu’avec le bois, je fis achever le raffinage
avec des fagots bien fecs ; & je confeillerois d’en ufer toujours de
même, fi on avoit une mine de charbon affez à portée pour que
l ’on puifTe préférer fon ufage à celui dubois, parce que lorfque le
cuivre approche de fa perfe&ion, il feroit à craindre que l’acide
vitriolique dû charbon ne fcorifiât une partie du cuivre ; au lieu
qu’on ne court pas les mêmes rifques fi le cuivre noir contient du
fer & du zinc, avec lefquels l’acide vitriolique a plus d’affinité.
Dêcfierdit §. VI. Un raffinage de 5 o quintaux de cuivre noir rend ordinai-
cinvre aaiaf- rement 4^ à 46 quintaux de cuivre rofette, ce qui fait un dechet
de B à 9 pour cent ; mais qui n’ell qu’apparent, puifque par des
effais réitérés, on a reconnu que fon déchet réel n’étoit que de
4 & demi à 5 pour cent, attendu qu’il relie toujours beaucoup
de cuivre dans les cralfes. On fait que dans tel fourneau que ce
foit, les fcories provenant du raffinage font toujours riches en
cuivre ; ce déchet fut conftaté l’année derniere par un effai de
.200 quintaux cuivre noir en 4 raffinages, dont les fcories furent
fondues féparément dans un fourneau courbe : il eft auffi prouvé
que le cuivre fait environ un pour cent moins de déchet dans ce
fourneau que fur le petit foyer; jé crois que Ion peut attribuer
cette différence , à ce que l’on perfectionne dans une feule opération
une quantité qui en exige au moins 20 fur le petit foyer : on
fait d’ailleurs que l’on ne peut raffiner du cuivre fans qu'il y en ait
toujours un peu qui fe fcorifie,avec les matières qui lui font
étrangères. Plus le volume eff grand, plus la quantité qui fe fco-
rifie eft moindre en proportion ; d’un autre côté le petit foyer eft
un fourneau ouvert, où l’on s’apperçoit que le foufflet enleve des
petites parties de cuivre qui fe répandent dans la fonderie, la
violence du vent en enleve auffi par la cheminée ; on en ramaffe
une partie en A llemagne, en pratiquant une petite chambre dans
la cheminée des petits foyers à raffiner le cuivre. Quant à la différence
pour la confommation du bois, il eft prouvé que la dépenfe
du grand fourneau eft moindre des deux tiers de celle qu’exige en
charbon le raffinage fur le petit foyer.
Il réfolte de ce détail, que le fourneau à raffiner le cuivre
conftruit aux mines de Cheffy en Lyopnois, a plus de chaleur que
n’en ontceux d’Allemagne, & qu’il eft conféquemment plus avantageux;
celui de Griinenthal en Saxeconfomme438 pieds cubes
bois de corde, & environ 24 pieds cubes de charbon pour raffiner
feulement 40 quintaux cuivre noir; à Tayoba en Hongrie, on
confomme environ 220 pieds cubes bois de corde, pour en raffiner
50, auxquels on ajoute 3 à 4 quintaux de plomb qui fe fcori-
fient en pure perte ; on fait d’ailleurs que 1 o livres de plomb
fcorifient environ une livre de cuivre,